samedi 23 mai 2015

TACTICIENS !




Comme souvent l’actualité est un lieu particulièrement instructif de coïncidences qu’il nous paraît bon de pointer. En effet, mieux que de longs discours ou analyses, des situations donnent au citoyen des clés de lecture pertinentes, de nature à permettre d’utiliser son vote, sa voix, pour la bonne voie !

En l’espèce nous voulons parler du vote des primaires PS d’une part et de la polémique sur le nom « Républicains » et le logo attaché d’autre part. Dans les 2 cas, nous trouvons à la manœuvre, en coulisse pour l’un, sur la ligne de feu pour l’autre, un Président qui entend le rester, et pour l’autre, un ancien qui voudrait le redevenir.

Dans les 2 occurrences, les 2 tacticiens révèlent leurs personnalités, dont la grande majorité des citoyens ne veulent plus.

S’agissant du vote des motions pour le congrès PS de POITIERS, celle de la ligne présidentielle, arrive en tête largement, même si le score (60%) ramené au taux de participation (55%) et au nombre effectif de militants habilités, doit conduire à la plus grande modestie. Cette motion, est la traduction exacte de la personnalité de l’actuel locataire de l’Elysée, où l’on dit tout et le contraire de tout, pourvu que l’on ménage la chèvre et le choux, et qu’une poule n’y retrouve pas ses petits. C’est ainsi que sans rire des Ministres régaliens, comme celui des finances ou du travail, repoussent « sine die » l’impôt à la source pour l’un, et le CV anonyme pour l’autre, mesures emblématiques de la motion qu’ils ont signée. Peu importe, cette méthode trahit la tactique du « maître de ballet », qui a porté, en 2012, après les promesses du BOURGET, le Premier Secrétaire là où il est. Peu importe si ce flou artistique génère rancœurs et frustrations et paralyse le pays.

Pour ce qui concerne, l’ambition de donner le nom REPUBLICAINS à un parti politique, nous sommes face à une seconde personnalité, toute aussi ambitieuse, mais qui avance façon « blitzkrieg » jusqu’au moment où on lui tape sur le bec. Comme nous avons eu l’occasion de le souligner en d’autres lieux, en cette affaire, « passées les bornes il n’y a plus de limites », surtout quand le logo envisagé n’est rien moins que le drapeau français, nimbé d’un bonnet phrygien ! Ici et sans préjuger de la décision de justice, il faut voir comment, les défenseurs de ce label, s’évertuent à cantonner l’espèce dans une sphère politicienne, alors qu’il s’agit de toute autre chose. A l’heure de la communication, des NTIC, de l’impact des persistances rétiniennes et auditives, comment penser qu’une armée de communicants, accouchent d’une telle banalité de nom, si en creux, et de manière « dolosive », ce nom à vocation à brouiller l’image en préemptant l’un des éléments constitutif de la démocratie française.

Ce qui nous paraît intéressant de souligner dans les 2 cas, à partir d’ADN différents, c’est cette « lumpen » volonté de ne pas avancer au grand jour, pour abuser le plus grand nombre de citoyens possible.

Cette persistance justifie le « errare humanum est…….Sed perseverare diabolicum » et ne laisse rien augurer de bon pour la suite.

Pour preuve nous animions, il ya peu, une petite réunion en province, et l’un des jeunes présent, me dit, souvenez vous de cette phrase « la jeunesse se désespère, parce qu’elle n’a plus d’appuis, elle ne croit plus en la politique française. Le désespoir est mobilisateur, et dés lors il est dangereux car il peut mener au terrorisme.. ». Mon interlocuteur, me demande si je connais cette sortie de BALAVOINE face à F MITTERAND en 1980 sur un plateau télé ? Oui, mais nous l’avons oublié, et singulièrement notre génération de papy boomer qui a miné le terrain de jeux de ses propres enfants, en laissant perdurer une démocratie qui a dévoyé l’engagement politique noble, laissant la bride sur le cou à des partis politiques , machines à lasser les meilleures bonnes volontés.

Espérons que les 2 actualités relevées, amènent le plus grand à comprendre, qu’un parti politique doit toujours être sous contrôle du citoyen acteur. En effet si l’on n’y prend garde le parti politique révèle sa vraie nature. Comme certains l’ont dit avec talent, le parti politique est une machine à fabriquer de la passion collective. Cet instrument est conçu pour exercer une pression sur ces militants et sur le citoyen, de manière à croître sans limite. Dés lors, dans son moteur et son ambition le parti est totalitaire.

Vous comprendrez pourquoi, il faut veiller à l’émergence de cadres d’exercice plus lucides et sécurisés de la citoyenneté active, par le biais de mouvements, qui entendent d’abord proposer des débats d’idées, et promouvoir des personnalités qui ont une conviction propre, une culture avérée, des trajectoires lisibles et sans tâche, et entendent simplement consacrer un temps de vie au collectif.

R HASSELMANN


Illustration : Echiquier - Ange BERTALAN (Voir d'autres oeuvres)

jeudi 7 mai 2015

Au rang des propositions qui nous remontent, celle ci, qui pointe, a juste titre, le chômage comme priorité absolue et propose d'en faire l'unique cible, avec la même motivation que celle qui anime le créateur de start-up.
Ce point de vue rejoint nos approches et participe du débat que les citoyens de la vie réelle se doivent d'engager et d'imposer.




On pourrait résoudre le problème du chômage en deux ans, refaire repartir la demande et donc la croissance en réduisant tous les déficits et cela sans mettre le pays à feu et à sang.

Savez vous qu'il y a 30 milliards par an destinés à la formation professionnelle dont 5% seulement sont consacrés aux chômeurs.

Alors si le chômage est la priorité des priorités, il faut très vite,  pendant deux ans, consacrer ce budget soit soixante milliards, pour les chômeurs, afin de faire coïncider les qualifications
et les 800 000 postes par an disponibles pour remplacer les départs en retraite (voir récent rapport).
Il faut utiliser le processus de l'apprentissage pour le faire de la manière la plus efficace, et la mieux adaptée en mobilisant et impliquant les partenaires sociaux sur ce grand projet.
Il n'y a même pas à modifier le code de travail ce qui serait difficile à mettre en œuvre et beaucoup trop long.

C'est là la seule et ardente obligation du gouvernement. Le reste n'est que l'écume des choses !
Le Président Hollande devrait sonner la charge sur ce projet.

Le temps n'est plus aux petites recherches de pouvoir et de satisfaction d’égos face à un cancer décelé depuis prés de 40 ans.

Ce projet mérite un consensus collectif pour remettre la machine économique en marche.

Cela passe par un petit sacrifice des CDI déjà qualifiés......renoncer pendant 2 ans à toute formation !

Est-ce beaucoup demander en regard de l'enjeu ?

Dominique BIED


lundi 4 mai 2015

Les Espaces de Réflexion Ethiques Régionaux : médiateurs de la parole citoyenne ?

Dans le cadre des interventions des LIBR'ACTEURS, vous trouverez un article qui est au cœur de notre démarche pour un citoyen acteur, participatif et qu'il faudrait écouter!


Depuis l’arrêté ministériel de janvier 2012 créant les Espaces de Réflexion Éthique Régionaux et Interrégionaux (ERER/IR), vingt et un sont opérationnels au niveau national.
Parmi les missions définies par cet arrêté, il est clairement spécifié que les ERER/IR doivent organiser des réunions publiques pour promouvoir l’information et la consultation des citoyens sur les questions d’éthique et ceci, en lien avec les autres espaces de réflexion éthique et le CCNE1.
Forts de cette mission « officielle », les espaces éthiques ont donc largement participé au débat sur la fin de vie dans leur région respective.
Ils y ont organisé de nombreuses manifestations pour le grand public, pour des lycéens et des étudiants, pour des membres d’associations ou d’instances éthiques locales, mais aussi pour des soignants. Leur but était d’éclairer les participants sur les questions qui aujourd’hui font débat dans le domaine de la fin de vie, mais aussi de connaître les sentiments, les craintes et les attentes de la population face à la souffrance et la mort.

Les données recueillies auprès de quelques 5000 personnes ont été transmises au CCNE, charge à lui d’éclairer le législateur dans son travail d’actualisation de la loi relative aux droits des malades et la fin de vie. Qu’est ce que ces rencontres ont révélé ? Tout d’abord des notions déjà connues, notamment la très mauvaise connaissance par le grand public de la loi Leonneti et des directives anticipées, en particulier leur mode de rédaction.
Un élément souvent retrouvé était aussi le caractère très obscur pour le citoyen des termes utilisés dans la loi, termes qu’ils confondent - limitation et arrêt thérapeutique, double effet, sédation. Cette confusion rend bien sûr difficile la compréhension de la loi. Mais ces rencontres ont aussi fait ressortir des données moins connues, comme par exemple la crainte de l’isolement et de la solitude, et celle de ne pas être entendu ou de ne pas faire face dans la phase terminale de leur existence.
Souvent également les citoyens ont exprimé leur peur de voir les enjeux économiques l’emporter sur les préoccupations d’ordre médical et moral. A l’issue de ces rencontres, un rapport de synthèse détaillé assemblant les données collectées par les ERER/IR, a été adressé à chaque membre de la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée Nationale afin de porter à la connaissance du législateur des notions importantes, pas forcément très connues. Mais qui en a tenu compte et comment ? Il est impossible de le savoir. Tout ce travail de terrain qui a mobilisé d’importants moyens humains et matériels, serai-t-il resté vain ?
Cette question n’est pas sans fondement car la critique sur la non-utilisation des données recueillies lors de débats publics ou de forums citoyens a déjà été faite en particulier lors de la révision de la loi bioéthique en 20112.

En France, la démocratie représentative fait loi ne laissant pas de place à la démocratie délibérative. Là où les citoyens ne peuvent pas se faire entendre, un élu par le dépôt d’un amendement lors du travail parlementaire, peut obtenir gain de cause.
Ce déni de la parole populaire fait que les enceintes institutionnelles traditionnelles sont suspectées et progressivement délaissées au profit de nouveaux espaces de sociabilité. C’est parfois par la manifestation, la contestation dans la rue ou sur un site naturel, quand il devient « zadiste »3 que le citoyen croit trouver une autre sorte de démocratie.
Ce n’est à l’évidence pas la solution dans le domaine de la bioéthique. Mais comment faire pour reconnaître la place du citoyen dans le débat public et pour tenir compte de son avis sur les problèmes de société ? Une solution passe peut-être par l’appui de la Commission nationale du débat public4 œuvrant actuellement dans le domaine de la protection de l’environnement.
En tout état de cause, il faut innover si l’on veut que les données recueillies sur le terrain ne restent pas lettre morte.

Il n’est pas tenable de faire croire au citoyen que son avis est important et digne d’intérêt et, le moment de la décision venu, ne pas le considérer.

Tenir compte des consultations citoyennes comme celles organisées par les ERER/IR, ne remet en cause ni la compétence, ni la légitimité du législateur. Mais les méconnaître, les renvoie au rang de simple caution pour des décisions prises en d’autres lieux et sur d’autres arguments.
Ignorer une des missions phares des Espaces Éthiques remet en cause leur crédibilité.

Michel Hasselmann
Lettre N°85 du CEERE Mai 2015.
Directeur de l’Espace de Réflexion Éthique Région Alsace
Professeur de Réanimation Médicale – CHRU Strasbourg




1 - Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé.

2 - Jacques Testart. Les Etats-Généraux de la bioéthique : un leurre démocratique ? Alternative Santé, octobre 2009

3 - Zadiste : ZAD : « Zone à Défendre ». Terme en référence aux opposants au projet d'aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes.

4 - Commission nationale du débat public, 244 Bd St Germain, 75007 Paris – www.debatpublic.fr

dimanche 19 avril 2015



 
Nous participions ce lundi 13 avril au colloque organisé par FRANCE STRATÉGIE à l’occasion de la remise à T. MANDON, du rapport portant sur le rôle de l’État dans 10 ans.
Pour avoir été amené à connaître les travaux préludes au séminaire gouvernemental d’août 2013, il parait utile de souligner que le travail restitué ne doit pas rester lettre morte.
Le Ministre, en charge du choc de simplification, « buvait effectivement du petit lait », comme rapporté par la presse, reste à espérer qu’il n’avale pas à la suite…des couleuvres.
En effet même si nous regrettons, une mise en perspective qui ne prend pas assez en compte le rôle premier que peut jouer le tiers secteur, et ses valeurs fondatrices, nous pensons que le document, pose bien l’équation, identifie parfaitement les blocages et propose des leviers pertinents pour les objectifs à atteindre.
Comme nous l’avons souligné en séance, en réponse à une intervention d’un responsable syndical, il est temps de regarder les choses en face, et de dire que les corps intermédiaires, sont hors jeux, pour identifier les choix que doit faire l’Etat dans ses missions et de quelle manière il va les mener à bien.
Un pays qui consomme 57% de son PIB en dépense publique, pour un résultat mal apprécié par le citoyen, ne peut plus continuer à penser que l’État doit se mêler de tout.
Nous avons insisté sur un modèle social né après 1945, désormais totalement inadapté, aux nouveau défis, démographiques, économiques, sociaux et géo politiques, qui commandent de privilégier désormais le jeune adulte, là ou nous cajolions le sénior « vieillissant ».
Le rapport pose les bonnes questions, et enjoint de fixer de nouvelles priorités à l’action publique, ce qui conduit à revoir notre modèle social et son financement. A l’exception du syndicaliste, dans son rôle, les intervenants se sont accordés sur cette base.

Comme l’a bien montré Martin VIAL, l’État revendique 4 grandes fonctions, l’une régalienne (Sécurité, Justice, Éducation…), l’autre de régulation, et enfin gestionnaire de politique publique et de prestation de services.
La France dans 10 ans, sera un pays qui aura réfléchit sans faiblesse dés aujourd’hui.
En premier lieu et la plaidoirie syndicale l’a montré, nos institutions ne reposent pas sur un consensus social avéré. Ce pays donne l’impression de fonctionner avec privilèges, injustice et « flou artistique » .
Si vous voulez savoir en quoi notre système est re-distributif, qui donne et qui reçoit, vous entrez dans un maquis d’initiés, qui « sape le consentement a l’impôt » comme pointé par le rapport car chacun pense que l’autre est mieux loti et défend alors son petit prés-carré.
Tout l’enjeu des 10 années qui viennent va donc consister à mener à bien une pédagogie intensive et dés le plus jeunes âge, pour rendre le citoyen acteur et disposant des bonne clés de lecture.
Alors il sera plus aisé de repenser l’action publique, pour faire des choix et voir dans quelles missions l’État peut être utilement remplacé. Remplacé par l’entité privée ou mixte la plus apte à faire aussi bien que l’État, et dont la souplesse du statut et des emplois autorise des politiques publiques adaptées aux besoins des évolutions.
C’est là qu’il faudra être vigilants, car si plus de services est une bonne chose, des services avec plus d’agents publics serait mortifère pour nos équilibres économiques et financiers et notre pacte social.
Compte tenu du poids électoral des fonctions publiques, ce comportement lucide devra être un marqueur fort de la fin de ce quinquennat.

Nous ne boirons plus du petit lait, mais nous sablerons le champagne !

lundi 6 avril 2015

Conscience de la terre !


En direct et simultanément, une parution le Cercle les Échos et Libr'Acteurs pour valoir fil conducteur dans le contexte actuel !

Nous avons suivi comme beaucoup, par médias interposés et tweet en direct, la pseudo grande messe organisée, ce week-end pascal, par quelques politiques, qui continuent à penser qu'ils ont un destin messianique. Cela explique sans doute le choix de la date, pour ceux qui croient en la... résurrection !

Il faut avoir entendu, et lu, les commentaires, des participants, et ceux des citoyens spectateurs, pour comprendre que la manœuvre est éventée, ou que la ficelle est trop grosse. Il n’y a rien à faire à partir d’un mariage de la carpe et du lapin, où les petites ambitions personnelles frétillent en espérant que les expertises vraies, et les convictions réelles leur serviront de locomotives. C’est la raison qui nous a conduits à ne pas cautionner cette démarche et pourtant !

Pourtant nous croyons pouvoir dire que nous faisons partie des pionniers de "La conscience de la terre", époque où le terme environnement n’existait pas et où nous ne parlions pas d’environnement, de développement durable ou soutenable. C’était la fin des années 50, et nous étions un certain nombre à avoir une vraie conscience de notre empreinte et de ce que nous laisserions derrière nous. À titre personnel, implanté en Cévennes dans les années 70, j’ai partagé la démarche de P. Rahbi, et j'ai été très attentif à la candidature de R. Dumont. Président fondateur d’une association Cévenole, j’ai eu le bonheur avec d’autres de figurer au rang de ceux qui ont sauvé la Vallée française, de la menace du barrage de La Borie.

Alors, oui la "Conscience de la terre" peut être le fil rouge, la norme de référence d’une politique ambitieuse qui allie proximité et quotidien, aux enjeux d’avenir et de géopolitique ! Cela peut se faire et doit se faire, à condition d’avoir le courage d’éradiquer sans faiblesse des tours de table, les opportunistes, les gauchistes dogmatiques, et pire, les nostalgiques de l’union de la gauche, qui trouvent l’oreille du Président de la République ou du premier secrétaire du PS, l’un comme l’autre considérant la sensibilité "verte" comme une variable d’ajustement pour 2017 !

Il faut avoir le courage de dire que la "Conscience de la terre" ne peut être ni de gauche, ni de droite, ni du centre, elle est consubstantielle à tout individu doué de raison : l’homme ! Il est dès lors insupportable de voir cette donnée première du "vivre ensemble", préemptée, par des bobos branchés, ou des nostalgiques du grand soir. Cela est du même tonneau que la démarche du FN consistant à kidnapper des mots comme patriotisme, nation, voire sécurité des démunis !

Nous sommes bien placés pour vous dire que sur le terrain, et vis-à-vis des jeunes en particulier, il n’y a aucun rejet du fait environnemental, bien au contraire. Il faut simplement réfléchir à une bonne pédagogie, et aux bons vecteurs de communication. En toute hypothèse il ne peut plus s’agir de "politiques" usés et contaminés, mais plus surement de citoyens, qui peuvent prouver leurs actions, afficher une traçabilité sans faille, et soucieux d’un vrai fonctionnement démocratique des instances, de nature à faire émerger, les vrais talents, les vraies convictions, pour porter, un temps un mandat collectif.

Ce mandat consisterait à expliquer quel est le prix de la nature et pourquoi il faut la protéger, et à la suite montrer, comment une vraie politique, doit accompagner, l’indispensable transition entre un monde étroit et insouciant, et une nouvelle donne, marquée par la mondialisation et les menaces environnementales qu’elle génère.
En ce sens, oui la "Conscience de la terre" est politique, elle doit même en être son ardente obligation, et guider une organisation démocratique, qui donne en proximité, les clés de lecture, la voix et les moyens au citoyen.

Le lecteur comprendra dès lors, pourquoi nous ne croyons pas, en cette matière, à des postures partisanes, et aux effets d’aubaines, pour des politiques en mal de mandats et de lumières, même si nous sommes bien placés pour savoir que certains sont d’une absolue bonne foi ! La suite sera donc, ouverte à ceux et celles qui donneront la parole à des citoyens, qui feront montre de convictions personnelles, nourries par une vraie culture, et dont la probité et l’éthique seront avérées. Vous conviendrez que cela constitue un beau cahier des charges, pour les futurs entretiens d’embauche réservés aux impétrants.

R. Hasselmann


vendredi 27 mars 2015

MARS 2015 LE CONTRE PRINTEMPS DEMOCRATIQUE !



L'un des fondateurs de LIBR'ACTEURS, livre ci-après une analyse totalement partagée par nos membres et sympathisants.

Le FN recueille 25% des voix, obtient des élus dans un suffrage majoritaire à deux tours et dirigera peut-être un ou deux départements. Ces éléments factuels signifient que ce parti s’installe comme un recours électoral. Pour autant, ce n’est pas (seulement) pour cette raison que mars 2015 constitue un tournant dans l’histoire de la démocratie française.

Malgré des institutions et des modes de scrutins organisés pour une bipolarisation de la politique, le corps électoral avait toujours résisté ; permettant aux écologistes (Verts) ou aux centristes (Modem) de faire passer quelques messages politiques forts (poids de la dette, environnement, etc.), à défaut de pouvoir gouverner. Ce temps est révolu.

Le centre a disparu. La chrysalide stérile que constitue l’UDI permet seulement d’afficher une autonomie artificielle sous respirateur UMP. Quant aux Verts, ils paieront cher leurs atermoiements et leur incapacité à « faire autrement » quand le pouvoir leur est proposé. Derrière la défaite d’hier, il fallait voir la mine satisfaite et gourmande de certains responsables du PS qui savent déjà qu’il sera impossible aux Verts d’aller seuls ou avec le Front de gauche aux prochaines élections régionales.

Le rêve du bipartisme, si cher aux dirigeants des deux formations gouvernementales – et à nombre de commentateurs paresseux de la vie politique – n’a jamais été si proche ; et au même moment, tel un mirage, il s’efface déjà derrière le voile d’un tripartisme sans perspectives.

L’électeur n’a en effet plus de choix. Son absence récurrente lors des scrutins est le reflet de cet éteignoir démocratique dans lequel il est enfermé. Le miraculeux dépassement des 50% de participation n’est pas tant une surprise (au regard des sondages préalables) qu’une confirmation d’une réalité installée depuis près de 10 ans : 1 électeur sur 2 ne se déplace plus, et ce de façon systématique. Comment, sans légitimité démocratique plus importante, imaginer que les élus fassent davantage que de la représentation et de la gestion quotidienne des faits divers que l’actualité leur soumet ?

Ainsi, trois formations politiques exsangues de militants et d’idées verrouillent la vie démocratique et politique. C’est là l’enseignement principal de cette séquence électorale. Nous ne l’avons pas encore bien vu, encore paralysés par les habitudes du monde d’avant, et la mécanique d’alternance bipolaire. Les élections régionales confirmeront qu’il ne s’agit pas d’une séquence, mais d’une nouvelle organisation de la vie démocratique. Malheureusement, celle-ci est mortifère pour la société française.

Quelques nouvelles formations politiques essaient d’émerger. Espérons qu’elles et d’autres à venir sauront faire preuve de l’imagination, de la patience et du courage nécessaires pour redonner du souffle à la démocratie française, à ce jour en grand danger.

Eric LAFOND.

Crédit photo :  REUTERS/Jacky Naegelen

dimanche 8 mars 2015

A QUI PROFITE LE CRIME ?

Dans le cadre des réflexions et points de vue, de nature a susciter débats d'idées et réactions, vous trouverez ci dessous un éclairage particulier d'un fin connaisseur du tissus des PME/PMI.





A qui profite le crime capitaliste ?

Le hasard a voulu que j’enchaîne deux réunions. L’une animée par Hervé Kempf et Philippe Frémeaux sur les alternatives à la croissance du PIB, l’autre réunissant quelques chefs d’entreprises dont l’un d’entre eux nous a « donné une leçon » de libéralisme pur et dur, leçon au demeurant assez convenue et ennuyeuse.

Ce fut pourtant une nouvelle occasion de s’interroger sur cette idéologie, ce dogmatisme de droite.

Voilà des gens brillants, intelligents et cultivés, présents sur le terrain de leur entreprise… des gens qui gagnent vingt à cinquante fois ce que gagnent leurs salariés de base… plus « accessoires »… des gens qui vivent dans le cercle fermé et aseptisé de cet entre soi élitiste… des gens qui font du bio (ou plutôt du green washing) et dont les question environnementales, les externalités ne sont pas leur problème… des gens qui trouvent les inégalités parfaitement justifiées et les très hauts salaires mérités… des gens qui voient dans la bourse une excellente source de financement de la croissance et qui nient les dérives de la finance… des gens qui « créent de la valeur » même quand c’est de la merde ou de la destruction… des gens réalistes qui épuisent la planète et toute bonne conscience… des gens à l’imagination débordante pour le business, mais limitée puisque, hormis l’argent, le pouvoir et le paraitre il n’imaginent pas que d’autres valeurs puissent exister… des gens qui louent l’exemplarité dans leur entreprise alors qu’ils ne donnent pas vraiment le meilleur exemple… bref des gens qui ne voient que vertu dans le système actuel, des gens qui taxent d’arriérés ou de malthusiens ceux qui s’inquiètent et s’interrogent… des gens qui assument avec candeur leurs certitudes en taxant les autres de bisounours !

Face à ce dogmatisme on peut « comprendre » les idéologies adverses et se poser la question, dans un cas comme dans l’autre : « à qui profite le crime ? ».

Au fond ces tenants assumés du libéralisme déroulent avec brio et certitude une « logique » bien logique. Pour eux.

En matière économique et politique en ces temps très difficile, côté objectivité et liberté de pensée, peut-on mettre sur un pied d’égalité cette élite privilégiée, profiteuse (et ceux qui lui sont inféodés dans les médias comme le dénonce si bien Corinne Lepage dans son dernier ouvrage « les mains propres ») face à ces courageux intellectuels qui paient souvent le prix fort de leur liberté de pensée ?

Il est temps de le dire haut et fort.

Comment comprendre autrement cet irresponsabilité qui consiste à laisser filer des inégalités croissantes et maléfiques pour tous si ce n’est pour en profiter individuellement le plus longtemps possible (argent, pouvoir, ego…) ?

Comment ne pas avoir le même regard critique sur leur mode de consommation délirant et destructeur de la planète ?

Comment admettre de ces « réalistes » leur croyance naïve dans la science et la technologie pour résoudre les problèmes environnementaux alors même que le problème ne cesse manifestement de s’aggraver ?

Comment accepter de ceux qui invoquent la responsabilisation (de leurs collaborateurs, des citoyens, de l’administration et de ses agents…) et dénoncent pèle mêle assistanat et solidarité, de faire preuve de tant d’irresponsabilité vis-à-vis des générations futures et même actuelles ?

Comment doit-on comprendre ce hiatus entre le niveau intellectuel de cette élite, si différente de ces capitaines d’industrie qui nous font défaut, et la « petitesse »,ce manque de « grandeur d’âme », de leurs motivations, dont le salaire est l’élément primaire et visible ?

Oui on peut comprendre le « camp d’en face » qui se nourrit de cette remarquable désinvolture.

Remarquable, car cette élite a fait basculer de son côté les cadres supérieurs, ces serviteurs dorés, et les patrons de petites entreprises (pourtant de plus en plus maltraités par cette oligarchie et ses amis bureaucrates)… tant le « camp adverse » les prends tous pour des adversaires ! Est-ce bien innocent ? Devons-nous rester prisonniers de ce manichéisme simpliste et nuisible ?

Remarquable aussi, car cette élite est adepte de la méthode « tu veux des bonbons, petite fille ? », méthode qui a conduit l’immense majorité à la perfusion et à l’addiction, mais pas à la vigilance. Qui conduit un nombre croissant d’individus à un mal-être permanent… en attendant les jours meilleurs de la reprise ! Est-ce bien innocent ? Devons-nous rester prisonniers de ces mirages artificiels ?

Entre « méthodes de droite » et « valeurs de gauche », du moins les bonnes, il doit pourtant y avoir quelque chose à faire pour sortir de cet esclavagisme des temps modernes.

La voie est assurément étroite car notre voix est interdite d’antenne ou « au mieux » ringardisée, ridiculisée, tournée en dérision et minimisée. Les chiens de garde veillent !

Ni putes ni soumis, ni de gauche ni de droite, saurons-nous susciter cet élan vital auprès du plus grand nombre ?

J.L. VIRAT