jeudi 29 janvier 2009

Nos sociétés modernes, fortement technologiques ... sont fragiles

La forêt des Landes,comme en décembre 1999,n’existe plus et reprend son état de désert marécageux qui était le sien sous Napoléon III

Oui, nos sociétés modernes, fortement technologiques, sont fragiles. Cette fragilité est connue, en principe, mais les mesures à prendre, soit pour éviter les risques, quand cela est possible, soit pour pallier leurs conséquences, restent souvent théoriques

La question des risques naturels et technologiques occupe une place importante dans tous les grands pays industriels ,on ne peut pas dire que l’on soit démuni face aux dangers toujours possibles.. Il existe des check-lists , des routines de sauvegarde résultant d'une expérience empirique.

.Avec le développement d'exploitations industrielles ou de laboratoires de recherche susceptibles de provoquer des accidents majeurs, par exemple dans le nucléaire ou l'industrie chimique, une véritable science du danger et de la prévention s'est développée, sur des bases susceptibles d'être généralisées à la plupart des organisations civiles et militaires.

Les sciences du danger, sont aujourd'hui enseignées dans les grandes écoles et concernent des sujets intéressant les gestionnaires d'entreprises, de collectivités territoriales, de systèmes de santé.

Mais peut on lutter contre les risques en diminuant sans arrêt les effectifs. ?


Pourquoi ne pas entériner les principes d'anticipation et de prévention ,ça couterait peut ètre moins pour la société que de gérer les conséquences des problèmes de tout ordre, climatiques, sociaux ,de santé , ... Dans la Santé, par exemple, n’allons nous pas sur la voie de réserver les soins à ceux qui peuvent les payer, ce qui favorise de fait des entreprises privées, cliniques, entreprises pharmaceutiques, travaillant pour cette « élite » ?

Ainsi se détruit rapidement le lien que représentent l'hôpital public et l'assurance sociale généralisée. Mais est ce que les économies censées résulter d'un abandon des moins favorisés ne se traduisent pas par des coûts induits autrement plus élevés ?

La santé n'est que le sommet d'un iceberg invisible où se retrouvent toutes les causes – en grande partie évitables - contribuant à la dégradation physique et morale des individus et des organisations » esprit de fatalisme ? conduite comptable ? Garde fou de populations favorisées ?

Chaque société génère un esprit collectif constitué par l'accumulation de nombreuses informations véhiculées par les réseaux de communication modernes. De plus en plus de gens considèrent, à tort où à raison, que les catastrophes vont se multiplier dans les prochaines décennies.

Elles provoqueront, quasi inévitablement, des centaines de millions sinon des milliards de morts ?


Or, dans le prolongement de cet état d'esprit, se répand le sentiment qu'après tout, cela sera très bien ainsi, car l'humanité est déjà bien trop nombreuse, quoiqu'on en dise »

Cynisme ,Culture morbide ?

Au Rwanda tous les gouvernants savaient qu’un génocide allait avoir lieu, que pensez vous qu’ils firent ?

Ils retirèrent leurs troupes,ce qui fut interprété comme le signal du début des massacres. Ils envoyèrent leurs média et leurs ONG

Dur !


Eric Campion

lundi 26 janvier 2009

Les armes de la France …

La France aurait-elle perdu sa culture du débat ?

Les grands débats publics ne sont pas légion depuis de longues années. Maintenant. J’ai pour ma part le sentiment que, depuis le débat de 1981 sur la peine de mort, les grands débats publics sont en fait plutôt soigneusement évités.

La question européenne est celle qui a le plus suscité de débats. En apparence. Car elle a surtout été instrumentalisée et transformée en référendum pour ou contre le gouvernement en exercice au moment du débat.

Nicolas Sarkozy a le mérite de poser régulièrement des questions de fond (travail le dimanche, juge d’instruction, majorité pénale, publicité dans l’audiovisuel public…). Mais ces questions sont traitées à toute vitesse, sans vraiment qu’un débat puisse s’instaurer sereinement. Et quand le débat s’instaure et qu’une majorité semble se dessiner contre le projet proposé, le gouvernement fait rapidement marche arrière.


Pourtant des questions importantes, qui interrogent nos valeurs républicaines et humanistes, mériteraient d’être débattues. Un exemple, la vente d’armes. La France, à l’image de ses collègues membres permanents avec droit de veto au conseil de sécurité de l’ONU, est un leader de la fabrication et de l’exportation d’armes.

En fait, cinq Etats assurent à eux seuls environ 80% des ventes de matériels militaires dans le monde. Pourtant l’article 26 de la charte des Nations unies souligne que « la condition indispensable pour favoriser l’établissement et le maintien de la paix et de la sécurité internationale est que les Etats ne détournent vers les armements que le minimum de ressources humaines et économiques du monde ». Ces Etats, en assurant la prospérité de leur industrie de l’armement et, dans le même temps, s’offusquant des conflits armés qui perdurent ou apparaissent de par le monde, excellent dans le registre de l’hypocrisie.


Entre le naïf qui nous dira qu’un monde sans arme est possible demain et le cynique pour qui l’armement est un bon moyen d’améliorer notre balance commerciale et d’accroître notre emprise sur certaines régions du monde.

N’y a-t-il pas la place pour un débat sur la place que doit être celle du commerce des armes dans notre démocratie ? Jamais ce débat n’a véritablement été mis sur la place publique, alors que cela aurait pu être le cas, par exemple, lors de la visite de M. Kadhafi en France l’année dernière.


Il s’agit pourtant de nos valeurs communes et de l’image de notre pays. De notre exemplarité aussi. Car l’histoire et le prestige de la France font que notre comportement est forcément observé.

La France ne devrait-elle pas montrer la voie en matière de limitation du commerce des armes ou tout du moins avoir une vraie réflexion sur le sujet ?

Nous en sommes loin aujourd’hui : Lors des déplacements du Président de la République, les grands patrons de l’armement sont quasiment toujours présents dans la délégation qui l’accompagne et la signature de contrats de matériels militaires presque toujours d’actualité.

Ce "particularisme" nous amène une fois de plus à demander une véritable limitation du cumul des mandats pour favoriser le renouvellement du personnel politique et limiter sa professionnalisation, pour que de nouveaux hommes et de nouvelles idées intègrent la vie politique française. Car c’est en « aérant » la classe politique que des débats d’intérêt public, dont les Français sont aujourd’hui privés, pourront émerger.


Nicolas Froissard

jeudi 22 janvier 2009

Libres acteurs

L'année 2008 a commencé par le scandale Kerviel et s'est terminée par le scandale Madoff. De bout en bout, cette année a mis en lumière la face cachée d'un système, sans âme ni sens, dévastateur et auto-destructeur, arrivant au bout de ses limites et de ses contradictions.

Ce système, que certains appellent le capitalisme financier, a pris une telle ampleur, se montre tellement dominant que nul ne le pensait aussi faillible. Et pourtant... L'histoire récente montre que sa principale réalité est au fond son côté superficiel ! Les marchés, si exigeants, si puissants, sont devenus des marchés de dupes !

Par exemple, dans les années 90, le fonds d'investissement LTCM est parvenu à engager 1400 milliards de dollars de contrats hors bilan aux quatre coins de la planète grâce à des instruments financiers permettant de gigantesques effets de levier. Son bilan n'affichait que 100 milliards de dollars, et ses fonds propres ne s'élevaient qu'à... 5 milliards de dollars. En 1998, lorsque la Russie, impactée par la crise asiatique de 1997, a rendu LTCM insolvable par ses défauts de paiements, il s'est ensuivi un effet en cascade qui a provoqué une importante crise financière. Ce sont en tout cas des milliards de dollars bien réels que les autorités financières américaines ont décidé d'injecter pour sauver, déjà, un système bancaire menacé et, avec lui, quelques spéculateurs coupables et irresponsables.

De même, en 2001, la découverte des comptes truqués d'Enron a provoqué une crise dont les conséquences sur les épargnants, les entreprises et les citoyens ont été bien réels. Dans les années 2000, au lieu de tirer les leçons de l'expérience LTCM, un certain nombre de produits et instruments financiers ont été inventés pour augmenter davantage encore les effets de levier, et pour se débarrasser des risques qu'ils génèrent. Ainsi en est-il des CDS (credit default swap) : ces contrats d'assurance non réglementés garantissent à une personne d'être payée même si une institution financière ou un instrument financer fait défaut. Or, à y regarder de près, cette garantie semble artificielle. En effet, l'absence de réglementation à son égard génère des risques énormes de défaut de paiement. C'est précisément ce qui est arrivé à Bear Stearns et AIG, deux émetteurs de CDS sauvés de la faillite en 2008 par l'intervention publique.

Les banques ont inventé des techniques et des titres spécifiques pour vendre à d'autres leurs actifs à risque et les faire disparaître de leur bilan. Ces techniques sont tout à fait légales, mais je les trouve malhonnêtes et profondément choquantes. Qu'est devenu l'objet social de ces organismes censés exister pour apporter un service à des entreprises, des particuliers ou des Etats ? En raison du sauvetage obligatoire et systématique du système bancaire pour éviter de reproduire les erreurs de 1929, les dérives scandaleuses et irresponsables d'acteurs qui semblent guidés par la seule cupidité se retrouvent globalement impunies.

La titrisation permanente de tout et n'importe quoi (par exemple des subprimes et autres créances douteuses...), qui génère des frais bancaires rémunérateurs pour les acteurs de la finance, et qui échappent, par son opacité et sa complexité, au contrôle et à la vigilance de clients acheteurs et même d'organismes d'évaluation telles que les agences de notation, devient insupportable. Cette activité est gigantesque en volume.

A titre d'exemple, les CDS ont un encours actuellement estimé à 45 000 milliards de dollars après avoir atteint un pic de 70 000 millirads de dollars (c'est-à-dire davantage que le PIB mondial...!). Mais, franchement, quel service réel apporte-t-elle à la société ? Bien sûr, un minimum de titres et produits financiers sont nécessaires à l'épargne et à la gestion des risques. Reconnaissons que les volumes et pratiques dérits ci-dessus ne concernent pas ce service minimum utile. Pire, ils déstabilisent fortement la société par les crises régulières et brutales qu'ils provoquent.

Mais le virtuel ne touche pas que la shère financière. Une autre dérive est en train de se produire sous nos yeux, engagée cette fois par des dirigeants politiques aveuglés par des certitudes, des habitudes ou des réflexes qui les éloignent de toute prise de recul. Je veux parler de l'artifice de la dette publique, utilisé pour trouver subitement les milliards d'euros ou de dollars dont on a besoin. Ne nous leurrons pas : ces milliards virtuels d'aujoud'hui seront des milliards bien réels à rembourser demain. Tôt ou tard, les contraintes réelles finissent par nous rattraper.

Il existe un proverbe disant "qu'un homme averti en vaut deux". Etant de nature optimiste, animé de surcroît par la foi en l'Homme, mon propos n'est pas de sombrer dans le catastrophisme (déjà ambiant et omni-présent !), mais d'appeler à la vigilance et à la prise de recul, en vue de renforcer un message d'espoir. Quand on parle de "système", il s'agit en fait d'un ensemble de règles, de fonctionnement et de priorités que l'homme s'impose à lui-même. Ainsi, il n'a tenu qu'à lui de favoriser cette titrisation absurde et dévastatrice décrite plus haut, et il ne tient qu'à lui d'y mettre fin.

Il est grand temps que les dirigeants politiques jouent leur rôle et prennent leurs responsabilités en mettant en place un nouveau "système". Mais, la soif de pouvoir (et la volonté, en France, de conserver ses mandats le plus longtemps possible...) les incite à proposer ce que les électeurs ont envie d'entendre. Les plus manipulateurs jouent même sur les sentiments de peur ou exacerbent les intérêts individuels au détriment des intérêts collectifs. Ils devraient au contraire proposer un chemin de progrès à long terme pour la société.

Il est donc grand temps que les citoyens se réveillent et expriment par eux-mêmes de nouvelles attentes : celles d'un monde organisé selon des principes de « réalité simple » plutôt que de « virtualité sophistiquée », selon des valeurs humaines et sociales plutôt que des valeurs matérielles et d'intérêt, et selon des choix libres et assumés plutôt que des non-choix faussement subis.

Un peu de recul et une prise de conscience « active » s'imposent. Cela vaut pour la finance et la gestion des deniers publics, dont nous venons d'évoquer respectivement les excès et la déraison. Cela vaut tout aussi bien pour d'autre sujets. Par exemple, la tentation protectionniste et du « chacun pour soi » qui s'instaure sous prétexte de régler la crise économique. Ou encore, la mise en place d'une politique autoritaire et même de guerre, sujette à certaines dérives à l'égard de la démocratie et des Droits de l'Homme, au nom de la lutte contre le terrorisme et contre l'insécurité en général.

Ce sont cette vigilance et cette lucidité qui feront de nous de libres acteurs de nos vie. Ce sont cette vigilance et cette lucidité que je nous souhaite à tous de bien entretenir durant cette année 2009.


Lionel Lacassagne

mercredi 21 janvier 2009

Ensemble !

Nous empruntons ce titre au dernier n° 2008 de TELERAMA. Il ne s’agit pas de faire ici la promotion de « TRA » qui fait montre bien souvent à notre goût de partialité voire d’élitisme, mais la lecture de ce numéro spécial permet de bien lancer 2009.

Nous relevons en effet, parmi les différents articles qui illustrent « ENSEMBLE », un petit coup de projecteur sur la Commune de Paris. On apprend ainsi, ou on réapprend, qu’en 72 jours certains fondamentaux de ce qu’est une vraie démocratie ont été mis en application.

Jugez-en : « un élu responsable de ses actes devant la population et révocable si il ne tient pas ses engagements électoraux ». Pour LIBR’ACTEURS nous sommes au cœur de la problématique, car une simple mise en application de ce sage précepte a tous les échelons représentatifs libérerait l’espace politique.

C’est en effet tout l’enjeu pour demain. Il faut mettre l’élu face au citoyen et a l’engagement qu’il a pris vis-à-vis de lui. A bien y regarder, dans de nombreux domaines, le citoyen n’est pas directement partie prenante. Dés lors il est permis de penser qu’il est objectif, qu’il exerce son libre-arbitre et sue du plus grand dénominateur commun sortira une résultante bonne pour le plus grand nombre.

Le mandat confié ne doit donc pas être mutilé par des positions partisanes et « godillottes », ou par des reniements d’engagements et de convictions. Cette approche porte en elle la fin des partis ou des syndicats a la française, l’abrogation du cumul de certains mandats et le statut d’un candidat, élu responsable. Partis et syndicats sont en effet les instruments premiers d’intérêts catégoriels et corporatistes, et nous pensons que la démarche associative, et son modèle économique est de loin préférable.

Trancher entre des intérêts particuliers est réducteur et nuit a l’intérêt général. Il faut donc essayer de repartir de la base démocratique, et de son unité de valeur : le citoyen. Celui-ci donne un mandat clair et précis, limité dans l’espace et le temps, a un autre citoyen qui lui rendra compte.

Il n’est nul besoin d’inventer d’autres modèles, il suffit d’appliquer l’essence de celui qui reste sans doute le meilleur, d’autant que les nouvelles technologies d’information et de communication (NTIC), aux différents échelons décisionnels territoriaux sont des instruments nouveaux et de plus en plus performants.


Richard HASSELMANN


Illustration
Honoré DAUMIER

mercredi 14 janvier 2009

Page blanche et tableau noir

Un intitulé qui me vient alors que de retour de Versailles, pour rejoindre Longpont sur Orge, je traverse le plateau de Saclay, le cœur de l’Opération d’Intérêt National (OIN) qui va en 2009 être le lieu de toutes les retrouvailles.

Nous sommes très nombreux au sein de LIBR’ACTEURS à bien connaître le moindre recoin de cette zone, les grandes écoles fréquentées, les grandes entreprises côtoyées, les Golfs pratiqués, les initiatives agricoles encouragées. Nous somme aussi de ceux qui ont croisé de prés ou de plus loin tous les acteurs politiques concernés, du Président de la République, à Christian BLANC, en passant par Jean-Paul HUCHON et la majeure partie des députés et Maires concernés en Yvelines et Essonne.

Cette OIN est une page blanche à écrire, avec au préalable une explication claire au tableau noir de l’ambition de ce qui peut être un « Cluster » un vrai, et non pas un pôle de compétitivité au rabais.

Le « Cluster » c’est au départ des « trouvailles de chercheurs, mises en musique par l’entreprise ». Une sorte de recherche appliquée, immédiatement traduite en proximité grâce a l’osmose entre l’entrepreneur et le savant. Oui ce lieu réuni tous les ingrédients pour une aussi belle ambition, et Christian BLANC peut être l’architecte qu’il faut, fort de son expérience dans les suites du Plan DELOUVRIER qui nous a laissé Villes Nouvelles et bases de loisirs.

Il reste qu’il va falloir :

- Convaincre ,expliquer et donc s’ouvrir au débat. Il va falloir indiquer clairement que cette zone doit être exemplaire, pour la mise en œuvre d’une recherche appliquée, aux nouvelles technologies, aux nouvelles énergies, aux nouvelles formes de transport et de logements.
- Indiquer que cette opération va être exemplaire en matière de concertation, et l’appel a la commission Nationale au Débat Public est sans doute nécessaire.
- Monter, enfin, que l’on parle de la même chose et que l’on ne manipule pas les chiffres, les idées ou les mobiles .A cet égard le critère d’immédiate proximité pour être efficace ne tient plus a l’heure d’Internet ou de la visioconférence.

L’ennui pour le pouvoir c’est que cette zone est un lieu de choix de vie pour beaucoup, et partant, les dossiers sont examinés.

Un simple exemple, l’impact sur les terres agricoles. A l’heure actuelle, sur le périmètre les espaces naturels, y compris bois, taillis, landes et plans d’eau représentent environ 2600Ha.
L’examen du terrain, conduit à penser qu’il faudrait conserver de l’ordre de 2400Ha, au sein des quels nous pourrions expérimenter une forme particulière d’agriculture sociétale (type AMAP).

Les premières annonces font état de 1800Ha, si cette donnée englobe les actuels espaces naturels (300Ha), c’est donc moins de 1500Ha qui resteront agricoles, donc loin de l’existant.
Voilà en quoi le tableau noir sera utile, à défaut de tableau c’est le « Pot au Noir » et là le navigateur sait qu’il est encalminé !!


Richard HASSELMANN


Bibliographie
Un pôle technologique à vocation mondiale sur le plateau de Saclay sur le site du Premier Ministre

lundi 12 janvier 2009

Profession ... politique…

Il existe derrière la proposition qui émerge régulièrement de la société civile de limiter réellement les mandats politiques (en nombre et dans le temps) une question fondamentale pour notre démocratie : Celle de la professionnalisation de la politique.

Aujourd’hui nos hommes politiques sont majoritairement des professionnels de la politique. La politique est leur métier. Occuper des fonctions politiques, grâce à une élection ou à une nomination, devient donc la préoccupation principale de ceux-ci.

En clair, la politique est leur gagne-pain. Un gagne-pain plutôt sympathique dans la mesure où y est attaché un concept dont l’Homme en général est assez friand : l’exercice du pouvoir.

Voilà la situation : Nous sommes dirigés par des personnes qui ont besoin de la politique pour vivre. Et plus ces personnes font de vieux os dans ce métier, plus il est indispensable pour eux d'y rester.

En effet, comment redevenir médecin, avocat… quand on n’a plus exercé son métier depuis de longues années. Etre nommé ou élu devient donc un enjeu d’une importance capitale pour nos professionnels de la politique.

Est-ce celà que nous voulons ?

D’aucuns diront que cette professionnalisation de la politique est aujourd’hui nécessaire, la chose publique étant de plus en plus complexe. Les enjeux sont difficiles à appréhender, la technicité des dossiers est importante, l’homme politique doit donc se professionnaliser. Mais ne doit-il pas être avant tout un décideur, un manageur de la chose publique ?

La société française est suffisamment bien organisée pour que l’homme politique soit entouré d’experts sur lesquels il peut s’appuyer pour décider. La France déborde d’experts. Si l’on considère que le politique doit être un manager de la chose publique, on préférera aux experts de la politique des citoyens qui ont fait leur preuve dans la « vraie » vie et qui entendent mettre leurs compétences et qualités à disposition de la société pendant un temps.

Ces personnes fuient aujourd’hui la vie politique française. Effrayés par les luttes de pouvoir (Cf l’actualité du Parti socialiste ces derniers mois), par l’hermétisme des partis, par les volte-face répétées de nos hommes politiques les plus emblématiques, le citoyen fuit la politique.

Une véritable limitation du cumul des mandats obligerait les Partis à s’ouvrir aux citoyens qui ne désirent pas faire de la politique leur profession mais simplement exercer pendant un temps de vie des fonctions politiques. A la société d’encourager les vocations. Et de protéger ces élus de passage, en favorisant à la fin de leur mandat leur réintégration dans le monde professionnel, en leur garantissant formation et aide au retour à l’emploi.

Sans en revenir aux mécanismes de la Grèce antique (des représentants tirés au sort parmi l’ensemble des citoyens), il est urgent de réfléchir à des modes de recrutement du personnel politique qui favorise une plus grande représentativité de nos édiles.


Nicolas Froissard

Crédit image
Educol

mardi 6 janvier 2009

PEDAGOGIE

Nous avons créé notre mouvement avec l’ambition d’obtenir la fin du cumul de certains mandats, préalable à une réorganisation territoriale des responsabilités, pour arriver à un fonctionnement démocratique lisible, et adepte de nouvelles valeurs.

Dans ce cadre, sur cet espace, et sur Providentielle 2007, nous avons ébauché un « abécédaire », lettre par lettre, de nature à préciser nos priorités, et le schéma structurant d’un projet global.


P comme PEDAGOGIE

Nous pensons en effet qu’il faut donner dés les plus jeunes âges des clés de lecture, pour permettre au citoyen adulte d’exercer son libre-arbitre .En ce sens nous avons écrit sur l’élitisme, et la médiocratie, sur le rôle de la presse écrite et audiovisuelle, ou sur la distinction entre convaincre et persuader.

En cette fin d’année 2008, l’actualité économique et sociale, empreinte de sinistrose, nous paraît propice à une pédagogie marquante.Comme quand nous faisions de la vivisection sur de pauvres grenouilles, rien ne vaut le réel, pour expliquer et comprendre.

L’occasion est belle pour faire comprendre au plus grand nombre et aux jeunes en particulier, ce qu’est le système économique mondial, quelles sont les interdépendances, et en quoi certains discours politiques relèvent du charlatanisme pur et simple.

A cet égard le dernier rapport de l’INSEE devrait être commenté dans les écoles primaires, avec de beaux dessins et des exemples ludiques.

L’enfant comprendrait que le produit intérieur brut d’un pays est composé de ce que le pays vend à l’extérieur, de ce que le citoyen consomme et l’entreprise investi et enfin de la variation des réserves ou stocks disponibles. L’enfant comprendrait ainsi qu’un plan qui privilégie les dépenses publics, est une vision a court terme.

Relancer une économie par de la dépense publique, est une recette vieille comme le monde, et n’inscrit pas un pays dans le moyen et long terme. C’est d’autant plus grave, quand cette recette émane d’un pays qui a déjà la plus forte dépense publique de l’OCDE et un ratio de dépendance significatif s’agissant des citoyens qui dépendent directement (fonctionnaires) ou indirectement (retraités) du denier public.

L’exercice de pédagogie, permettrait d’expliquer aux jeunes pourquoi, dans un contexte mondial ouvert, il eu mieux valu encourager, une offre de proximité, innovante, en aidant les PME directement, en aidant les jeunes créateurs d’entreprises, et en instillant de nouvelles typologies de comportement du consommateur.

Nous attendons 2009, pour mesurer les impacts d’une politique qui sous des airs de révolution permanente, ne sort en fait pas des sentiers battus de la pensée unique !


Richard HASSELMANN