lundi 3 novembre 2008

Socialement responsable

Vous aurez remarqué, comme moi, la floraison des formules, des tics de langage, qu’un grand nombre de "quidams" pensent opportun d’utiliser, pour être dans le coup ou laver plus blanc que blanc. Au hit parade, on relève notamment, Développement durable, et Investissement Socialement Responsable.

C’est tellement vrai que l’Investissement socialement responsable (ISR) créé par des mercenaires de la finance, soucieux de collecter de l’épargne en la nimbant de probité, est une démarche qui est à ce jour restée cantonnée au monde financier, et se trouve avec lui, aujourd’hui , pris dans la tourmente.

C’est dommage car l’ISR, avant d’être financier est humain.

Nous l’avons déjà dit et pointé dans de précédents billets, le vrai ISR c’est celui de l’individu ou du groupe qui fait l’hypothèse que son implication personnelle, dans un secteur donné peut changer son environnement plus ou moins proche.

C’est cet ISR là qui nous motive, d’autant que des études montrent que le placement de l’épargne sur des instruments labellisés ISR, privilégient, la santé, l’environnement et le respect du citoyen/salarié.

Qui peut le plus , peu le moins, c’est bien de veiller a ce que son épargne, alimente des actions qui privilégient ces 3 axes, c’est mieux si son engagement personnel, au quotidien, veille au même respect, par les politiques en place.

Convenons que nous en sommes loin, et l’actualité de ce mois de novembre en fait foi.

La loi Santé et Territoires est un déni de santé partagée par le plus grand nombre.
Le grenelle de l’environnement a perdu des pans essentiels de son ambition première.
Le fichier EDVIGE et les manipulations d’indices démontrent que l’on fait peu de cas du citoyen et du salarié.

C’est à ce niveau que LIBR’ACTEURS souhaite braquer les projecteurs, sans perdre de vue l’ardente obligation qu’il y a à changer le sang et le sens de notre démocratie élective, par la fin du cumul de certains mandats, et la simplification de l’organisation territoriale des collectivités.

Nous reviendrons de loin en loin, sur des initiatives locales, pour les relayer ou les impulser.



Richard HASSELMANN

lundi 20 octobre 2008

La mare ...

Vous savez, quand vous jetez un pavé dans une mare, sur le moment cela fait du bruit, des vagues, et cela dérange une faune bizarre que vous êtes surpris de trouver là.

Et puis, si vous n’y prenez pas gare, tout redevient comme avant, la surface de la mare redevient lisse et opaque, l’essentiel se passe sous la surface, et une mare non agitée ou nettoyée, sent de plus en plus mauvais.

C’est exactement ce que nous risquons de vivre avec la crise financière, les opportunistes, les mercenaires de la finance, les incompétents, et les escrocs de tous bords et de tous poils viennent d’être bousculés dans leurs sinistres industries.

Ils attendent que le vent tourne, pour reprendre leur petit business, improductif, hermétique, sauf pour leur avidité court-termiste.

On jette en pâture au bon peuple, des réunions du G4, G7, G « quelque chose à dire », en pleine nuit. On stigmatise des parachutes dorés sur tranche, on annonce que la vieille Europe lave plus blanc que blanc, mais on élude le fonds de l’affaire.

Il s’agit de reprendre purement et simplement la main sur les règles de déontologie financière, et sur les normes comptables qui permettent d’appréhender avec précision la situation effective de tout opérateur économique, qu’il soit Etat, collectivité, banque, Entreprise, ou simple quidam.

Il faut revenir à la réalité, au palpable, et pourquoi pas à l’étalon OR !!

LIBR’ACTEURS prône pour une agriculture qui suit la saisonnalité et est enracinée. Nous regardons avec méfiance l’agriculture « hors sol » qui donne des fruits fades et neutres.

C’est identique pour l’économie, elle est « hors sol », en ce sens qu’elle ne repose sur aucune sincérité. Il faut mettre un terme à la dictature intellectuelle des maniaques des normes comptables, qui fourbissent des normes, qu’ils ont ensuite la charge de faire respecter, et, cerise sur le gâteau, ceux sont les mêmes qui conseillent, l’entreprise dans ce dédale.

Nous avons été quelques uns, a dénoncer la dérive instillée par Bruxelles, par le biais des normes IFRS (International Financial Reporting Standard) dés leur émergence. En pure perte le lobby des grands cabinets financiers internationaux, tenait la plume des euros technocrates.

Tout vient de là, un organisme comme l’IASB (International Accounting Standards Board), produit des normes, alors qu’il s’agit d’un organisme privé. Si nous ne revenons pas au cout historique, à la sincérité du bilan, et aux valeurs résiduelles, nous aurons, avec de nouveaux instruments « masquant » une autre crise bientôt.

J’ai commencé par l’image de « la Mare » je termine avec celle du dopage. Les montages financiers de tous ordres, permettent de surévaluer la capacité de performance d’un opérateur.

Revenons a un partenariat financier (mieux que capitalisme durablement entaché) de proximité, identifiable, et à des réalités patrimoniales palpables qui seules doivent autoriser demain les crédits et les confiances accordées.


Richard HASSELMANN

Origine des liens
Wikipedia

mardi 14 octobre 2008

Prenons rang !!!

Vous êtes nombreux à nous laisser des messages, ou a nous questionner pour savoir si, en coulisses LIBR’ACTEURS n’est pas ... la plume de certains.

C’est nous faire trop d’honneur, même si nous sommes flattés de constater que nos positions déclinées depuis longtemps sont aujourd’hui au cœur des débats.

Depuis quelques années maintenant, Providentielle, puis LIBR’ACTEURS, s’efforcent de parler autrement.

Nous avons mis la "conscience de la Terre" en Loi fondamentale, et plaidons pour des indicateurs pertinents qui ont trait à :

- L’environnement global
- La santé physique, intellectuelle et sociale du citoyen.
- Un nouveau modèle économique, ou un capital vertueux, respecte un salariat impliqué, pour le meilleur service du citoyen, client/contribuable. Ce modèle est celui que l’on trouve dans l’économie sociale et solidaire, il suffit de légèrement l’adapter.

Dans notre esprit cela passe par un Etat fort qui est le pilote d’une géostratégie revisitée qui prend en compte les nouvelles donnes éducatives, alimentaires et énergétiques. Un Etat stratège qui s’appuie sur une organisation territoriale simplifiée et des collectivités locales recalibrées.

Le tout avec un préalable absolu, la mère de toutes les réformes, la fin du cumul de certains mandats, la fin de la longévité politique, et un vrai statut de l’élu pour permettre à d’autres que le fonctionnaire ou le hobereau local de briguer un mandat.

Pourquoi prendre rang ?

C’est parce que se profilent en 2009 les élections Européennes qui vont constituer une étape importante pour vérifier l’audience de notre approche, et parce que l’EUROPE est un point de divergences de plus en plus marqué.

Nous voulons que l’électeur élimine sans pitié, les listes qui comporteront des vieux routards de la politique, ou ceux qui viennent chercher dans un mandat d’eurodéputé un lot de consolation.

L’Europe est trop importante pour qu’elle ne mérite pas des députés concernés, porteurs de ce seul mandat, et rendant des comptes à leurs mandants .

Des députés dont les cursus permettent de penser qu’ils auront le minimum d’expertise pour aborder des sujets supranationaux, sans être obligés de suivre, par traducteur interposés, les débats engagés.

Nous nous sommes livrés a un micro-trottoir portant sur 300 personnes croisées dans Paris. Résultat : 88% ont été incapables de citer le nom d’un seul Eurodéputé !

LIBR’ACTEURS estime par ailleurs qu’il faut une Europe mais pas n’importe la quelle. Là aussi nous prenons rang, car nous avons déjà écrit sur le sujet et nous y reviendrons.

Le "NON" avait ses raisons, elles sont toujours d’actualité.


Richard HASSELMANN


Crédit image et photo
Parlement européen
Place Publique

jeudi 9 octobre 2008

Une certaine idée de l'Europe

Le monde change

Il est maintenant clairement devenu multipolaire avec la montée en puissance de la Chine et de l’Inde mais aussi avec le retour de la Russie, le maintien du Japon comme grande puissance mondiale et l’apparition probable de nouveaux acteurs majeurs tels que le Brésil

Plusieurs blocs continentaux sont engagés dans une compétition acharnée , l’Europe doit s’imposer ou disparaitre. Sommes nous réellement conscients de cette évolution ?.

Il est temps de comprendre que le refus des européens de s’engager, ou d’hésiter trop longtemps feront d’eux les victimes désignées du processus de mondialisation/globalisation.

Sommes nous en accord sur les fondamentaux que sont :

1 - UNE CULTURE (racines et identité)

L’Europe est une terre chrétienne éclairée par les idéaux du Siècle des Lumières. La culture raffinée de l’Europe a ouvert la voie du cosmopolitisme,qui est la connaissance et la compréhension de la diversité du monde et le respect de cette diversité. L’Espèce humaine est Une , possédant les mêmes droits capable des mêmes progrès

L’Europe se crée ainsi un espace , différent des sociétés multiculturelles des Etats-unis et du Canada

De plus en se réappropriant la force des articles de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen elle peut réhabiliter une démocratie partagée et réconcilier les 3 monothéismes en se montrant vigilante par rapport à leur instrumentalisation (nationalisme,terrorisme , « choc » des civilisations)(Pas de leçon de moralité dans les relations méditerranéennes et de manipulation sur les droits de l’homme pour des pays pro ou non occidentaux)

2 - UNE SOCIETE (Problèmes démographiques, migratoires et codéveloppement)

L’Europe vieillit ,son dynamisme démographique passe par une confiance du lendemain,l’Europe doit faire REVER, par une politique de projet. La conscience de la terre : l’Espace, les déplacements (liaison Rhin Rhône, le ferroutage..), les nouvelles technologies au service de l’habitat, …

La conscience de soi : citoyen d’Europe porteur de valeurs d’humanisme ,connaissant les limites du territoire européen ,ouvert à une politique d’immigration pour renouveller les départs à la retraite et le manque d’actifs. La conscience d’une démocratie refondée sur le non cumul des mandats (18 % en Europe sauf en France 78%) une res publica qui respire

La conscience d’une économie revisitée par l’Essor et par un actionnariat salarié plaçant l’Homme au centre des préoccupations


3 - Une PUISSANCE (Un espace géopolitique primordial)

Une Europe faiblesse ou une Europe qui maîtrise sa souveraineté (énergie, défense, technologies) qui est maître chez elle et qui pèse sur les affaires du monde, qui protège les citoyens , les peuples, le niveau de vie , les systèmes éducatifs et sanitaires, l’environnement, les idéaux. Une Europe qui maitrise l’accès aux matières premières énergétiques, industrielles mais aussi et peut être surtout aux ressources alimentaires et hydrauliques

Une souveraineté de l’Europe, fondement de son indépendance et de sa solidarité avec le reste de la planète.

Mais déjà , empéchant l’Union Européenne de jouer un role conciliateur et modérateur que les européens souhaitent face aux dérives de la géopolitique mondiale, l’article1-41.7 du nouveau traité constitutionnel européen , nous enchaîne à l’Otan. « la politique étrangère de l’Union Européenne dans ses engagements et sa coopération demeure conforme aux engagements souscrits au sein de l’otan »

Dix nouveaux Etats européens ont intégré dans leurs législations l'acquis communautaire. Il s'agit pour ces pays, longtemps dominés pour la plupart par un système politique contraignant, d'un effort considérable, la défense de l’Europe et de leurs frontières ne rimant pas avec l’Europe de la défense, ils ont choisi ... le parapluie de l’Otan

L’Europe a eu peur de sa puissance, de cet univers de violence qu’elle a vécu de 1914 à 1945. Ce passé l’amène à avoir un usage raisonné de la Puissance

L'Europe possède les moyens économiques technologiques et éthiques pour se protéger et affirmer son modèle sans laisser ses ressources à la disposition des prédateurs. C’est à nous, Libracteurs, d’expliquer que c’est une question de survie pour la France et l’Europe, c’est à nous de convaincre et d’être volontariste


Eric Campion

mardi 7 octobre 2008

Les spécialistes

Il n’aura échappé à personne que nous sommes à l’ère des SPECIALISTES.

Des experts ou supposés tels qui glosent sur tout, et notamment sur les penalties injustes, qui privent tel club d’une victoire méritée. Libr'acteurs donne la parole à un autres spécialiste, autrement indispensable, et respectables : Le Chirurgien viscéral, espèce en voie de disparition.

Lors de nos réunions et échanges nous sollicitons nos sympathisants pour leur ouvrir notre espace de réflexion, dés l’instant ou ils estiment notre démarche pertinente. Au moment ou les Chirurgiens sont dans la rue, nous donnons la parole à l’un d’entre eux ;

Ancien chirurgien des Hôpitaux, proche de la retraite il lance un appel frappé au coin du bon sens qui mérite attention.

"Nous allons vers une pénurie programmée des chirurgiens viscéraux, pour différentes raisons, notamment : Le nombre de départs en retraite est supérieur aux chirurgiens formés. La filière chirurgicale est de moins en moins choisie La féminisation croissante laisse augurer des temps partiels. En terme de chiffres, 1984 : sur la totalité des médecins en exercice 4,47% étaient des chirurgiens, aujourd’hui ce pourcentage est tombé à ... 2,85% !

Le paysage professionnel du chirurgien se dégrade vite :
Augmentation des charges professionnelles.

Stagnation de la tarification des actes, avec dans le même temps une nomenclature qui ignore la technicité, la difficulté et la durée des actes et interventions.
Judiciarisation à l’américaine et pression administrative normative de plus en plus prégnante. Absence de contrôle et d’avis sur l’outil de travail.

Si l’on y ajoute un temps de formation supérieur à celle d’un médecin classique, tant la chirurgie viscérale sollicite une forte technicité, on comprend que la rémunération allouée, après 15 ans de formation, pousse vers le secteur 2 ou plus simplement vers d’autres spécialités.
Nous sommes face à une spécialité à hauts risques, sans doute la seule, qui conduit à œuvrer dans la mécanique humaine.

Quid dés lors du rapport bénéfice /risques dont on parle ici ou là ?
Il faut que les tarifs opposables soient conformes aux coûts réels des actes chirurgicaux ? Dés lors, un acte souvent essentiel sera normalement rémunéré, évitera des dessous de tables et partant la ségrégation par l’argent"

Voilà, ce que Libr'acteurs a cru devoir vous livrer.

Nous ajouterons, qu’il est impératif que le citoyen lucide se pose certaines questions.

Le quel est plus important ?

Le footballeur de classe, le Chanteur de charme, le Politicien cumulard, ou le chirurgien qui manie la technique qui peut sauver ?

Au moment ou le rapport LARCHER traite de l’hôpital, Libr'acteurs met en lumière le rapport VALLANCIEN. Tout est lié, il est impératif de réorganiser l’offre chirurgicale, pour une reconnaissance pleine et entière d’une des spécialités les plus indispensables.


Le collectif Libr'acteurs

vendredi 3 octobre 2008

Services du Public

Au moment où tout un pan du service public est remis en cause, au motif facile de l’EUROPE, de la rentabilité et de la concurrence, LIBR’ACTEURS a réuni certains de ses membres et sympathisants, pour examiner les réalités.

Nous avons pensé, utile et urgent de vous faire partager une analyse à propos de l’Hôpital public, qui est en passe d’être touché par le plan LARCHER, le projet de loi BACHELOT et plus généralement le prochain projet de loi de financement de la sécurité Sociale pour 2009 (PLFSS) Voir communication du ministère du budget et celui de la Mutualité Française

Le texte de loi sur l’hôpital vient renforcer l’idée que l’hôpital public est une entreprise comme une autre. Un opérateur qui doit être en équilibre financier pour ne pas coûter à la collectivité.

Idée a priori séduisante pour beaucoup dans un monde qui aime la compétition, les classements et les indices de performances. Pour conforter l’idée, quoi de plus simples que de solliciter le réflexe de la peur en parlant de surmortalité ou d’infections nosocomiales. La première est facile à mesurer, et les secondes sont « très mode » !

Mais cela présente peu d'intérêt sorti du contexte général. On peut mourir beaucoup dans un service qui traite des patients atteints de maladies graves et beaucoup moins dans un autre qui refuse d’admettre ou transfère ce type de patients ; On peut avoir peu d’infections nosocomiales dans un établissement, mais ceci au prix d’investissements lourds, principalement voués au contrôle qualité se faisant au détriment d’autres choix qui seraient plus pertinents pour la santé publique.

La technocratie ambiante, à tous les niveaux de décisions, préférera toujours un spécialiste du chiffre, de la norme et de la circulaire, pour diriger un hôpital, dont acte !

Mais, quid du malade ? Ce dernier, n’attend pas que l’hôpital public soit une entreprise rentable, mais qu'il soit un lieu d’accueil apte à répondre aux situations médicales graves dont il pourrait être atteint et que les structures privées capitalistiques ne peuvent ou ne veulent traiter.

Il est urgent de rappeler que le produit fini d’un hôpital n’est pas la rentabilité, comme nous y conduit la T2A (tarification a l’activité) , mais la santé du citoyen. Mais qui parle de cette santé ?
Qui parle du dévouement des personnels ?

À bien y regarder, les enjeux sont ailleurs. Le marché hospitalier est un espace juteux pour les industriels de la biotechnologie. Par un lobbying habile et puissant, ces industries orientent la rédaction de normes et de règlements qui imposent aux professionnels l'utilisation des matériels de plus en plus sophistiqués et coûteux, qui obligent à des procédures de contrôle redondantes consommatrices de moyens, qui multiplient l'usage de systèmes informatiques en réseaux. Cela s’impose aux praticiens hospitaliers qui y voient du reste pour certains, le signe de la modernité de leur science.

Mais qu’en est-il du sens et de l'utilité de l’innovation ?

Si bien souvent celle-ci et réelle, aujourd'hui ou pour les périodes à venir, l’expérience montre que nombre d’entre elles n’ont d’innovations que le nom, en regard de l’objectif immédiat ou potentiel qu’est la santé du plus grand nombre. C’est cet objectif qu’il faut défendre et cela ne passe pas par toujours plus de matériels onéreux. Là encore il faut remettre l’humain au centre de la réflexion. Revaloriser chez le médecin le temps de l’interrogatoire, de l’examen, de la clinique, dire aux citoyens que la santé est son bien le plus précieux, qu’elle se préserve et s'entretient. Ne pas avoir peur de dire que l’homme est un simple mortel, et que la prolongation d'une vie n'a pas forcément de sens.

Il faut chasser les marchands du temple et dire en toute transparence quel budget une nation moderne veut affecter aux maladies graves, aux soins de l’indigent, à la transmission du savoir médical. Il s’agit là des vraies et nobles missions de l’hôpital public.

Si l’on va au bout d’une analyse objective des comptes publics et des grands agrégats, on verra que les investissements dévolus à la santé contribuent à faire tourner directement et indirectement l’économie. Comme tel, il serait de bonne gestion de faire financer les hôpitaux publics par le budget de l’état comme le sont notamment l’éducation et la sécurité nationale.

Des hôpitaux publics avec une mission claire, animés par des médecins qui ont fait le choix d’être des fonctionnaires de la santé, sans consentir à voir la norme, la technologie ou la judiciarisation supplanter ce qui les pousse : l’humanisme.


Le collectif Libr'acteurs

mardi 23 septembre 2008

T comme Transparence

Ce qu'il convient d'appeler les affaires « Edvige » et « Bernard Tapie » défraient la chronique par l'incroyable mépris qu'elles adressent respectivement au citoyen et au contribuable.

La première, parce qu'elle porte atteinte aux libertés individuelles les plus élémentaires, comme la liberté d'opinion de façon engagée, puisqu'elle considère toute personne de plus de 13 ans « ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif » comme « susceptible de troubler l'ordre public », c'est-à-dire, au fond, comme un délinquant en puissance, nécessitant de surcroît d'être « fiché » par les Renseignements généraux.

La seconde, parce qu'elle octroie la bagatelle de 390 millions d'euros (285 ME + 105 ME d'intérêts) à Bernard Tapie en-dehors de toute instance judiciaire classique, alors même que la Cour de cassation a annulé en octobre 2006 un arrêt de la Cour d'appel de Paris lui accordant 135 millions d'euros, et alors que chaque Français lutte quotidiennement pour conserver un peu de pouvoir d'achat et pour payer les intérêts de la gigantesque dette publique que nos dirigeants ont contractée sans pour autant investir pour notre avenir.

La lenteur de la Justice étant insupportable pour Monsieur Tapie, la Ministre de l'Economie et des Finances a donné son accord pour qu'un traitement plus rapide de cette affaire soit réalisé à travers un tribunal arbitral. Ceci au mépris des milliers de citoyens qui, eux aussi, subissent, de façon dramatique parfois, la lenteur de notre Justice, et qui ne peuvent bénéficier d'un traitement aussi favorable. Sans parler des contribuables, qui, eux, vont payer la note tout de suite.

Au-delà du fond de ces dossiers, je voudrais interpeller le lecteur sur la forme, et en particulier sur le manque de transparence qui les caractérise. Ainsi, le fichier « Edvige » a été créé par simple décret, paru au Journal officiel le 1er juillet suite à insistance de la CNIL, sans aucun débat préalable.

Il serait passé complètement inaperçu si Corinne Lepage et d'autres personnalités, ainsi que syndicats et associations, ne s'étaient pas massivement mobilisés (100 000 pétitions signées en plein mois d'août !).

De même, les représentants des contribuables, en premier lieu desquels les députés, n'ont manifestement pas eu leur mot à dire sur la nomination d'un tribunal arbitral pour statuer sur « l'affaire Bernard Tapie », et il n'est d'ailleurs pas certain qu'ils aient été avisés avant cette prise de décision.

L'absence de transparence est un mal que l'on retrouve sur de nombreux sujets, et qui porte gravement atteinte au climat de confiance pourtant si nécessaire au bon fonctionnement d'une société (cf. l'article « la confiance : valeur-clé du contrat social » publié en février).

Dans l'entreprise, les managers savent que « la confiance n'exclut pas le contrôle ». Confiance et transparence sont intimement liés. Rendre des comptes sur son action ou sur sa comptabilité est tout bonnement une exigence démocratique !

Dans l'actualité de ces derniers mois et de ces derniers jours, un appel à la transparence s'est exprimé de maintes façons :

Transparence des comptes et du financement des syndicats, tant de salariés que patronaux, notamment suite au scandale de l'UIMM (un projet de loi pour une meilleure transparence des syndicats a été déposé par le député Yves Cochet en février dernier) ;

Transparence de l'information sur les incidents et dysfonctionnements survenus et découverts cet été sur les lieux d'activité nucléaire du Tricastin et de Romans-sur-Isère, et sur leurs risques associés ;

Transparence dans la préparation actuelle de redécoupage des circonscriptions électorales en vue des prochaines élections législatives, dont le pilotage a été confié à Alain Marleix, secrétaire national des élections au sein de l'UMP...

La transparence n'est pas seulement nécessaire au bon fonctionnement démocratique : elle l'est aussi au bon fonctionnement de notre économie. Outre les dérives de la « financiarisation » à outrance de notre système capitaliste actuel, c'est bien le manque de transparence et de contrôle qui a nourri les grandes crises financières récentes : dans les années 1990, les banques occidentales ont octroyé des prêts à court terme aux banques asiatiques pour financer l'aide au développement. Mais celles-ci s'en sont servi pour proposer des prêts à long terme aux consommateurs. C'est cette utilisation usurpée et non contrôlée (non régulée...) qui a provoqué la crise de 1997 ...

En 2001, les manipulations de cours et de bilan orchestrées par l'entreprise Enron, assorties de fausses certifications de compte par le cabinet Arthur Anderson, ont généré une autre crise financière de grande ampleur. Et qu'est-ce que la crise des "subprimes" si ce n'est une crise de la transparence ?

Les banques américaines ont accordé des prêts immobiliers à des personnes non solvables, et ont vendu ensuite ces créances à d'autres banques, qui croyaient acheter des placements sûrs puisque notés « AAA » par les agences de notation...

Tout comme l'exemplarité et la confiance, dont nous avons déjà parlé sur ce blog, la transparence est à mon sens l'un des principes de fonctionnement et de comportement sur lesquels doit s'appuyer le nouveau modèle économique, politique et social qu'il est nécessaire de bâtir et de mettre en oeuvre si nous voulons surmonter la crise écologique déjà engagée et garantir la sécurité alimentaire, un niveau de vie mimimum et un sentiment de bien-être pour le plus grand nombre de personnes.


Lionel Lacassagne

Sources et crédits
Legifrance
Le Monde
Ministère de l'Intérieur
La Libre Belgique
Challenge
Assemblée Nationale
Le Figaro
Euractiv
Le Point