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lundi 15 août 2011

Vétérinaire ou médecin : A vous de choisir ?

LIBR'ACTEURS reçoit de nombreuses contributions, dont certaines, d'une brûlante actualité. C'est le cas de ce qui suit, au moment ou la désertification médicale s'amplifie.

Le rapport Hubert sur l’Offre de santé de proximité, remis au Président Sarkozy à la fin novembre 2010, insistait sur la nécessité de trouver de nouveaux modes d’exercice, et donc de rémunération, pour la pratique de la médecine générale.

Ce rapport insistait également sur la désertification médicale de certaines zones géographiques de notre beau pays, ou les animaux y seront bientôt mieux soignés que les hommes.

Dans ces régions sera-t-on obligé de consulter le vétérinaire pour se faire soigner tant il y aura de difficultés à joindre un médecin généraliste ? La question ne devrait pas se poser, le vétérinaire étant destiné aux animaux et le médecin aux humains et pourtant...

Lorsque vous amenez votre chien ou votre chat au vétérinaire, il effectue un examen clinique complet puis si nécessaire une radio et un examen de sang. En même pas une heure le vétérinaire peut se faire une idée assez précise la pathologie dont souffre votre animal grâce à son examen et à quelques analyses ou radios complémentaires. Si vous allez chez le médecin vous n'aurez qu’un examen clinique et si votre état nécessite des examens complémentaires, vous ne pourrez les effectuer que dans un deuxième temps puis revenir quelques jours plus tard avec les résultats afin que votre médecin puisse établir un diagnostic précis et vous prescrire le traitement adéquat. Cela peut être considéré comme une perte de temps pouvant être préjudiciable au malade.

C'est parfois l'argument que développent des patients qui viennent consulter directement aux urgences. Lorsque vous leur demandez pourquoi ils n'ont pas consulté leur médecin plutôt que de venir encombrer un service déjà surchargé, ils vous répondent : « Vous comprenez Docteur, si j'ai besoin d'examens complémentaires, ici je les aurai tout de suite. »

Effectivement si le malade souffre d’une pathologie pulmonaire, il passera une radio qui permettra d’affiner le diagnostic, et quasiment systématiquement une analyse biologique.

Dans ce cas le malade aura bénéficié des mêmes techniques diagnostiques que votre chien ou votre chat chez le vétérinaire.

Alors pourquoi ne pas aller directement chez le vétérinaire me direz-vous ?

Plusieurs réponses sont possibles mais deux principales :

- Vous ne serez pas remboursé par la sécurité sociale si vous consultez un vétérinaire à la place d'un médecin (ce qui peut paraître injuste mais c'est ainsi !)

- Le vétérinaire pratique parfois l'euthanasie sur des patients dont l'état lui échappe : méfiez-vous !

Il serait effectivement souhaitable que l'on modifie profondément la consultation en médecine générale si l'on veut qu'elle redevienne un acte de valeur et non comme c'est parfois le cas, une simple prescription d'ordonnance sur les conseils d'un spécialiste plus ou moins avisé.

Jeune médecin, je me souviens avoir remplacé des confrères en milieu rural, qui possédaient un appareil de radiologie dans leur cabinet. Il y a une trentaine d'années le médecin faisait couramment, surtout en milieu rural, des examens radiologiques à ses patients dans le cadre même de la consultation de médecine générale. Cette pratique a progressivement disparu et je n'en connais pas les causes exactes. Pourtant l'imagerie médicale a fait beaucoup de progrès et je pense qu'il serait très facile d'avoir un appareil de radiologie simple dans les cabinets de médecine générale, permettant d'effectuer des clichés standards pour des pathologies qui ne nécessitent pas la mise en œuvre de techniques avancées. Cela permettrait aux médecins de faire un premier tri diagnostic avec davantage d'éléments de décision.

Revenons à notre vétérinaire et à votre chat, il est probable qu'au cours de sa consultation votre animal préféré aura également bénéficié d'un examen biologique. Certes le vétérinaire ne va pas aller chercher une anomalie spécifique qui nécessite une technique particulière de laboratoire, mais il pourra vérifier des constantes de base qui lui permettront d'orienter son diagnostic, et ce, instantanément.

Alors pourquoi ne fait-on pas toutes ces mesures au cabinet du médecin? Les raisons sont multiples.

Il y a d'abord la réticence des radiologues en ce qui concerne l'usage et la lecture des radios par le médecin généraliste, et celle des biologistes pour tout ce qui touche aux examens de sang, ce serait bien sur un manque à gagner pour eux, mais on peut prévoir un temps d'adaptation afin de leur permettre de se tourner vers des techniques plus sophistiquées qui correspondent davantage à leurs compétences.

Il y aurait certainement aussi la réticence de certains médecins généralistes, qui se sont installés dans un ronron confortable et qui ne tiennent pas à changer de pratique.

Enfin, une telle transformation de la consultation de médecine générale nécessite un investissement en matériel et des coûts d'exploitation importants qu’il faudra rembourser si l’on veut envisager un réel changement de pratique, susceptible de rendre attrayante cette spécialité auprès des jeunes médecins.

Mais s’en donnera-t-on les moyens ?

Alors, médecin ou vétérinaire pour la prochaine consultation ? A vous de choisir !


Dr. J-M LACROIX


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Anelo

mercredi 9 février 2011

Ethique : Euthanasie ou soins palliatifs ?

Le débat sur l’Euthanasie vient à nouveau d’être évoquée à l’occasion d’un projet de loi, rejeté une nouvelle fois.

Qu’est ce que l’euthanasie si ce n’est l’acte d’un tiers de mettre fin à la vie d’une personne dans l’intention d’abréger une situation jugée insupportable ?

Et d’aucun de s’écrier " Qu’on laisse aux malades la possibilité de ne plus souffrir ! - le droit de mourir quand il le veut ! – Le droit de mourir dans la dignité "

Mais ce terme "mourir dans la dignité" est plus adapté au domaine des soins palliatifs, dont le seul tort est d’être trop discret, trop peu gesticulatif par rapport à des gesticulations plus médiatiques.

L’éthique des soins palliatifs s’oppose autant à l’euthanasie ou au suicide assisté, qu’à l’obstination déraisonnable des soins curatifs, c’est-à-dire à l’acharnement thérapeutique.

On peut comprendre que certaines personnes gravement malade, lasses de vivre, souhaitent "tirer le rideau" et désirent sereinement glisser vers la mort. Il faut savoir que la loi est de leur côté et permet cette évolution.

Si le malade est capable d’exprimer sa volonté, il peut décider que le traitement en cours est un acharnement thérapeutique et en demander l’arrêt. S’il est hors d’état de s’exprimer lui-même, il a pu auparavant exprimer sa volonté en rédigeant un texte dans ce sens, appelé "directives anticipées" ou avoir désigné une " personne de confiance", qui le moment venu, avec les médecins, prendra la décision éventuelle de l’arrêt du traitement. Il faut toutefois savoir que c’est toujours au médecin que revient la décision ultime

Enfin il faut savoir que, le plus souvent, le malade ne demande pas vraiment à mourir, il souhaite seulement une aide médicale pour arrêter leur souffrance physique ou psychique. Le médecin prescrira alors le traitement adapté qui, il est vrai, peut, sur les organismes affaiblis, avoir pour conséquence d’abréger la vie, abréger et non supprimer.

Les services de soins palliatifs se développent et c’est tant mieux, mais ils sont encore très nettement insuffisants en nombre et en moyens.

Pour avoir eu la chance et l’honneur de contribuer à un ouvrage collectif : " Soins palliatifs une question de vie " (édition du PALLIUM), je suis intimement persuadée que le soin palliatif, mérite une attention particulière, car il évite les dérives de l’euthanasie, tout en respectant, celui qui souffre dans sa chaire et tous ceux, famille et aidants naturels qui souffrent dans leur cœur.

Au moment ou l’on parle d’éthique, ce débat est, à mon sens, bien plus urgent, que celui sur l’identité nationale, notamment.

Arlette HUET


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CHU de Poitiers

jeudi 13 janvier 2011

Nouveau risque : Oui mais lequel ?

L’actualité de ce début d’année est riche en évènements donnant à penser que " les nuages sont loin d’être en voie de dissipation" comme pourrait le dire une présentatrice de la météo.

Nous avons toutefois choisi d’attirer l’attention du lecteur sympathisant sur les "gesticulations" de Roselyne Bachelot, en charge de la réflexion, sur la "Dépendance" (cause nationale) ... en vue de 2012.

Nous ne gloserons pas sur la Ministre en charge du dossier, exemple typique de la politique héréditaire, par son père. Et, surtout concernée de prés ou de loin, par tous les dérapages récents, vaccin H1N1, MEDIATOR ® . Et même la pantalonnade de l’équipe de France en Afrique du sud.. L’important est ailleurs, la "dépendance" est une réalité, mais ce n’est ni une priorité ni une vraie menace.

Sur France Info, certains auront entendu Alain Minc, faire référence, (tout en produisant des chiffres fantaisistes) à l’acharnement thérapeutique, pour donner à son vieux père de 102 ans : " quelques mois ou, quelques années de vie" Cela nous renvoie, certes, au chef d’œuvre du cinéma Nippon "La Ballade de Narayama". Mais sans aller jusque là, il faut savoir raison garder, et ne pas instrumentaliser un risque, pour en faire un " pot de miel ", et toucher un électorat important et sensible : Celui des seniors.

Ayant eu en charge une Mutuelles Santé, particulièrement exposée, avec l’une des moyennes d’âge de sociétaires les plus élevée du pays, je pense, modestement, être bien placé pour parler : De l’effet incertain du vieillissement sur les dépenses de santé.

A partir d’un panel significatif de prés de 30000 seniors, et par le biais d’instruments de gestion et de suivi dédiés, nous avions constaté que la dépendance touchait relativement peu de personne, à en juger par le nombre de nos sociétaires de plus de 90 ans, qui vivaient encore à domicile.

On parle ici, d’environ 1,2 million de personne, et progrès médical aidant, ce chiffre ne doublera pas avant 2050, si l’on n’en juge par nos analyses rétrospectives. Compte tenu de l’usure générale de la mécanique humaine, on sera dépendants de plus en plus tard, et donc très proches de l’issue fatale naturelle !

Cela posé, rien n’est neutre, et le "Nouveau risque" est de voir monter artificiellement un nouveau cœur de cible, pour collecter du bel et bon argent, pour accentuer les inégalités, et pour " amuser le brochet " de manière à détourner l’attention.

Voilà bien le "Risque", mais il pourrait se révéler bénéfique, si le financement de la dépendance, était le lieu premier de toutes les solidarités sociales, avec un formidable effet redistributeur.

Pour cela il suffit d’envisager une assiette élargie a tous les revenus, assortie d’une taxe spécifiques sur les mouvements immobiliers, sans contrepartie équivalente, et une APA (Aide personnalisée à l’autonomie) identique pour tous. Mais aussi, suffisante pour ouvrir accès pour tous, à un hébergement adéquat ou à un maintien à domicile " sécurisé ", conforté par des aidants naturels, incités économiquement.

Nous ne doutons pas que sur cette question le mouvement mutualiste Français pourrait mobiliser des ressources, pour peu qu’on le dispense de constituer des réserves financières superfétatoires.



Richard HASSELMANN

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Celsabuzz

mercredi 27 octobre 2010

Complémentaires santé : La vérité

Déficit 2011 de la Sécurité Sociale, et notamment de sa branche maladie ( -11,6Mds), plan d’économie avec un moindre remboursement des "vignettes bleues", autant de gesticulations saisonnières, qui glissent sur les plumes du canard ... politique ... irresponsable !

Mais cette fois UFC QUE CHOISIR monte au créneau par la voie de son Président pour dénoncer la rente de situation ….des complémentaires santé.

Il est un moment ou il faut savoir remettre les pendules à l’heure ! Au retour de la première réunion préparatoire des futurs états généraux de l’Economie sociale et solidaire (ESS), il faut communiquer par nous-mêmes, pour sortir de la pensée unique et des articles convenus des grands médias, prompts à donner la page , le micro ou l’écran, a quelques pseudo spécialistes.

Pour avoir eu l’honneur de diriger, pendant une dizaine d’année, la plus ancienne mutuelle de France, née des décrets de 1852, gardienne des vraies valeurs mutualistes et s’honorant d’avoir compté Hippolyte Maze, comme président d’honneur permettez moi de mettre les points sur les " I "

Pour être intervenu au sein du Conseil économique et Social dans le débat sur la gouvernance en mutualité et donné a l’institut de la consommation, quelques pistes pour clarifier l’information du citoyen, je ne peux laisser dire tout et n’importe quoi.

Le terme MUTUELLE se mérite, il est théoriquement protégé par le code de la mutualité

Il est aujourd’hui galvaudé et nombre de mutuelles, portent une lourde responsabilité, en brouillant leur image, dans des messages mercantiles et des alliances contre nature.

Une vraie mutuelle est un corps simple, elle reçoit de ses membres (groupement de personnes), des cotisations. Ces cotisations constituent la matière première que la mutuelle doit gérer au mieux, pour en faire le produit fini qu’est la prise en charge en espèce ou en nature.

J’entends parler "d’indice de performance des complémentaire santé". Il existe c’est la marge technique, ou le rapport entre les cotisations encaissées et les prestations payées. Toute vraie mutuelle doit être capable d’afficher, sous le contrôle de l’ACP (Autorité de Contrôle Prudentiel), combien elle restitue pour 1€ confié (marge technique), combien elle utilise pour gérer (ratio combiné) et combien elle dégage de résultat affecté aux réserves.

Il reste qu’une vraie mutuelle doit rester maîtresse de ses choix, à dire souverain de son Assemblée Générale, pour fixer ses cotisations et ses prestations. Elle doit avoir un meilleur accès a la lecture du risque et surtout ne pas être tenue de constituer des réserves financières sans objet, s’agissant de la gestion d’un risque "NON VIE" et d’engagements modifiables chaque année.

Si l’on veut vraiment s’en donner la peine, par un minimum de pédagogie, si l’on veut dissocier les vraies mutuelles des autres opérateurs, alors le citoyen comprendra ou est son intérêt.

Au moment ou l’Etat de désengage ici ou ailleurs, l’idéal et le modèle mutualiste revisité et dépoussiéré, peut prendre le relais dans d’autres domaines que la santé, par l’engagement de citoyens responsables unis par la proximité, l’affinitaire et le partage de valeurs profondes.

Ce n’est donc pas le moment de " jeter le bébé avec l’eau du bain"


Richard HASSELMANN

vendredi 10 septembre 2010

SANTE : La vérité !!

Nous parlions dans un précédent commentaire de "sémantique", cet art de plus en plus consommé et consommé de « MASQUER LA REALITE DES MAUX PAR DES MOTS » pour une population infantilisée ou anesthésiée.

En matière de santé, comme en matière de démocratie, de dette, de justice notamment il faut dire la vérité.

La vérité en matière de santé c’est qu’il faut revoir de fond en comble notre système au niveau du service rendu et des acteurs pertinents, en sachant que rien ne sera plus comme avant du fait de l’allongement de nos vies et des progrès de la technique.

La branche maladie est dans le rouge depuis bientôt 30 ans et l’on vient nous dire en 2010 que les trous de 10 MDS/€ pour 2009 comme celui de 14MDS/€ prévu pour 2010 sont largement conjoncturels. Cela serait lié au chômage et aux baisses de rentrées de cotisations sociales.

C’est très largement faux..

Pour avoir exercé en qualité de receveur hospitalier, dans une autre vie, pour être largement immergé dans le milieu médical hospitalier ou de ville, et pour avoir eu l’honneur de piloter pendant une dizaine d’année une mutuelle santé, j’affirme que l’âge et le poids des ALD (affections longues durée) sont des paramètres inexorables. Devant cette réalité le RO (régime obligatoire) doit faire des choix et laisser au RC (régime complémentaire) le quotidien de la santé.

Nous ne sommes donc pas devant du conjoncturel, mais du structurel et il faut en tirer les leçons :

1. Il appartient bien aux OCAM (organismes complémentaires d’assurance maladie) et en particulier aux vraies mutuelles de peser sur l’offre de soins de ville et sur les prescriptions médicamenteuses.

2. L’assurance santé doit rester obligatoire pour garder un socle de solidarité et une mutualisation du gros risque.

3. La CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie) et ses déclinaisons locales doivent être gérées par les seules acteurs pertinents que sont les associations d’usagers et de malades, les collectivités locales, les professionnels de santé et les organismes complémentaires.

Les syndicats de tous poils et de tous bords qui cannibalisent les instances n’ont rein a faire en ce domaine.

4.Le budget de la santé doit être partie intégrante du budget de l’ETAT. Chaque collectivité territoriale recevant par capitation, un contingent annuel de crédits, qui pourrait avoir pour unité de compte, le coût moyen annuel d’une ALD.

5. l’ACS (aide a l’acquisition d’une complémentaire) doit être supprimée et remplacée par une prise en charge intégrale (type CMU) sur la base d’un panier de prestations, jugé comme indispensable, en fonction du service médical rendu (SMR).


La récente mise en place des ARS (agence régionales de santé), me fait craindre une approche comptable et technocratique, là ou il faut une démarche de pédagogie volontariste.


Richard HASSELMANN

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Cyberpresse

lundi 28 septembre 2009

Attention Hôpital !!

La Ministre de la Santé, qui a troqué ses tenues acidulées, pour des atours plus discrets, pensait avancer masquée. Une agence régionale de santé (ARS) par-ci, une loi de réforme hospitalière là, le tour était joué, la maîtrise comptable et technocratique tenait les 2 bouts.

C’était sans compter avec le puissant corporatisme des professeurs et médecins hospitaliers, et la faculté de mobilisation de tout le personnel médical et para médical, pour protéger, une certaine idée de l’hôpital public.

Nous ne rentrerons pas ici, dans le débat, encore que pour bien connaître le cursus de l’ENS (Ecole nationale de la Santé), et pour avoir exercer en qualité de Receveur hospitalier, nous soyons sceptiques sur la capacité du futur Super-directeur à être ce chef d’orchestre, nommant les « Chefs de Pôles », négociant les « contrats de pôles », distinguant les toubibs membres du directoire, et enfin et surtout fixer le PROJET MEDICAL de l’hôpital.

Qu’il nous soit simplement permis de dire, qu’à trop camper sur l’AVENTIN, les mandarins hospitaliers, ont fournit les verges pour se faire fouetter. Il y a longtemps, très longtemps, que le prix de la santé, la place de l’hôpital, et l’apport économique de l’ensemble dans le PIB (ou le futur PNN, produit national net) auraient du être défendus.

Il y a longtemps, que le corps médical, aurait du prendre en main sa destinée, pour exiger que le Directeur général de l’établissement soit un Médecin, élu par ses pairs, et assisté d’un Directeur juridique et d’un directeur financier.

Non, un Hôpital n’est pas une entreprise comme une autre, un lieu ou l’on soigne et ou l’on se prête à la compétition du rendement et du classement.

Non, seulement l’Hôpital n’est pas une entreprise comme une autre, mais ce ne doit même pas être une Entreprise.

Il y a l’évidence un vrai débat de société à trancher, vis-à-vis du coût de la santé et des moyens affectés.

A l’heure où l’on s’émeut du démantèlement de la POSTE, et d’autres grands services publics, à l’heure ou La Cour des Comptes dans son dernier rapport pointe une nouvelle fois le déficit de notre système de santé, il faut avoir le courage de dire : UN HOPITAL PUBLIC N’EST PAS DESTINE A ETRE RENTABLE !

L’hôpital public doit répondre à un besoin de santé publique que les structures privées ne peuvent ou ne veulent assumer.

Le produit fini d’un hôpital, n’en déplaise aux inventeurs de la T2A ne doit pas être l’équilibre financier, mais l’amélioration de la santé du citoyen.

Il faut tordre le cou à des compétitions qui portent sur la mortalité ou le taux d’infections nosocomiales.

Une société adulte doit dire que la santé est la priorité des priorités, c’est en regard d’elle que se mesure la plus criante des inégalités, et que sans elle toutes les autres activités humaines sont interdites ou amoindries.

Un pays moderne doit donc dire combien il peut y consacrer, ce a quoi il doit renoncer par ailleurs, et à l’heure ou l’on parle de Produit National Net, montrer comment une santé défendue c’est un des moteurs de l’économie, direct par les investissements générés, et indirect par le confort physique moral et intellectuel des populations concernées.


Richard HASSELMANN

mercredi 18 février 2009

SOS Solidarité santé

Bernard SPITZ qui vient de prendre en fin d’année la Présidence de la Fédération Française des Sociétés d’Assurance (FFSA), a écrit il y a quelques années un petit bouquin que nous avons promotionné : LE PAPY KRACH

Il y développait avec lucidité et talent combien les jeunes et futures générations avaient de raisons d’en vouloir aux « Papy boomers » repus de certitudes, de retraites assurées et d’espérance de vie prolongée.

La crise, avec la dette qui explose, le chômage qui repart a la hausse, la planète qui se dégrade et autres menues fariboles alourdit la facture, mais une récente jurisprudence liée à l’article 4 de la loi EVIN va fournir a Monsieur SPITZ un excellent exercice pratique.

En matière de complémentaire santé il existe un montage qui crée une distorsion regrettable entre les salariés de certaines entreprises et le commun des assurés sociaux. Je veux parler des contrats collectifs obligatoires, aux termes des quels, une entreprise finance pour son personnel, à hauteur de + de 50%, une formule de complémentaire santé.

Il s’agit là d’un avantage financier non négligeable, ou beaucoup sont gagnants, et malheureusement peut être pas ceux qu’il faudrait aider.

Jugez-en, la fraction de cotisation prise en charge par l’entreprise n’est pas considérée comme salaire, et comme telle échappe a la fiscalité de l’impôt sur le revenu (IR).Il est dés lors évident que les cadres, sont les premiers bénéficiaires. Mais il n’y a pas qu’eux, les entreprises qui peuvent consentir cet avantage social, plébiscité par 90% des salariés, sont généralement de grandes entreprises, in bonis, qui achètent fidélité et paix sociale, aux frais du contribuable.

La cotisation prise en charge sur le budget de l’entreprise est exonérée de charges sociales et passe en charge sur le compte de résultat, diminuant ainsi celui-ci et l’Impôt sur les sociétés.

Que du bonheur me direz vous d’autant que les Institutions Paritaires, pilotées par les syndicats, ont fait de ces contrats leurs fonds de commerce, encouragés par les courtiers .Les professionnels de santé, séduit pas des formules inflationnistes au niveau des prises en charge, en dentaire, optique, ou dépassements d’honoraires se sont joints aux louanges.

C’était sans compter avec l’article 4 de la loi EVIN, que nous avions dénoncé, quand nous étions en activité, comme une véritable bombe a retardement. Elle vient d’éclater par le biais d’une jurisprudence qui enjoint aux assureurs de servir aux retraités leur vie durant, les garanties santé dont ils jouissaient, en activité, dans le cadre de couvertures collectives obligatoire, pour une cotisation qui ne saurait être majorée de plus de 50% !!

Ainsi, des retraités vont voir sanctuariser les garanties, alors que les actifs, peuvent les voir amodiées, et s’agissant de cette population retraitée, sortie du giron de l’entreprise, il appartient a l’assureur de provisionner ce surcoût viager.

Quelle est la suite ? L’assureur va majorer les cotisations des contrats, qui vont peser sur les actifs et les entreprises. Ces dernières vont donc baisser le niveau des garanties pour ne pas supporter une inflation sur la prime.

Nouvel avatar du PAPY KRACH, et nouvel exemple pitoyable de solidarité intergénérationnelle.


Richard HASSELMANN

jeudi 29 janvier 2009

Nos sociétés modernes, fortement technologiques ... sont fragiles

La forêt des Landes,comme en décembre 1999,n’existe plus et reprend son état de désert marécageux qui était le sien sous Napoléon III

Oui, nos sociétés modernes, fortement technologiques, sont fragiles. Cette fragilité est connue, en principe, mais les mesures à prendre, soit pour éviter les risques, quand cela est possible, soit pour pallier leurs conséquences, restent souvent théoriques

La question des risques naturels et technologiques occupe une place importante dans tous les grands pays industriels ,on ne peut pas dire que l’on soit démuni face aux dangers toujours possibles.. Il existe des check-lists , des routines de sauvegarde résultant d'une expérience empirique.

.Avec le développement d'exploitations industrielles ou de laboratoires de recherche susceptibles de provoquer des accidents majeurs, par exemple dans le nucléaire ou l'industrie chimique, une véritable science du danger et de la prévention s'est développée, sur des bases susceptibles d'être généralisées à la plupart des organisations civiles et militaires.

Les sciences du danger, sont aujourd'hui enseignées dans les grandes écoles et concernent des sujets intéressant les gestionnaires d'entreprises, de collectivités territoriales, de systèmes de santé.

Mais peut on lutter contre les risques en diminuant sans arrêt les effectifs. ?


Pourquoi ne pas entériner les principes d'anticipation et de prévention ,ça couterait peut ètre moins pour la société que de gérer les conséquences des problèmes de tout ordre, climatiques, sociaux ,de santé , ... Dans la Santé, par exemple, n’allons nous pas sur la voie de réserver les soins à ceux qui peuvent les payer, ce qui favorise de fait des entreprises privées, cliniques, entreprises pharmaceutiques, travaillant pour cette « élite » ?

Ainsi se détruit rapidement le lien que représentent l'hôpital public et l'assurance sociale généralisée. Mais est ce que les économies censées résulter d'un abandon des moins favorisés ne se traduisent pas par des coûts induits autrement plus élevés ?

La santé n'est que le sommet d'un iceberg invisible où se retrouvent toutes les causes – en grande partie évitables - contribuant à la dégradation physique et morale des individus et des organisations » esprit de fatalisme ? conduite comptable ? Garde fou de populations favorisées ?

Chaque société génère un esprit collectif constitué par l'accumulation de nombreuses informations véhiculées par les réseaux de communication modernes. De plus en plus de gens considèrent, à tort où à raison, que les catastrophes vont se multiplier dans les prochaines décennies.

Elles provoqueront, quasi inévitablement, des centaines de millions sinon des milliards de morts ?


Or, dans le prolongement de cet état d'esprit, se répand le sentiment qu'après tout, cela sera très bien ainsi, car l'humanité est déjà bien trop nombreuse, quoiqu'on en dise »

Cynisme ,Culture morbide ?

Au Rwanda tous les gouvernants savaient qu’un génocide allait avoir lieu, que pensez vous qu’ils firent ?

Ils retirèrent leurs troupes,ce qui fut interprété comme le signal du début des massacres. Ils envoyèrent leurs média et leurs ONG

Dur !


Eric Campion

jeudi 18 décembre 2008

Alternative Ethique

LIBR’ACTEURS ne s’interdit aucune réflexion touchant au quotidien du citoyen. C’est la raison qui nous conduit à parler soins palliatifs au moment ou l’on fait le bilan de la loi LEONETTI , ou l’on acquitte des aidants naturels, et ou l’on parle dépenses de santé.

Le soin palliatif est en effet le lieu premier de toutes les solidarités, et le meilleur exemple de ce que peut être un réseau efficace. Solidarité entre le malade en fin de vie et ses proches, solidarité entre les professionnels de santé (médecin, Kiné, infirmière..) travailleurs sociaux et bénévoles accompagnants.

Las trop souvent par mauvaise lecture du serment d’HYPOCRATE, par ignorance ou par incompétence, l’acharnement thérapeutique perdure avec son cortège de souffrances et de dépenses en actes et technologies infondées, qui seraient plus utiles ailleurs.

Le soin palliatif n’est pas l’euthanasie, il est un accompagnement pour éradiquer la douleur en lui substituant l’amour et l’attention. Certains réseaux que nous suivons de très prés sont exemplaires, ils manquent de moyens, et sont empêtrés dans des contraintes administratives qui lassent les meilleures bonnes volontés

Espérons qu’au moins cette promesse du Président de la république soit tenue, elle peut concerner malheureusement un jour tout un chacun qu’il soit de droite de gauche ou du centre, dés l’instant ou en tant qu’humain il peut souffrir.


Richard HASSELMANN

Sources
Palianet
Crédit et copyright photo
Thierry Colin

mardi 7 octobre 2008

Les spécialistes

Il n’aura échappé à personne que nous sommes à l’ère des SPECIALISTES.

Des experts ou supposés tels qui glosent sur tout, et notamment sur les penalties injustes, qui privent tel club d’une victoire méritée. Libr'acteurs donne la parole à un autres spécialiste, autrement indispensable, et respectables : Le Chirurgien viscéral, espèce en voie de disparition.

Lors de nos réunions et échanges nous sollicitons nos sympathisants pour leur ouvrir notre espace de réflexion, dés l’instant ou ils estiment notre démarche pertinente. Au moment ou les Chirurgiens sont dans la rue, nous donnons la parole à l’un d’entre eux ;

Ancien chirurgien des Hôpitaux, proche de la retraite il lance un appel frappé au coin du bon sens qui mérite attention.

"Nous allons vers une pénurie programmée des chirurgiens viscéraux, pour différentes raisons, notamment : Le nombre de départs en retraite est supérieur aux chirurgiens formés. La filière chirurgicale est de moins en moins choisie La féminisation croissante laisse augurer des temps partiels. En terme de chiffres, 1984 : sur la totalité des médecins en exercice 4,47% étaient des chirurgiens, aujourd’hui ce pourcentage est tombé à ... 2,85% !

Le paysage professionnel du chirurgien se dégrade vite :
Augmentation des charges professionnelles.

Stagnation de la tarification des actes, avec dans le même temps une nomenclature qui ignore la technicité, la difficulté et la durée des actes et interventions.
Judiciarisation à l’américaine et pression administrative normative de plus en plus prégnante. Absence de contrôle et d’avis sur l’outil de travail.

Si l’on y ajoute un temps de formation supérieur à celle d’un médecin classique, tant la chirurgie viscérale sollicite une forte technicité, on comprend que la rémunération allouée, après 15 ans de formation, pousse vers le secteur 2 ou plus simplement vers d’autres spécialités.
Nous sommes face à une spécialité à hauts risques, sans doute la seule, qui conduit à œuvrer dans la mécanique humaine.

Quid dés lors du rapport bénéfice /risques dont on parle ici ou là ?
Il faut que les tarifs opposables soient conformes aux coûts réels des actes chirurgicaux ? Dés lors, un acte souvent essentiel sera normalement rémunéré, évitera des dessous de tables et partant la ségrégation par l’argent"

Voilà, ce que Libr'acteurs a cru devoir vous livrer.

Nous ajouterons, qu’il est impératif que le citoyen lucide se pose certaines questions.

Le quel est plus important ?

Le footballeur de classe, le Chanteur de charme, le Politicien cumulard, ou le chirurgien qui manie la technique qui peut sauver ?

Au moment ou le rapport LARCHER traite de l’hôpital, Libr'acteurs met en lumière le rapport VALLANCIEN. Tout est lié, il est impératif de réorganiser l’offre chirurgicale, pour une reconnaissance pleine et entière d’une des spécialités les plus indispensables.


Le collectif Libr'acteurs

vendredi 3 octobre 2008

Services du Public

Au moment où tout un pan du service public est remis en cause, au motif facile de l’EUROPE, de la rentabilité et de la concurrence, LIBR’ACTEURS a réuni certains de ses membres et sympathisants, pour examiner les réalités.

Nous avons pensé, utile et urgent de vous faire partager une analyse à propos de l’Hôpital public, qui est en passe d’être touché par le plan LARCHER, le projet de loi BACHELOT et plus généralement le prochain projet de loi de financement de la sécurité Sociale pour 2009 (PLFSS) Voir communication du ministère du budget et celui de la Mutualité Française

Le texte de loi sur l’hôpital vient renforcer l’idée que l’hôpital public est une entreprise comme une autre. Un opérateur qui doit être en équilibre financier pour ne pas coûter à la collectivité.

Idée a priori séduisante pour beaucoup dans un monde qui aime la compétition, les classements et les indices de performances. Pour conforter l’idée, quoi de plus simples que de solliciter le réflexe de la peur en parlant de surmortalité ou d’infections nosocomiales. La première est facile à mesurer, et les secondes sont « très mode » !

Mais cela présente peu d'intérêt sorti du contexte général. On peut mourir beaucoup dans un service qui traite des patients atteints de maladies graves et beaucoup moins dans un autre qui refuse d’admettre ou transfère ce type de patients ; On peut avoir peu d’infections nosocomiales dans un établissement, mais ceci au prix d’investissements lourds, principalement voués au contrôle qualité se faisant au détriment d’autres choix qui seraient plus pertinents pour la santé publique.

La technocratie ambiante, à tous les niveaux de décisions, préférera toujours un spécialiste du chiffre, de la norme et de la circulaire, pour diriger un hôpital, dont acte !

Mais, quid du malade ? Ce dernier, n’attend pas que l’hôpital public soit une entreprise rentable, mais qu'il soit un lieu d’accueil apte à répondre aux situations médicales graves dont il pourrait être atteint et que les structures privées capitalistiques ne peuvent ou ne veulent traiter.

Il est urgent de rappeler que le produit fini d’un hôpital n’est pas la rentabilité, comme nous y conduit la T2A (tarification a l’activité) , mais la santé du citoyen. Mais qui parle de cette santé ?
Qui parle du dévouement des personnels ?

À bien y regarder, les enjeux sont ailleurs. Le marché hospitalier est un espace juteux pour les industriels de la biotechnologie. Par un lobbying habile et puissant, ces industries orientent la rédaction de normes et de règlements qui imposent aux professionnels l'utilisation des matériels de plus en plus sophistiqués et coûteux, qui obligent à des procédures de contrôle redondantes consommatrices de moyens, qui multiplient l'usage de systèmes informatiques en réseaux. Cela s’impose aux praticiens hospitaliers qui y voient du reste pour certains, le signe de la modernité de leur science.

Mais qu’en est-il du sens et de l'utilité de l’innovation ?

Si bien souvent celle-ci et réelle, aujourd'hui ou pour les périodes à venir, l’expérience montre que nombre d’entre elles n’ont d’innovations que le nom, en regard de l’objectif immédiat ou potentiel qu’est la santé du plus grand nombre. C’est cet objectif qu’il faut défendre et cela ne passe pas par toujours plus de matériels onéreux. Là encore il faut remettre l’humain au centre de la réflexion. Revaloriser chez le médecin le temps de l’interrogatoire, de l’examen, de la clinique, dire aux citoyens que la santé est son bien le plus précieux, qu’elle se préserve et s'entretient. Ne pas avoir peur de dire que l’homme est un simple mortel, et que la prolongation d'une vie n'a pas forcément de sens.

Il faut chasser les marchands du temple et dire en toute transparence quel budget une nation moderne veut affecter aux maladies graves, aux soins de l’indigent, à la transmission du savoir médical. Il s’agit là des vraies et nobles missions de l’hôpital public.

Si l’on va au bout d’une analyse objective des comptes publics et des grands agrégats, on verra que les investissements dévolus à la santé contribuent à faire tourner directement et indirectement l’économie. Comme tel, il serait de bonne gestion de faire financer les hôpitaux publics par le budget de l’état comme le sont notamment l’éducation et la sécurité nationale.

Des hôpitaux publics avec une mission claire, animés par des médecins qui ont fait le choix d’être des fonctionnaires de la santé, sans consentir à voir la norme, la technologie ou la judiciarisation supplanter ce qui les pousse : l’humanisme.


Le collectif Libr'acteurs

mardi 1 juillet 2008

Affections Longue Durée et avenir de la santé : L'avis des Libr'acteurs

Bien que (provisoirement ?) le gouvernement semble avoir abandonné, face au tollé produit par l’annonce de dé rembourser certains médicaments dits "de confort", prescrits aux malades en Affection Longue Durée (cancer, diabète…)

Bien que les mesures envisagées pour les ALD dans le plan d’économie de la sécurité sociale 2009 ne soient donc pas mises en place, deux Libr'acteurs spécialistes du monde de la santé ont été frappés par cette "mesure" et ont souhaité exprimer leurs sentiments sur la méthode de communication utilisée et l'avenir de la santé dans notre pays.

N'hésitez pas à venir commenter leurs articles.


Santé = Culpabilisation ? Par Eric CAMPION

La proposition faite par l’Assurance Maladie de ne plus rembourser qu’au taux réduit de 35 % les médicaments à vignette bleue actuellement pris en charge à 100 % pour les personnes en Affection Longue Durée (ALD) était indécente

Il s'agissait tout simplement de la remise en cause des fondements de la Sécurité sociale basés sur la solidarité. L’économie escomptée étant d’environ 250 millions était-ce ce une réponse au problème de fond qui est celui de l’équilibre des dépenses et des recettes, ?

La solidarité nationale se doit de prendre en charge les dépenses des maladies graves, coûteuses et invalidantes. 8 millions de personnes sont aujourd’hui concernés par ces ALD au titre de trente affections comme le cancer, le diabète, les maladies de Parkinson ou d’Alzheimer, la sclérose en plaques ou l’hypertension artérielle …

La volonté est-elle (à terme) de culpabiliser les patients les plus atteints à force de les montrer du doigt ? De voir ces grands malades (Sida, diabète, cardiaques, cancer, dialysés) abandonner progressivement leur traitement de ville faute de moyens et, affluer alors, à l'hôpital ou la prise en charge de leur pathologie rendue plus lourde et compliquée sera inévitablement source de surcoût pour la collectivité. ?

Ne valait-il pas mieux réfléchir à une meilleure rationalisation des critères d'attribution des ALD. A savoir, sortir de leur champs tout ce qui est à la base "problème de société" et non de santé ( mal être au travail par exemple, faussement solutionné par la mise en maladie et un suivi psychiatrique de complaisance...) ?

Finalement ce gros pavé dans la mare n'aura t-il été qu'un leurre pour permettre :

Ou de préparer le terrain
Ou d'occuper l'esprit en zoomant sur un problème ... Ainsi on peut faire passer d'une façon inaperçue d'autres réformes que le gouvernement souhaiter vraiment voir appliquer ?

Docteur Eric CAMPION


Sixième risque ! Par Richard HASSELMANN

Le gouvernement qui n’est plus à une faute de communication prés, a décidé de baptiser 5 em risque, le risque dépendance. Pour notre part, nous aurions continué à parler de branche, car pour nous, aux côtes des branches maladie et accident du travail, la retraite et surtout la famille, ne sont pas des risques, mais au contraire des chances.

Pour Libr'acteurs, la Famille est une priorité, et c’est en ce sens que nous allons faire des propositions pour une politique volontariste de l’enfance, de la petite enfance et de la mère de famille. S’il y a un vrai risque c’est la dégradation du cadre éducatif de notre jeunesse. Là n’est pas, dans l’immédiat, notre propos, nous y reviendrons.

Dans l’instant, les menaces qui pèsent sur notre système de santé constituent un vrai risque. Le risque de voir rompre les solidarités, dans le premier domaine ou elles doivent s’exercer, la santé du plus grand nombre.

Nous redisons avec force, et nous l’avons écrit très tôt, LA SANTE EST UNE DEPENSE SUPERIEURE, son coût qui croit plus vite de le PIB et ne se discute pas. Ce qui doit être sur la table, c’est le socle de biens et services dont doit jouir, a minima , la population, la qualité et la répartition territoriale de cet ensemble, le financement et le pilotage du système.

S’agissant du socle des actes, médications et services, nous attendons avec impatience de voir la HAS (haute autorité de santé) publier la liste de ce qui sera considéré comme ayant une valeur (service) médical pertinent.

Au plan de la répartition, il faut sans doute, réguler le droit d’installation des professionnels de santé, ou à tout le moins pénaliser fortement, ceux qui vont des choix d’implantation liés à la zone de chalandise et au potentiel fiscal.

A cet égard, la suppression immédiate du secteur 2 s’impose, assortie d’une revalorisation sensible du « C » (consultation) et du « CS » (consultation spécialiste)

Restent financement et pilotage !

A ce niveau Libr'acteurs a beaucoup à dire. Quand on entend les balivernes de "pseudo spécialistes", prompts a accéder aux médias, il y a de quoi hurler.

La Cour des Comptes et le Sénat), a produit un rapport d’où il ressort que la gestion des organismes complémentaires (24% en moyenne) est dispendieuse, la ou les Caisses de Sécurité sociale affichent de l’ordre de 6%. Annoncé comme cela c’est frappant, sauf à corriger, de l’assiette des cotisations qui tombent automatiquement dans le budget CNAM, de l’absence de concurrence qui génère des frais de communication et de nombreuses actions dans la cité, auxquelles ont voit rarement les CPAM s’associer.

Les organismes complémentaires (OC), ce sont les Assureurs capitalistiques, les Institutions paritaires syndicalisées et enfin et surtout, un certain nombre de Mutuelles, les vraies, interprofessionnelles et libres, dont le modèle économique mériterait d’être vraiment mis en exergue. Les meilleures, celles qui ne jouent pas au gigantisme, et restent sur leur cœur de métier, gèrent avec 11 à 12% toutes charges confondues.

C’est là qu’intervient le pilotage du financement.

La santé doit être financée, par la solidarité globale, et en ce sens la CSG doit être étendue à tous les revenus, et non déductible en totalité. Le produit de cette CSG, régionalisée pour tenir compte des disparités locales d’exigences en matière de soins et services, doit être mis à la disposition des Régions, via le cas échéant des futures Agences régionales de Santé (ARS).

L’exécutif régional, en proximité et représentation démocratique, est mieux indiqué que les actuelle CPAM, pour piloter la prise en charge des frais de santé ,pour organiser les réseaux de professionnels et pour faire jouer la pédagogie et la prévention.

Un citoyen, éduqué et averti en matière de santé, dés son plus jeune âge, saura avec le temps, trier le bon grain de l’ivraie entre les professionnels de santé. Un citoyen acteur de sa santé, c’est décider de peser sur la demande, pour en faire le messager lucide vers l’offre.

Le lecteur comprendra dés lors que nous regardions avec attention les gesticulations portant sur les ALD, le dentaire, l’optique, les dépassements d’honoraires, car toute mesure purement comptable, outre qu’elle nie l’évidence de la dépense économique supérieure, est porteuse de la plus insupportable ségrégation, celle qui se fait par l’argent !


Richard HASSELMANN
Président de Libr'acteurs


Sources et crédits
MACSF- Installation libérale du médecin
Sénat
Ministère de la Santé de la jeunesse et des sports

vendredi 6 juin 2008

Enfin !

Nos lecteurs visiteurs, curieux savent que nous somme sensibles à la question de la maitrise et de la prise en charge des dépenses de santé.

Disposant à titre professionnel de données précises, portant sur 25 ans de consommation médicale, par un panel national significatif de citoyens, nous avons une lecture froide et technique de la question. Nous ne sommes les otages d’aucun lobby, d’aucune chapelle disciplinaire, encore moins d’un quelconque syndicat de professionnels de santé.

C’est la raison pour la quelle, la lecture du projet d’avis du Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie (HCAAM) sur les dispositifs médicaux nous comble d’aise. Mieux vaut tard que jamais, mais il sera intéressant de voir la suite réservé par le gouvernement.

Nous écrivons en effet de longue date, que la santé est le bien le plus précieux de l’individu. Sur cette base, il faut s’efforcer d’offrir au plus grand nombre une santé de qualité, harmonieusement répartie, et exclusive de toute ségrégation par l’argent. Nous avons montré, dans d’autres cercles que cela est possible à condition de remettre les choses a plat.

Nous estimons, que le Médecin généraliste est l’aiguilleur premier du système, que certaines spécialités telle la chirurgie doivent être regardée comme première, et qu’enfin les accessoires de santé et les intermédiaires doivent être maitrisés et régulés.

C’est à ce prix et à ce prix seulement que l’effort financier collectif trouvera son plein et équitable emploi !

C’est le sens de l’avis du HCAAM, qui vient ENFIN de comprendre qu’il y a des niches lucratives pour les fabricants de montures de lunettes, pour les prothésistes dentaires, pour les constructeurs d’appareils auditifs.

L’avis préconise un tarif opposable, mais il faut aller plus loin encore, en déclarant non responsables les contrats de complémentaires qui prendraient en charge des prix supérieurs de 2 ou 30% supérieurs a ce tarif opposable. L’expérience prouve que des montures de qualité, des prothèses de qualité à un prix raisonnable c’est possible.

Le tact et la mesure doivent dans ce domaine également être d’actualité. Le reste reléve de l’effet de mode ou de l’esthétique, c’est un autre débat !


Richard HASSELMANN

Bibliographie
La documentation française
Le Ministère de la Santé

Crédit image
Bon à savoir

jeudi 17 avril 2008

Voir plus loin que … le bout de ses lunettes

Cet espace vous l’aurez remarqué, s’efforce à la pédagogie.

Permettez dès lors à une spécialiste d’être contributeur sur un thème qui défraie la chronique : Le petit bout de la lorgnette ou … voir plus loin que le bout de ses lunettes.

Les lunettes ne seront plus remboursées. Tollé général, tout le monde s’époumone et crie au scandale, comme si cette nouvelle n’était pas prévisible.

Elle était sous-entendue depuis quelques temps et je ne peux pas imaginer que nos responsables –politiques – médias – économistes ou présidents de Mutuelle – ne l’aient pas vue venir…

Il faut réduire les dépenses de la Sécurité Sociale afin d’arriver à un équilibre et par là-même réduire notre déficit national et pour y arriver, il n’y a que deux options possibles, soit on augmente les recettes, soit on diminue les dépenses…

Augmenter les recettes par de nouveaux impôts ou par relèvement des taux est impensable en cette période, alors diminuons les dépenses. Commençons par celle qui, déjà peu remboursée, n’aura que peu d’impact sur les dépenses maladie, donc peu de répercussions auprès des assurés : Les lunettes. Mais ce n’est qu’une étape.

D’ailleurs les lunettes sont-elles liées à une maladie, au même titre qu’un glaucome ? Si nous réfléchissons, d’autres actes dits médicaux sont plus liés au confort ou à l’esthétique qu’à une affection.

Je pense particulièrement à l’orthodontie, aux prothèses dentaires en céramiques, aux appareils auditifs, mais dans le même esprit, pourquoi continue-t-on à garantir les accidents liés aux loisirs ?

Lorsqu’on peut se payer une semaine de sport d’hiver, on devrait pouvoir se payer une semaine d’assurance temporaire.

Pour sauver une sécurité sociale qui nous est chère, équilibrons ses comptes financiers en privilégiant les soins relevant de la vraie maladie.

Par ailleurs évitons de dire tout et son contraire, ici on annonce que les assureurs santé ont reconstitué leur marge (Les Echos du 14/04 ) Là on craint une envolée des cotisations (Le Quotidien des médecins)

Enfin, quand le ministre dit « blanc », La Mutualité Française dit « noir » (JDD) Or sans les Mutuelles (55 % des Régimes complémentaires) toute gesticulation est vaine.

A vrai dire, le débat sur l’avenir de notre système de santé mérite mieux


A. CERDO

vendredi 28 mars 2008

Ministère de la Dignité Humaine

Ils étaient là, tous, médecins, psychologues, juristes, administrateurs, politiciens, philosophes, religieux, pour recevoir au Ministère de la Dignité Humaine, le chantre de l’Euthanasie.

Au préalable il nous raconta un conte japonais ,vous savez, cette vieille femme de 70 ans qui décide un jour de mourir sur les pentes glacées du volcan Narayama pour laisser la place aux petit-fils de sa famille, était ce une mort désirée ?

Le problème de l’euthanasie n’est pas seulement moral mais aussi culturel et social .

Ils l’écoutaient positionner l’Euthanasie en réaction à tout acharnement thérapeutique.

Ils l’écoutaient avec attention définir l’Euthanasie : « tout comportement suivi d’effet dont l’objectif est de provoquer la mort d’une personne pour lui éviter des souffrances vaines : ou plutôt définir les différentes sortes d’Euthanasie

. l’Euthanasie active, on intervient pour provoquer la mort, pour précipiter activement la mort,
. l’Euthanasie passive, on interrompt les soins en cours ou on s’abstient d’en mettre de nouveaux en place, on laisse faire la nature,
. l’Euthanasie volontaire, à la demande du patient informé et compétent,
. l’Euthanasie involontaire, sans consentement du patient ou du tuteur»

Ils l’écoutaient citer une prise de position de l’Eglise : « dans l’imminence d’une mort inévitable, malgré les moyens employés, il est permis en conscience de prendre la décision de renoncer à des traitements qui ne procureraient qu’un sursis précaire et pénible »

Ils l’écoutaient s’appuyer sur les prises de position de 3 prix Nobel dont le français F.Jacob « en faveur de l’Euthanasie Humanitaire » pour une mort rapide, sans douleur et considérée comme un bienfait par l’intéressé »

Ils l’écoutaient évoquer la loi Léonetti qui soutient :

Pour tous les malades, y compris ceux qui ne sont pas en fin de vie, l'interdiction de l'obstination déraisonnable. L'objectif est d'autoriser la suspension d'un traitement ou de ne pas l'entreprendre, si ses résultats escomptés sont inopportuns, c'est-à-dire inutiles, disproportionnés. Deux articles - les articles 4 et 5 - concernent précisément le cas du malade qui n'est pas en fin de vie. S'il est conscient, il pourra demander la limitation ou l'interruption de tout traitement. S'il est hors d'état d'exprimer sa volonté, ces traitements pourront être limités ou interrompus après consultation des consignes qu'il aurait pu laisser, de la personne de confiance qu'il aurait pu désigner et de son entourage - famille ou proches -, dans le respect d'une procédure collégiale.

Le texte recherche un équilibre entre les droits du malade et la responsabilité du médecin en prévoyant l'information la plus complète du malade, directement s'il est conscient ou indirectement s'il ne l'est plus. Ce souci se retrouve pour la prescription des médicaments à « double effet » - la morphine, notamment - qui, en même temps qu'ils adoucissent les souffrances, peuvent aussi abréger la vie ; on le retrouve également dans le cas où le malade, conscient, refuse un traitement et met ainsi ses jours en danger, afin qu'il prenne sa décision en parfaite connaissance de cause ; on le retrouve enfin lorsque le malade est précisément en fin de vie et qu'il demande l'interruption des traitements pour maîtriser ses derniers instants.

La proposition de loi recentre, par ailleurs, la responsabilité du médecin : le choix du traitement approprié, avec le consentement de son malade, celui de l'interrompre parfois, dans le respect des procédures prévues dans le texte et celui d'accompagner son patient dans ses derniers instants, grâce aux soins palliatifs appropriés à son état.

Ils l’écoutaient présenter le tourbillon juridique international,

. l’exemple californien avec le testament de vie et la délégation d’autorité à autrui afin d’y exprimer les volontés concernant les derniers moments de la vie :
- Abstention de tout acharnement thérapeutique,
- Utilisation sans réserve de tous les antalgiques,
- Procédure en dernier recours d’Euthanasie Passive.
- Un cadre juridique appliqué en Suisse, au Danemark, dans certaines états des USA, en Australie du Sud.

Ils l’écoutaient lire un passage du code d’éthique médical

« l’assistance des malades dans les états finals »
« Le médecin devrait faire tout son possible afin de garantir une assistance finale humanitaire et de décentes conditions au patient en train de mourir.
- le médecin n’a pas le droit de pratiquer l’euthanasie
- dans les états finals, le médecin n’est pas obligé d’engager ni d’effectuer une réanimation ou une thérapie obstinée ni de recourir à des mesures extraordinaires »

Ils l’écoutaient prôner l’Euthanasie Active et l’aide au suicide. Comme l’ont fait plusieurs états des USA, l’Australie du Nord, les Pays-Bas, et en France les prises de position du Sénateur Pierre Biarnès de l’association pour le droit de mourir dans la dignité.

« la personne mourante doit pouvoir refuser un acharnement thérapeutique ou souhaiter l’administration d’antalgiques qui pourraient hâter son décès et le médecin doit s’y conformer . « Elle peut obtenir une aide active à mourir si elle estime que l’altération effective ou imminente de cette dignité ou de cette qualité de vie la place dans une situation de détresse »

Ils l’écoutaient disserter sur les valeurs de ce qu’est la qualité de vie

- Qu’est-ce que la Qualité de Vie, sinon que la maladie, la vieillesse, la douleur, la dépendance, la déchéance la compromettent un jour si gravement que la mort paraît préférable ;
- Qu’est-ce que la Qualité de Vie, sinon les deux facettes qui lui donnent signification : douleur et dignité cette douleur qui réduit à néant l’intérêt de vivre. Cette douleur qui s’étend aux souffrances morales, le regard porté sur soi-même, sur sa dignité.

Déchéance, perte de vie autonome, perte de son identité sociale, familiale et professionnelle, humiliation pour son corps, Non ! c’est perdre sa dignité. Mieux vaut mourir avant de n’être plus humain. Or être humain c’est être libre. Ni douleur, ni déchéance conditionne l’intérêt de vivre.

Ils l’écoutaient et approuvaient, oui comme le disait Henri Caillavet : « J’ai le droit de fermer moi-même la porte du temps » ou comme le disait Montaigne : « La plus volontaire mort, c'est la plus belle. La vie dépend de la volonté d'autrui, la mort de la nôtre »

Qui peut décider mieux que moi-même de ma propre vie, du droit de la poursuivre ou de l’interrompre. Le droit de mourir pour soi-même, le devoir de vivre pour ses proches, en fait le droit de choisir la solution de la mort librement. Liberté, Autonomie. Mais que faire des patients qui ne sont plus en mesure de manifester leur volonté ? les comateux, les déments …. Là intervient le médecin qui va chercher pour son patient le Meilleur, avec compassion (cum patis – souffrir avec l’autre)

Ils l’écoutaient et réfléchissaient,
Non
- Je ne voudrais pas être un fardeau matériel et moral pour mes proches
- Je ne voudrais pas les gêner, et puis peut-être que je me ficherais complètement des effets de mon acte sur mes proches
Non
- Je refuserai de me soumettre aux stigmates du temps
Non
- Je refuserai de quitter la plénitude de mes moyens, la perfection que j’ai pu atteindre, le bonheur que j’ai pu connaître (Rupture soit par souci soit par indifférence de mes proches) .

Ils étaient convaincus mais ils attendaient….ils attendaient une autre vision, une autre voix.

Elle prit la parole, la dame, au 1er rang, et doucement posa des questions :

- N’est-t-il pas possible de vivre avec la maladie, même avancée ?
- L’extrême vieillesse est-elle si indigne ?
- A partir de quand est-ce intolérable ?
- L’indignité est-elle le propre de la situation ou la projection d’un regard qui dégrade ?
- N’y a t-il pas danger pour les soignants d’éliminer des patients selon des critères tels que le QALY (calcul du nombre d’année de vie pondérée par la qualité de vie, afin d’obtenir le rapport coût/utilité d’une technique médicale) ?
- N’y a t’il pas de réels enjeux social et financier si l’on prend en considération le développement des soins médicaux, l’allongement de la vie, la dépendance et l’assistance médicale lourde qu’elle impose, le fait que 70%des gens en France meurent à l’hopital ?
- N’y a t-il pas danger pour le malade par rapport à la pression d’une famille pour se défaire d’un gêneur, inutile, coûteux, nécessitant des visites quotidiennes, du temps.
- Ne peut-il y avoir abus de pouvoir ? quand un patient murmure « finissons en » est-ce une demande de mort ou est-ce « finissons en avec ma souffrance »
- N’y a t-il pas une distinction énorme à faire entre un patient conscient de son état et un patient inconscient ou non conscient de son état ?

Elle ébranlait notre raisonnement, elle continuait sur le même ton :

- Au principe de la liberté, qui a raison, qui a tord ?
- Liberté professionnelle pour le médecin qui choisit une thérapeutique contre le souhait d’Euthanasie du patient ou de sa famille, chacun est renvoyé à sa propre liberté.
- Faut-il choisir entre une vie réduite au vivant et sans intérêt : acharnement thérapeutique et un meurtre même justifié : euthanasie ?
- Faut-il choisir entre une vie forcée ou une mort forcée ?
- Et s’il était possible de maintenir pour le sujet qui va mourir un réel intérêt de vivre ?
- Ne pouvait-on pas concilier le caractère sacré de l’homme et l’intérêt porté aux besoins de la personne ?

Elle présentait une autre voie, complémentaire, les soins palliatifs qu’elle définissait ainsi :

« les soins palliatifs et l’accompagnant considèrent le malade comme l’être vivant et sa mort comme un processus normal. Ils ne hâtent ni ne retardent le décès. Le but est de présumer la meilleure qualité de vie possible jusqu’à la mort » Ce sont des soins entrepris sur différents plans : médical, psychologique, social, spirituel. Ils vont en premier lieu soulager sa douleur par les analgésiques (l’euthanasie veut supprimer la douleur en supprimant l’homme) Ils vont ensuite créer un lien, malade/équipe soignante « partenaires à égalité d’une relation qui s’instaure dans la réciprocité des consciences » par une écoute, une présence, une discussion, une réponse aux questions posées. Ils vont accorder une place principale au lien malade et son entourage.

Un malade conscient a un certain chemin à faire jusqu’à sa fin, les soins palliatifs montrent alors toute leur valeur. Elle conclut en citant le Comité Directeur de l’Association Européenne des soins palliatifs : « le pouvoir de soulager de la médecine a atteint ses limites quand la prolongation de la vie à tout prix, particulièrement au prix de souffrances intolérables pour le patient, n’est pas ce qu’il faut faire. C’est là qu’intervient le concept éthique de « mort permise » selon lequel tout est fait dans le domaine du possible et du justifiable pour aider le patient à mourir sans douleur et dans la paix »

L’échange (dia) par arguments (logos) fait avancer la réflexion.

C’est ce qu’elle venait de réaliser, cette dame du 1er rang, ce Monsieur au Ministère, l’euthanasie ne dit plus des personnes âgées qu’elles sont indignes de vivre, déchues. Les soins palliatifs savent qu’augmenter les doses d’un sédatif c’est entraîner la mort.

Convergence.

A côté d’une pratique qui ne sait pas où elle va et une pensée à côté de la question il y a des éthiques en situation. L’éthique n’est pas une démonstration infaillible ni un discours de la séduction. Elle est inachevée et toujours remise en cause par un contre exemple. Bachelard constatait que « personne n’est jamais sûr de détenir pour toujours la vérité, nous ne pensons que des vérités approchées, anti-dogmatique la pensée éthique fait au mieux et ne prétend pas atteindre le bien.

Ils étaient là, médecins, psychologues, juristes, politiciens, philosophes, religieux, le chantre de l’Euthanasie, la Dame du 1er rang, ils étaient réunis au Ministère de la Dignité Humaine, et le débat s’annonçait sans fin.

Je suis parti rejoindre mes amis de Libr’acteurs , il y avait café croissant ce matin là, et ma pensée allait bon train. L’Euthanasie et les soins palliatifs sont tournés vers l’homme présent, s’alimentent à la source d’un homme toujours là placé au centre des valeurs. Dans les « arts de mourir modernes » il est surtout question de bien vivre une dernière fois en s’arrêtant avant une mort indigne soit en tirant le meilleur parti possible d’une vie toujours là.

Deux humanismes :

Un humanisme sans transcendance, fondé sur l’homme. Si être bien est le sens même de la vie , le mal qui survient, devient un sens insupportable , il n’y a qu’à supprimer ce sens, c’est-à-dire la vie. « la pensée agnostique (déclare Henri Caillavet) n’entend faire sienne aucune métaphysique (aucune religion ni foi) a pour finalité l’homme, pour principe la liberté et pour instrument la raison.

Sur la question de l’Euthanasie, par la pensée agnostique, elle peut apparaître comme le degré ultime de la liberté. Il faut savoir repéré le moment ou la vie nous dira qu’elle ne nous retient plus.

L’homme a un pouvoir sur lui même, il choisit sa vie, choisit l’heure de sa mort en son for intérieur et sa dignité sera celle du refus de la dépendance, de la déchéance, de la souffrance.
L’homme est roi et le roi est seul. Un humanisme transcendant, dépassant le statut d’être simplement vivant et libre pour recueillir une dimension supérieure

La tentation de la foi, le secours de Dieu

l’homme ne se conçoit pas comme circonscrit en lui-même mais porté par Dieu et les Hommes qui en lui reconnaissent la marque de Dieu.

L’à côté de la foi

Il peut aussi chercher en l’homme une source de réconfort. Le regard d’autrui de Lévinas qui disait : « La vie est sacrée, soulager autrui qui souffre est de l’ordre du sacrement, j’appelle sainteté la perspective éthique elle même, la possibilité même que la mort compte pour moi »

L’équipe de soins, la famille, les proches, une chaîne, pour accompagner …La chaleur, le lien, la fusion s’y expriment, c’est la main que l’on tend, la main que l’on serre.

Jankelevitch disait que « le néant, l’ouverture sur le rien est l’absence de tout événement que constitue la mort générant d’intarissables et dérisoires discours pour combler le vide. Il ajoutait que la conscience de notre mortalité donne à la vie un prix inestimable car l’heure de la mort est incertaine et sa venue certaine »

En conclusion : Il est bien trop tôt pour conclure…..


Eric CAMPION

Illustration et copyright
"L’Etre et le Néant" de Julien Friedler

jeudi 27 mars 2008

S comme Santé

Sur ce thème que nous connaissons bien et qui est central à nos yeux, nous avons déjà commis 4 billets.

Le 22 mars 2007 « Santé le préalable absolu», le 18 juillet « Bouclier ou parapluie» , le 15 octobre avec « Santé quand tu nous tiens» nous revenions à la charge avec ces mots : « La santé est le bien le plus noble de l’individu.. ».

Le
rapport de la Commission pour la libération de la croissance française plus communément appelé rapport ATTALI , nous a conduit a une nouvelle sortie sous le titre « S comme Solidarité» le 11 février dernier.

Nouveau coup de projecteur, car il y a urgence et cela risque de mal finir. A nos yeux cela confine à non assistance à personne en danger !

Tous ceux et celles qui nous font l’amitié et l’honneur de nous lire, doivent relayer les simples évidences qui suivent et que le pouvoir en place, comme ces prédécesseurs se refuse à admettre, aveuglé par des lobbies et rassuré par un confort de classe. La santé ne se discute pas, la santé ne se marchande pas, elle est un bien noble, et sans elle les activités humaines sont amoindries ou impossibles ;

Je peux prendre un langage plus technocratique, la santé est ce qu’on appelle « une valeur supérieure » en économie, il faut refuser de la mesurer, car son exigence de dépense progresse plus vite que les revenus disponibles.

Vous comprendrez pourquoi nous pensons, que le rapport ATTALI (en ce qui concerne son volet santé ) et que le Gouvernement font une erreur majeure en essayant de restreindre la qualité et l’offre de soins. Cette politique débouche sur des retards, face à l’inéluctable. C’est reculer pour mieux sauter, alors qu’a bien y regarder ce secteur, recèle une large potentialité en terme de croissance.

Pour la santé du plus grand nombre, il ne faut pas « mégoter », car au plan politique c’est sans risque. Nous sommes sur un terrain de vaste consensus, ou l’on peut faire œuvre de toutes les solidarités, sociales, ethniques et intergénérationnelles.

Cela ne veut pas dire, faire tout et n’importe quoi, et laisser filer les cordons, en ne jugulant pas les dépenses de modes ou de confort, en ne revisitant pas les coûts administratifs de gestion ou en ne pourchassant pas les fraudes aux dispositifs sociaux. Mais cela veut dire a contrario, qu’en lieu et place des franchises qui pénalisent les malades et les plus démunis, il serait plus sérieux de réorienter une part plus importante du PIB sur ce secteur, quitte à diminuer l’injection des deniers publics dans d’autres domaines, largement moins prioritaires.

Ce serait d’autant plus judicieux, que l’accroissement de moyens ici, se traduirait immédiatement par un effet direct sur la valeur ajoutée, création d’emploi, de services et d’innovations. Au fait il n’aura échappé a personne que la vie s’allonge et que nous avons de plus en plus de grands seniors, dont la santé est exigeante. La boucle est bouclée !!!


Richard HASSELMANN

Sources et Crédits
La documentation française

lundi 11 février 2008

S comme SOLIDARITE

Nous entrons dans un domaine qui constitue l’un des fondements premiers de la création de LIBR’ACTEURS. Nous pensons en effet qu’une nation moderne et riche doit privilégier toutes les vraies solidarités, et notamment celle entre les générations.

Vous comprendrez dés lors pourquoi la phase de négociations et réflexions qui s’ouvrent va retenir toute notre attention. Il s’agit du nouveau plan de réforme de la sécurité sociale.

A côté de l’étude de l’allongement des cotisations retraites et de la création d’une branche dépendance, nous nous attacherons à surveiller les propositions et réformes qui touchent à l’assurance maladie. Lieu premier ou l’on doit être vigilant, car il est celui de la vraie solidarité, face à la maladie.

A ce niveau il est utile de revenir sur le rapport ATTALI rapports qui préconise une enveloppe de crédits fermée et limitée pour l’assurance maladie.

Nous sommes conduits à dire ici, qu’il y a là un réel danger de dérive.

Si il s’agit de nationaliser purement et simplement l’ensemble, il faut le dire mais ce ne semble pas être le cas. Il est donc question de laisser au secteur privé le soin de prendre en charge les dépenses qui sortent de l’enveloppe.

C’est la fin de la solidarité, c’est la course au prix, et c’est l’accentuation des inégalités dans l’accès du plus grand nombre à des soins de qualité. Il est question de faire bouger la frontière entre ce qui relève de la solidarité et ce qui relève de l’assurance, et donc de laisser à l’initiative privée certaines prises en charge.

Nous demandons à voir, mais nous demandons surtout, une lecture claire de la qualité des soins, des coûts de gestion, et nous attendons, une publication officielle de ce qui est vraiment bon pour la santé du plus grand nombre.

Le profit, la rentabilité, le retour sur investissement, ou plus clairement les jeux capitalistiques n’ont rien à faire en matière de santé.

Ils s’y manifestent pourtant de plus en plus et c’est dommage.

Nous le regrettons d’autant plus que la solidarité dans le social, par le biais des initiatives des acteurs de l’économie sociale et solidaire responsable (ESSOR) est un gisement d’emploi, de croissance et d’innovations.



Richard HASSELMANN

mardi 1 janvier 2008

Solidarité !

Dans la série des valeurs et leur illustration, nous souhaitons évoquer en ce premier jour de l'année, la solidarité au travers du lieu privilégié de son expression : La SANTE.

2008 voit en effet la mise en place effective des franchises médicales et si la question de la santé pour tous a été pointée par notre Président, qui s’est engagé à faire mieux que ses prédécesseurs ( ce qui n’est pas difficile) nous considérons que celles-ci sont largement hors sujet. Il faut ajouter que les franchises font l'unanimité ... puisqu'elles sont rejetées par 75% des français .

En ce domaine, plus que touta autre, il faut éduquer la demande, et rendre le citoyen, financeur, patient « responsable » comme les contrats du même nom .

En 2008, au bas mot, le déficit de la sécurité sociale sera de l’ordre de 4 milliards d’€, et sans doute plus si les recettes de cotisations liées à la croissance se révèlent moins fortes que prévues.

C’est la raison qui nous conduit à penser, qu’il faut parler ici de solidarité et de choix de dépenses sociétales.

Les négociations avec les professionnels de santé sont des leurres, dans un système libéral qui produit un service reconnu comme bon. Il faut donc se tourner vers le citoyen en posant les bonnes questions.

Quel est le périmètre des soins, actes, prestations et médications qui doivent relever de la solidarité nationale, et donc apportés à tous ?

Quels sont les domaines qui doivent être exclus de cette solidarité, car relevant du confort ou de l’effet de mode ?

A la suite, il faut réorganiser totalement l’offre de soins, dans sa qualité et sa répartition, de manière autoritaire, car elle sera solvabilisée par le denier public. Vaste chantier, qui avec de la pédagogie, peut trouver dans le citoyen/patient un allié et un ambassadeur efficace.

Dans un système ou les professionnels de santé sont en concurrence, et pluri disciplinaires, il faut que la demande aille là ou la qualité et « le tact et la mesure » existent.

Cela permettrait l’expression d’une vraie solidarité, sans qu’il soit besoin de stigmatiser les citoyens en ALD (affection longue durée), ou de financer des aides à l’acquisition de complémentaires.

A cet égard, que l’on ne se trompe pas, cotisations à la sécurité sociale, cotisations à une complémentaire santé, ou aides publiques, tout cela sort de la même poche ... Celle du citoyen.


Richard HASSELMANN

Sources et copyright
Pratique.fr
Le FIGARO
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FAUJOUR