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dimanche 26 janvier 2014

Liberté d'entreprendre, de l'air !


 Le 13 janvier dernier, nous avons publié, en forme de voeux,  une petite contribution sur les Echos
Les libr'acteurs, nos lecteurs et sympathisants, trouveront ici la suite.

Nous avons depuis entendu avec attention la conférence de presse de l'Élysée, et noté les différentes orientations et propositions.
Au-delà d'un aggiornamento pathétique pour adapter le socialisme français aux réalités du monde, à côté d'un véritable Bad Godesberg pour trancher sur le rôle de l'entreprise, nous avons surtout noté les passages liés à l’Europe et ceux sur la dynamique d'impulsion de notre économie. Quand les événements nous échappent, feignons d'en être les organisateurs.
Cette formule mérite sans doute d'être gravée dans le marbre du quinquennat.

Le citoyen absorbé par son quotidien peut ignorer certains travaux et rapports, mais pas l'armée de technocrates et de conseillers, qui… comme nous, suivent les avancées significatives pour l'idéal européen. Personne ne me fera croire que le rapport du groupe Glienicker "Vers une union de l'euro", dont nous avons suivi l'élaboration et mis en lumière par M. Alomar et M. Daziano (Les Échos du 13/01), était méconnu du pouvoir.

Ce document prône de fait une reconstruction de l'Europe autour du couple franco-allemand et un nouveau traité fondateur de la zone euro.
C'est dire que l'on a compris que le Traité de Lisbonne est inapplicable et qu'il faut rebâtir. Il semble que le Président a lu ce rapport… dont acte.

Il n'a sans doute pas lu un document également intéressant publié par "The Heritage Foundation" en collaboration avec le Wall Street Journal d'où il ressort qu'en matière de liberté d'entreprendre, la France a du souci à se faire. "Freedom", à l'aune de ce mot est mesuré le degré de liberté dans 178 pays.

Cela va de la liberté fiscale, à la liberté d'entreprendre en général, en passant par toute une série de domaines qui sont les ingrédients d'une dynamique économique et sociale.
La France au plan global de la liberté de faire se classe au 70e rang sur 178 nations. Au plan européen, 43 pays sont répertoriés, nous sommes… 33e !
Seule l'ITALIE figure derrière nous dans ce malheureux "grupetto" qui rame pour recoller au peloton des leaders emmenés par les pays scandinaves, l'Allemagne, l'UK et même la Belgique.

La consultation des indices est édifiante, elle témoigne du poids de nos procédures tatillonnes, et de nos administrations diverses et variées, qui brident l'initiative et l'envie.
À l'aube des grands chantiers annoncés, où l'on va voir ce que l'on va voir, espérons que nous commencerons par le commencement, et que le poids des mots "Choc de simplification" rompra
le poids des corporatismes et conservatismes.

lundi 11 novembre 2013

Nos Déchets : le Verre !

Libr'Acteurs s'est fixé comme objectif de rendre le citoyen acteur de son destin.

Cela commence par une pédagogie dès le plus jeune âge.
Nous avons donc décidé, de loin en loin, de mettre en ligne ici, des petites fiches qui nous servent sur le terrain, à faire émerger dès le plus jeune âge, des indispensables prises de conscience.

A titre d'exemple, sans hiérarchiser les priorités :


Nos déchets : le verre. Une fiche Libr'Acteurs


Nous sommes frappés par le nombre de bouteilles en verre que l’on trouve dans nos champs, nos forêts, nos rivières et la mer. Fidèle a son objet de rendre le citoyen acteur par l’information et la pédagogie, nous avons recoupé des données nationales et locales, pour concevoir ce qui suit :

LE VERRE RÉSISTE 3000 ANS !
Il faut en effet prés de 3000 ans pour effacer l’empreinte du verre ! Les solutions d’incinération avec les ordures ménagères, température trop faible,( 850° là ou il faut a minima 1500° pour fusion du verre), ou le tri-compostage (le verre se brise et pollue le compost) sont inadéquates.

LE VERRE PÈSE LOURD !
Le verre traité comme un déchet classique par enfouissement, compostage ou incinération, a un effet écologique déplorable mais aussi un effet économique lié au poids. Une tonne de verre mélangée coute le prix de la tonne d’ordures ménagères de l’ordre de 100€ la tonne.
En dépit des campagnes d’incitation au tri sélectif, plus de 5% du poids des poubelles est lié au verre ménager

LE VERRE TRIE COUTE 20 fois moins !!
La collecte d’une tonne de verre triée coute en moyenne 33€, auquel on peut ajouter un plus pour des actions de santé publique (cancer, Alzheimer etc.…)
Le recyclage est gratuit et peut même être source de profit pour la collectivité qui revend aux verriers et bénéficient de la prime de soutien éco-emballage.
Cela conduit a un cout NET de verre trié pour la collectivité de l’ordre de 5€ la tonne.

LE VERRE TRIÉ, UNE ÉCONOMIE POUR LE BUDGET DES MÉNAGES !
En moyenne, une tonne d’ordures ménagères comprenant le verre qui pèse lourd coute 100€, là ou une tonne de déchets exclusivement verriers coute de l’ordre de 5€, cela donne une économie de 95€ par tonne !!!
Dans chaque commune il sera judicieux de recueillir les poids des ordures ménagères collectées, le poids du verre ménager, et de faire la simulation financière des économies potentielles et leurs impacts sur le budget des ménages via les impôts locaux !!

R.HASSELMANN /LA/ JUIN 2013.


Crédits Photo : DREAL Bretagne

mercredi 31 octobre 2012

COMPETITIVITE : DONNONS DU SENS A L’INDISPENSABLE BAISSE DES CHARGES

Si la question de la compétitivité de nos entreprises est éminemment centrale, encore faut-il la formuler correctement. Car, quoi qu’en disent les experts bienpensants, l’enjeu n’est pas tant de savoir comment baisser les charges qui pèsent sur les entreprises et sur la création d’emplois, que de déterminer quelles doivent être les finalités de ces éventuelles mesures. Classiquement, les forces d’opposition libérales rêvent d’une société où les entreprises contribueraient le moins possible au modèle social et au financement des services publics, selon la bonne vieille stratégie d’assécher les recettes pour mieux supprimer les dépenses publiques et organiser des transferts de compétences massifs de l’Etat vers le Marché ; quant à certaines mouvances de la gauche la plus radicale, elles militent au contraire pour contraindre davantage les acteurs économiques au financement d’un Etat-Providence sans limite et déraisonnable, comme si la problématique de la dette publique était une invention qu’il convient d’ignorer. Marx vs. Freeman : voilà à quoi se résume, hélas, le débat public autour de la compétitivité aujourd’hui.

Cessons de nous mentir. L’enjeu de la compétitivité doit s’inscrire dans un questionnement plus large, en tout cas structurel, sur notre modèle économique. Depuis Schumpeter, nous savons que les sorties de crises sont possibles qu’à la condition de penser l’économie de demain, d’anticiper les besoins des générations futures et d’apporter les innovations qui y correspondent. Or ces besoins, quels sont-ils ? Garantir que l’activité économique ne génère plus, sur le plan environnemental et sanitaire, des coûts externes que la société n’est pas en mesure d’assumer ; garantir que les générations futures soient formées à exercer des métiers à forte valeur ajoutée, et dont la rémunération leur assurera un niveau de vie décent, stimulant et sécurisant ; garantir enfin le moins de dépendance possible à tout ce qui présuppose, dans le monde économique, un aléa à court et moyen termes, qu’il s’agisse des variations de la Bourse et des effets de la spéculation, des doutes scientifiques sur les caractéristiques sanitaires et environnementales d’un produit, d’un service ou d’une technologie, ou du caractère soutenable de tel ou tel marché.

En somme, nous savons que la sortie de crise ne sera possible (et salutaire) que pour autant que nous engagions une réforme structurelle de notre modèle économique pour le rendre non pas durable, mais soutenable. En d’autres termes, que nous nous donnions les moyens pour changer les comportements de certains acteurs économiques qui, bien plus que les 35 heures ou le poids supposément excessif de notre Fonction publique, n’a cessé depuis 50 ans de faire du mal à la société et à générer des dépenses publiques que l’on aurait pu éviter (pollutions, accidents du travail, maladies professionnelles, soins hospitaliers, assurance chômage… pour ne citer que les plus évidentes).

Dès lors, si baisse de charge il doit y avoir – et cela parait indispensable, en effet, au moins à l’endroit des PME/PMI, des artisans, des professions libérales et, plus globalement, de tous ceux qui, avec peu de moyens financiers et humains, tentent de générer des emplois et de la croissance – elle doit avoir du sens. Le sens donné par l’engagement du pays vers son développement soutenable !

Le temps est venu de proposer de réelles réformes structurelles. En contrepartie de la baisse des cotisations patronales et salariales, modifions notre fiscalité sur la consommation et les entreprises : taxons lourdement les produits et les services qui génèrent des coûts externes importants (produits polluants et nocifs, produits à forte empreinte écologique, énergétique et sanitaire) et détaxons les plus vertueux ; taxons lourdement les entreprises qui ont de mauvais comportements sociaux (condamnations en prud’hommes, taux important d’AT/MP, recours non indispensable au travail précaire) et détaxons les plus vertueuses ; favorisons fiscalement les entreprises de l’Economie sociale et solidaire, les entreprises individuelles, les professions libérales et artisanales, le TPE/TPI ; récompensons les entreprises qui innovent, dans le souci du bienêtre de la société et de la préservation de l’environnement.

Et pour accompagner ce type de dispositif, engageons-nous enfin dans une série d’autres réformes, attendues depuis si longtemps : l’instauration d’une class-action qui transforme le consommateur en consom’acteur ; la réorganisation de nos autorités de régulation et de contrôle des Marchés et de leurs comportements ; la mise en valeur des investisseurs sociétalement responsables et des fonds réellement éthiques ; l’incitation aux stratégies de responsabilité sociétale de l’entreprise…

Depuis trop longtemps maintenant, la France est rentière d’un système économique mort. Ne cédons pas aux revendications de ceux qui grognent parce que leur rente est devenue nulle et qui voudraient que l’on saigne notre modèle social pour qu’on leur verse, malgré tout, un petit quelque chose. Soutenons au contraire tous ceux qui, par leurs comportements, par leurs innovations, par leur abnégation, essaient de construire le système économique de demain ! Ce sont eux, et uniquement eux, qui doivent être plus compétitifs.

Le gouvernement et la majorité présidentielle ont une occasion historique de changer les choses. Avec ce débat sur la compétitivité, nous avons la possibilité de conclure un contrat gagnant-gagnant avec les entreprises : moins de charges, pour plus d’éthique économique ; moins de charges, pour plus d’innovation vertueuse ; moins de charges, pour l’avenir soutenable des générations futures ! Saisissons notre chance. Le changement, c’est maintenant si nous le voulons vraiment.

Benoît PETIT
Maître de conférences & Avocat

Crédits Photo : Jeff PACHOUD / AFP

Compétitivité, vous avez dit compétitivité ?

Est-ce le miracle de la technologie ? Après le projet de loi sur le logement social dont le «"risque d'annulation » était «anticipé partout depuis plusieurs jours, notamment dans la presse », c’est au tour du rapport GALLOIS qui devrait être remis au Président de la République le 5 novembre prochain de faire l’objet de commentaires et de fuites diverses. On prête à l’ancien patron d’ EADS l’intention de plaider pour un choc de compétitivité , ce qui a fait dire au Chef de l’État qu’il « n'engage que son auteur » puis voyant le choc de popularité qui pourrait en découler, fait rectifier par son premier ministre : "Il va être utile, ce sera une contribution supplémentaire au travail que font les membres du gouvernement".

Parce que là nous touchons au Saint Graal de la gauche, compétitivité, économie et entreprises, des mots avec lesquels elle a du mal à vivre. Et ça vient de loin : « Et ils ont aussi dit non à une certaine manière de gérer leur pays. Non au langage des chiffres, qui avait balayé tout accent d'humanité. Non à la déshumanisation du travail présentée comme un mal inévitable » déclarait Pierre MAUROY au mois de juillet 1981 dans son Discours de politique générale devant les députés nouvellement élus.
Des rumeurs persistantes affirment que l’auteur de ce rapport préconiserait sinon la disparition au moins un assouplissement des 35 heures, autre icône qui repose bien en vue dans l’armoire des trophées. Il y a quelques mois, le remuant ministre de l’Intérieur Manuel VALLS, ça doit être le poste qui veut ça, déclarait à ses amis que la gauche « devra déverrouiller les 35 heures » et la patronne du PS était Martine AUBRY !

Ce gouvernement n’a droit à aucun répit, parce qu’après les « pigeons », c’est au tour des dirigeants des 98 plus importantes entreprises françaises de s’adresser par l’intermédiaire du JDD au Président de la République et de lui administrer une leçon d’économie : « L'État doit réaliser 60 milliards d'euros d'économies (3 points de PIB) au cours des cinq prochaines années. Pour les entreprises, il faut baisser le coût du travail d'au moins 30 milliards d'euros sur deux ans...», ils lui glissent au passage : « Il faut se donner les moyens d'explorer et d'exploiter nos ressources nationales comme les gaz de schiste. » et ils terminent leur courrier par un vibrant message patriotique : « Nous avons besoin de tous les entrepreneurs, créateurs, managers et investisseurs. Cessons d'opposer PME et grandes entreprises. Nous, dirigeants des plus grandes entreprises françaises, nous nous sentons profondément attachés à notre pays. »

Vous l’avez compris, le piège est mortel pour nos gouvernants : ou ils se mettent les électeurs à dos en donnant suite aux exigences des entreprises et en revenant sur leurs engagements ou ils persistent et signent l’arrêt de mort de la machine économique et Dieu seul sait ce qui peut arriver.

S’il est des domaines où la gauche est plus à l’aise, c’est sur les belles intentions : » «Il est des symboles dont l'impact sur la cohésion sociale est bien plus important que les quelques milliards du budget de l'État» a déclaré Benoit HAMON en parlant de la promesse du candidat HOLLANDE de faire voter une loi sur le droit de vote des étrangers non communautaires, mais cela c’est une autre histoire dont nous aurons l’occasion de parler dans LIBR’ACTEURS.

Bernard MALAGUTI

Crédit Photo : © Reuters

lundi 9 janvier 2012

2012 : Fin du monde ou ère nouvelle ?

Certains oracles tels que Nostradamus ou le calendrier Maya nous annoncent la fin du monde pour le 21 décembre 2012. Ce n’est pas la première fois ni, espérons-le, la dernière, que de telles prédictions sont faites et notre chère vieille terre est toujours là.

Pour autant, si notre propos n’est pas de parler de l’Apocalypse, il faut bien admettre que 2011 a été la fin d’un monde, et gageons que 2012 sera l’an 1 d’une nouvelle ère. La crise économique actuelle qui fait suite à celle de 2007 dont aucun de nos dirigeants n’a tiré les conséquences s’accompagne d’une prise de conscience par les citoyens, les « indignés de Wall Street » qui disent « nous sommes les 99% qui n’avons rien pendant que l’autre pour cent a tout » ou ceux de Madrid et d’ailleurs qui font écho au remarquable ouvrage de Stéphane Hessel

Parallèlement à cette légitime indignation, on ne peut que saluer « le printemps arabe » qui a vu en quelques mois des dictateurs que l’on pensait indéboulonnables grâce à la complaisance avec laquelle nous les traitions, tomber sous la pression de leurs peuples excédés.

Parmi ces changements importants, il y en a un qui devrait faire date, c’est celui qui s’est produit en Islande. La presse française, toujours soucieuse de ne pas déplaire au pouvoir, a consciencieusement oublié d’en parler, exception faite de Médiapart.

Ce petit pays de 320.000 habitants, en faillite en 2008 du fait de la crise bancaire, s’est débarrassé successivement de son gouvernement de droite puis de gauche à la suite de manifestations de rue énormes. Par deux fois, il a refusé, par référendum, les accords entre le nouveau gouvernement et les banques considérant qu’ « il n’y a jamais eu d’obligation légale pour les citoyens islandais d’assumer les pertes d’une banque privée ».

Résultat : la cohésion sociale est renforcée et la croissance supérieure à celle de la zone euro. Mais le plus original est qu’il a confié à une assemblée composée de 25 citoyens tirés au sort hors du « sérail » la charge de réformer la constitution. Chaque semaine depuis avril dernier, l’Assemblée constituante de l’Althing publie l’avancement de ses travaux et tout le monde est invité à partager ses idées sur le le site ou par le biais des réseaux sociaux

A quelques mois de l’élection présidentielle française, les candidats déclarés et putatifs rivalisent de gravité pour annoncer des lendemains sinistres jouant pour la énième fois le rôle de pompier pyromane et l’on comprend que nos compatriotes soient les champions du monde du pessimisme.

Toutefois, ils devraient méditer la formule de Moncef MARZOUKI, nouveau président de la République tunisienne : « le chef, c’est le peuple ».



Bernard MALAGUTI

lundi 6 juin 2011

Jeunes indignés : Entre rêve et réalité !

Le physicien et philosophe des sciences britannique : David Deutsch explique que les humains, armés de connaissances scientifiques, qu'ils ont commencé à accumuler depuis le début de l'ère des Lumières, sont devenus des « constructeurs universels »

Ce sont les seuls capables avec un peu de temps, en exploitant et approfondissant les lois de l'univers mises à jour par la connaissance, d'étendre sans limites et sans doute sur d'autres planètes, les capacités transformatrices et constructrices de notre société scientifique.

On ne peut qu'y penser, lorsque l'on entend les pouvoirs actuels expliquer que les jeunes, diplômés ou non, qui commencent à manifester par dizaines de milliers, dans le monde entier, ne sont pas utilisables et doivent se satisfaire du statut de chômeur à vie.

Ces jeunes manifestants ne veulent pas détruire les sociétés développés, pour en revenir au désert. Ils s' « indignent » seulement, consciemment ou non, du fait que dans ces sociétés, dotées de toutes les ressources d'invention, permises par la science, ils se voient interdire de jouer le rôle dont ils se sentent parfaitement capables : celui de « constructeurs universels »

Les « indignés » de la Puerta des Sol, de la place de la Bastille à Paris, et tous ceux qui, pour le moment, restent silencieux et repliés, sur leur souffrance de projet professionnel et de vie. Seraient capables, avec les innombrables connaissances dont ils disposent, de survivre et sans doute aussi de reconstruire une société plus efficace. De réinventer, même sans ressources immédiatement disponibles, l'équivalent des solutions vitales, dont les forces sociales actuellement au pouvoir, se réservent la jouissance.

Mais les « indignés » français ont trop de diplômes, pas d’expérience ou alors pas assez de diplôme. Ne correspondent pas au marché du travail ou sont trop jeunes, trop cher pour les entreprises … Du coup, certains de ces talents partent éclore ailleurs. Dans les pays du Golfe, en extrême orient ou aux Etats Unis, pays toujours à l'affut des "bonnes affaires" en termes de profils. Pour d’autres leur envie s’étiole au fil des réponses négatives et l’accompagnement social s’avère un somnifère redoutable pour eux mêmes et la société

Les solutions qu'ils inventeraient ?

Ce serait à ces « indignés », avec leurs innombrables connaissances qu'ils ont reçu en héritage de la société de les imaginer puis de les construire.


Eric Campion

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Sud Ouest

vendredi 12 novembre 2010

G20 SEOUL : La vérité !

J’ai participé il y a quelques années, a un colloque sur le système financier ou nous pointions les menaces qui se sont révélées exactes.

La crise a éclaté, mais les leçons ne sont pas tirées, et les grandes banques principales responsables, repartent comme « en 14 », après s’être délestées d’une partie de leurs dettes sur les contribuables, via le denier public.

A ce jour et sauf erreur, rien de nouveau en matière de « garde fou », le G20 doit d’abord et simplement reconnaître qu’une réglementation financière mondiale est une parfaite utopie, voire une hypocrisie. Cela est incompatible avec l’égoïsme des nations, et le « lumpen protectionnisme » via la guerre des monnaies.

On se gargarise avec "BALE III", mais le risque est toujours là, il est au contraire encore plus grand car désormais « planqué » dans les plis obscurs de la gestion alternative, celle ou le quidam y perd son latin le « hedge fund » ou le « private equity »

L’accord européen sur la gestion alternative est a cet égard consternant, on y note le poids du lobbying anglo- saxon, quand on relève que les gestionnaires de fonds non européen, ne seront soumis a contrôle qu’en 2015 et que les régimes nationaux « privés » perdureront jusqu’en 2018.

Le G 20 doit être l’occasion de faire le bonheur de la vieille Europe contre elle-même en, harmonisant une règle de conduite mondiale pour tous les gestionnaires alternatifs, a quelques endroits du globe qu’ils officient. Le must serait d’initier sous l’égide du FMI une Autorité Mondiale des Marchés Financiers » véritable lanceur d’alerte dotée de pouvoirs coercitifs forts. Cela toucherait un secteur précis mais qui va devenir très dangereux, car « off record » !

Dans le même temps, pour sortir du cercle démoralisant du coercitif et du contrôle, le G20, pourrait tracer l’ébauche d’un vrai projet pour l’entreprise monde, en faisant un constat des atouts a valoriser.

En résultante, et en utilisant les progrès scientifiques et la mondialisation, l’entreprise monde pourrait se fixer des objectifs ambitieux, en matière de santé, d’éducation, et de sauvegarde de l’emploi de proximité notamment

Je reprends ici pour conclure 2 formules qui me tiennent a cœur :

« Simul et Singulis » (ensemble tout en restant soi-même)

Et

Les progrès et les réformes ont pour pires adversaires tous ceux qui prospèrent dans l’ordre en place, et pour tièdes défenseurs, tous ceux qui peuvent espérer prospérer dans l’ordre nouveau » (Machiavel)


Richard HASSELMANN


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Worldnews

lundi 9 novembre 2009

Un effondrement qui en cache un autre ?

1789, 1989 : effondrement d’anciens régimes. 2009 : le capitalisme triomphant vacille. A l’instar des régimes communistes il y a vingt ans. Certes avec une différence : le capitalisme sait s’adapter pour sauver sa peau, il en fait la démonstration.

Ce 9 novembre la symbolique Allemande est intéressante.

Les médias nous présentent des témoignages d’Allemands de l’Est qui « regrettent » cet ancien régime dont la vacuité est pourtant assez avérée pour que cette piste soit définitivement abandonnée.

Ces médias, généralement « moutonniers » puisque relativistes, en arrivent donc à des présentations manichéennes tendant à laisser penser que, le communisme n’étant pas la solution, il ne nous reste plus que le capitalisme. Celui-là même qui montre tant de défauts : pollution, inégalités croissantes, spéculation, violences, déshumanisation des conditions de travail, « addictivation » des consommateurs, mobilisations des ressources au service du futile et au détriment du bien être et du lien social…

Libr’acteurs ne se satisfait pas de cette conception et, avec d’autres, invite chacun à la réflexion : que faire après l’effondrement en douceur du capitalisme amorcé en 2009 ?
Les idées sont en marche, même s’il faudra beaucoup de temps, du temps qui servira aussi de sursis aux adeptes d’un capitalisme qui a probablement vécu.

Alors que dire, que proposer ?

Nous l’avons déjà dit : « prenons le meilleur de chaque concept » et ajoutons une approche novatrice.

L’économie capitaliste, qui a fait preuve d’une certaine efficacité, a besoin d’être fermement régulée. Grâce à une volonté politique, à une administration garante du service de l’intérêt général, des besoins fondamentaux et de la dignité, grâce à l’ESSOR (économie sociale, solidaire et responsable). Autant de contrepoids au service de la volonté politique.

Trois statuts, avec leurs spécificités, leurs contraintes et leurs avantages. Ne les confondons pas.

Libr’acteurs est un chien dans un jeu de quilles. En dénonçant le cumul des mandats, nous voulons faire un premier pas dans le démantèlement de cette collusion médiatico-politico-financière qui s’accommode parfaitement bien d’un régime qui sait broyer discrètement et sournoisement les individus. Mieux que le communisme.

Christian LIEBER

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Insolite place

lundi 24 décembre 2007

On a les cultes que l’on veut !

A l’heure ou notre Président, à peine rentré de Rome, s'est rendu en "coup de vent" en Afghanistan pour semble t-il s'envoler pour l'Egypte, je ne résiste pas au plaisir, en cette fin d’année, et en guise de souhaits de reprendre l’analyse qui suit :

Au moment ou le travailler plus est la chanson à la mode, au moment où on libéralise le travail du dimanche, la France laïque, fille ainée de l’église, semble se donner une nouvelle religion : La consommation !

Est-ce ce que nous voulons ?

Devons nous céder à ce culte d’un genre nouveau, à cette entreprise sectaire, dont les gourous sont les médias et la publicité. Devons nous faire des centres commerciaux, les nouveaux lieux de réflexion spirituelle, ou de cohésion familiale.

A secte, secte et demie !

Nous assistons immobiles, en cette fin d’année, à un conditionnement des esprits.

Comment défendre les plus faibles face à cette frénésie consommatrice inculquée, quand le pouvoir, à l’instar des techniques REAGANNIENNES, est expert en « STORY TELLING ».

Technique connue des initiés, qui consiste à « raconter des histoires », à mettre en scène le quotidien, pour en être maître et détourner l’attention de l’essentiel pour vendre tout et n’importe quoi. C’est le « PANEM et CIRCENSES » de la ROME antique.

Je suis prêt à parier, qu’au même titre que vous trouvez des bombes aromatiques, pour donner le goût de la pizza à un croûton de pain rassis, l’équipe politique en place planche sur un aérosol, qui donnera l’illusion du pouvoir d’achat, au travailleur fatigué. Cela permettra de fourguer plus facilement des gadgets dont il n’a que faire.

Vous comprendrez pourquoi LIBR’ACTEURS, va s’attacher à proposer un autre référentiel de valeurs.

Cela prendra du temps, mais il faut au moins essayer.

Ce sera notre gros chantier en 2008, année que nous souhaitons paisible à nos fidèles et à tous ceux et celles qui nous font l’honneur de nous lire.


Richard HASSELMANN

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LASSERPE

lundi 17 décembre 2007

Leurres

Ce qui suit va paraître technique, et pourtant !

Pourtant, si nous voulons aller au bout de notre petite ambition, il va falloir détourner l’intérêt du quidam, des leurres qu’on lui propose par médias interposés, pour mieux poursuivre une coupable industrie dans des domaines essentiels.

Depuis bientôt un an, par le biais de nos billets, le visiteur/internaute a relevé, la pondération de nos commentaires et une certaine forme de pertinence visionnaire. C’est le fruit d’expériences additionnées, mais surtout d’une veille aiguisée, qui amène l’équipe à lire utile, et à croiser les informations et ressentis.

L’actualité récente, vient de mettre sur la place publique, mais sur un ton léger et badin, un formidable tour de passe, qui semble avoir échappé a beaucoup. C’est quasiment du délit d’initiés en direct. Je veux parler de la mise sur le marché d’une partie du capital d’EDF, pour financer les universités.

Belle initiative d’autant que l’Etat restera largement majoritaire.

Là où le bât blesse, c’est que cette ouverture se révèle réservé aux "ZINZINS" (investisseurs institutionnels, banques et assurances, ...) Dés lors l’annonce porte un petit coup à l’action, mais l’effet de manches prime sur l’intérêt des citoyens propriétaires collectifs.

Les "ZINZINS" vont donc pouvoir entrer à meilleur prix dans un des vrais fleurons de notre industrie. Le prix en cause était sans doute encore trop haut. C’est pour cela que Mme Le Ministre des Finances, donne un nouveau coup de pouce pour la baisse, en disant en substance : « ne vous inquiétez pas il y aura une seconde ouverture en 2008 ! »

Certains spécialistes chiffrent ce double « pas de clerc » à un manque a gagner (pas pour tout le monde), de l’ordre de 80 millions d’€. Vous comprendrez pourquoi, nous surveillons avec attention ce qui se passe, à 2 autres niveaux tout aussi fondamentaux pour nos finances publiques.

La fusion Livret A et Livret de Développement durable (ex CODEVI), au niveau de la dévolution des fonds collectés, et des établissements habilités, et, car tout est lié, l’avenir de la CNP, en regard du rôle de la Caisse des dépôts et consignations, établissement « Sui generis», instrument privilégié du soutien économique de toute politique.

J’avais prévenu c’est technique, mais l’information, la plus objective et la plus exhaustive possible, fournit dans notre esprit la matière pour la pédagogie du plus grand nombre. C’est à ce prix que l’individu, devient un vrai citoyen acteur de son destin , et que la formule d’ARISTOTE : "Le citoyen est tour à tour gouverné et gouvernant » à des chances de devenir un jour réalité"


Richard HASSELMANN

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HASBRO

vendredi 14 décembre 2007

Réflexions sur la TVA sociale

LIBR’ACTEURS est un collectif qui se nourrit de toute une série de sensibilité et d’expertises. Le lien est l’adhésion a des valeurs partagées qui mettent l’homme et son travail au centre de nos réflexions.

Dans ce cadre, nous donnons la parole à L.F. MORIN, chef d’entreprise, qui éclaire de manière pertinente la question de la « TVA SOCIALE »

La TVA sociale constitue l’une des réformes majeures mises sur la table par le gouvernement.

Celle-ci fait l’objet de débats depuis près de deux ans au sein de notre équipe des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens de Dijon. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité participer à ce débat en publiant ces quelques réflexions :


1) Il n’est plus tenable de faire porter l’intégralité du coût de la protection sociale sur le seul travail.

2) On peut même aller plus loin et dire que cela constitue une injustice tant la richesse peut être aujourd’hui crée avec pas ou très peu de recours à une main d’œuvre.

3) Il est donc effectivement urgent de trouver une source complémentaire de financement et la TVA Sociale en est une.

4) Celle-ci a le mérite de faire participer les produits importés au budget social de la France et à l’inverse d’alléger le coût réel de production pour les produits exportés de fabrication française, rendant ainsi notre industrie plus compétitive, ce qui devrait être source de croissance.

5) A contrario il faut être conscient que la hausse de TVA peut, selon le mécanisme de répercussion choisi, entraîner une augmentation du prix consommateur et donc constituer pour les revenus les plus modestes une baisse du pouvoir d’achat. C’est donc cet écueil qu’il faut à tout prix éviter.

6) Une des solution qu’il nous paraît être préconisable est de répercuter une partie de la baisse de charges liée au transfert sur la TVA sur la part salariale afin d’augmenter le net payé au salarié. Ainsi son pouvoir d’achat augmenterait en compensation de la hausse des prix des produits et il n’y aurait donc pas de perte de pouvoir d’achat. Il serait même souhaitable pour les bas salaires que cela s’accompagne d’une augmentation du pouvoir d’achat afin de relancer la consommation.

7) Ceci aurait également l’avantage de légèrement renforcer l’écart entre le travail et le revenu d’assistanat, écart qui aujourd’hui est parfois trop faible pour motiver le retour sur le marché du travail.

8) Afin de ne pas pénaliser la consommation de base et donc ainsi atténuer l’effet évoquer ci-dessus, il nous semble souhaitable de ne pas toucher, au taux de TVA de 5,5 % et concentrer l’effort sur le taux supérieur.

9) Sur ce dossier qui nous paraît être une étape importante dans la conduite sociale de la France, il faut éviter de légiférer d’une manière trop stricte et tomber ainsi une nouvelle fois dans la rigidité de la loi comme cela avait été fait pour la mise en place des 35 heures : il faut laisser une place à la négociation.

10) A l’inverse, s’en remettre strictement « aux bienfaits du marché » en appliquant l’ensemble de la baisse du coût salarial sur les charges patronales, dans l’espoir que chacun répercute la baisse sur son prix HT, présente le risque de voir cette baisse de prix non totalement répercutée au consommateur.

11) Il ne faut à aucun moment perdre de vue que le but est de modifier l’assise du financement de notre protection sociale, et l’acceptation par la population de cette réforme ne se fera que dans la clarté et la non confusion des objectifs.

En conclusion, nous sommes favorables à cette réforme qui, à condition de respecter un certain nombre de principes évoqués plus haut, permettra d’introduire plus de justice dans le mode de financement de notre protection sociale.


L.F. MORIN


Quelques sources et débats sur la TVA sociale
TVA sociale: la fausse bonne idée - Patrick Artus - L'express
La TVA sociale en questions - L'expansion
Rapport BESSON - La documentation française

lundi 10 décembre 2007

Changeons la donne

Libr’acteurs appuie en partie sa démarche sur la « systémique séquentielle » nom barbare, cher à Joël de Rosnay, pour illustrer un système de pensées et d’analyses particuliers. Il s’agit en ce qui nous concerne, en regard d’un problème donné, de repérer si possible le point premier sur le quel il faut agir et,à la suite, traiter les questions une a une en chronologie et séquences.

Pour repérer le "point G", il faut triturer la question dans tous les sens, l’éclairer de différentes manières, et souvent l’aborder par un angle à priori incongru. Fontenelle disait « Pour trouver la vérité, allez à l’ opposé de la multitude ».

C’est un peu cela, et ceci vous explique pourquoi nous sommes opposés à la pensée unique, aux grilles de lecture livrées clés en mains, au « bench » systématique. C’est également le sens de notre combat contre le cumul des mandats, identifié comme le point premier à éradiquer pour permettre les autres avancées.

Cette même école de réflexion, nous amène à mettre en lumière l’économie sociale et solidaire responsable (ESSOR), ce tiers secteur trop méconnu, alternative économique durable. Il ne s’agit pas de nier l’économie de marché, il s’agit simplement de dire qu’elle n’est pas « le mètre étalon déposé au Pavillon de Breteuil » et qu’un élu responsable doit savoir proposer autre chose. Cet autre chose existe, et peu de candidats, peu d’élus y ont fait référence.

Il m’est donné ici ou là d’intervenir devant des managers de demain, sur la place de la forme alternative de l’entreprise. Je constate l’intérêt et les questions pertinentes qui remontent.

Bon nombre de français et les jeunes en particulier ont encore la fibre entrepreneuriale, mais souhaitent se réaliser dans une entreprise avec un supplément d’âme, où la place du travail est aussi importante sinon plus importante que celle du capital anonyme. Ils savent que ce capitalisme, illustré par des fonds d’investissements, molochs cruels, attend simplement une rémunération à 2 chiffres, quand la croissance sera de 1, 8%.

Pierre LARROUTUROU propose « le Livre noir du libéralisme», Patrick ARTUS publie « Les incendiaires », lectures intéressantes, mais qui méritent des prolongements pratiques.

C’est l’ambition de LIBR’ACTEURS.

Il faut se garder de regarder l’ESSOR, comme le lieu de la précarité et de la réinsertion, c’est loin de n’être que cela. Il ne faut pas laisser ce secteur apparenté à l’aide sociale, mais il ne faut pas non plus en faire le repère de gauchistes avérés. L’Essor est un vrai levier que les pouvoirs publics doivent saisir et actionner.

LIBR’ACTEURS ne suit pas la tendance actuelle, l’argent ne figure pas au rang des valeurs référentielles de notre vision.

L’homme, oui et c’est là notre combat. Nous pensons que l’équilibre social passe par une amélioration de la richesse collective. Il va falloir faire œuvre de pédagogie, c’est cela qui fait du quidam, un citoyen acteur de son destin.

Le creuset d’une si belle ambition peut être les entreprises du tiers secteur, à condition qu’on les aide, qu’on les reconnaisse et que l’on ne laisse pas s’y cacher les parasites sociaux de tout poil !


Richard HASSELMANN

Crédit Illustration et copyright
Andrej Troha

jeudi 29 novembre 2007

Un nouveau référentiel de valeurs et de richesses

Nous ne nous en rendons plus compte, mais nos indicateurs de santé de notre société sont complètement liés au référentiel dans lequel ils sont mesurés. Si le référentiel change, un même chiffre, un même fait, un même résultat objectif n'aura pourtant plus du tout le même sens.

Le référentiel actuellement dominant dans le monde met en avant la réussite par l'argent, la consommation et le pouvoir d'achat comme première source de satisfaction personnelle, la rentabilité financière à court terme comme exigence préalable, l'intérêt personnel, catégoriel ou national comme base de toute discussion, échange ou négociation.

Il se caractérise par une obsession : celle de vouloir toujours être le meilleur, dans un système de comparaison permanente, absurde et aveugle, ayant perdu tout rapport avec le progrès et le dépassement de soi.

Personnellement, ce référentiel ne me convient pas. Ma sensibilité et mon système de valeurs privilégient l'humain, la solidarité et le partage. Comme St-Exupéry, je considère « qu'il n'y a de richesses que d'hommes ».

Je pense que nous ne sommes pas sur terre pour autre chose que pour construire des relations ensemble, pour apprendre à nous connaître et à nous aimer. Le bien-être du plus grand nombre est pour moi l'objectif premier d'une société, et devrait être la finalité de l'action politique. Il s'agit d'un objectif absolu : il s'adresse à tous, indépendamment des origines, des croyances, des lieux de vie... et de toute méritocratie arbitraire !

La transmission du savoir, l'apport mutuel d'expérience, la fixation d'une ambition collective sont des éléments essentiels du partage.

Un tel changement de référentiel entraîne de profonds changements dans nos manières de voir et d'évaluer le niveau de développement de nos sociétés.

Par exemple :

J'aimerais que les pays du G8 et les organisations internationales se demandent à chaque réunion si le nombre de personnes pauvres, souffrant de la faim, de la maladie, du mal-logement, de toutes formes de violences, de la guerre, de l'isolement,... a diminué, et si leurs décisions et actions futures vont y contribuer.

J'aimerais que le prix des produits de consommation intègrent les coûts que leur production et leur transport ont engendré sur l'environnement : les produits aux prix les plus bas ne seraient alors peut-être pas les mêmes que ceux qui s'affichent comme tels aujourd'hui ...

J'aimerais que les analystes économiques jugent les entreprises non pas sur leur rentabilité, leurs profits ou leur valeur boursière, mais sur le service qu'elles apportent à la société par leur activité et leur innovation (c'est tout de même la raison d'être originelle d'une entreprise !), sur la création de valeur et d'emploi que leur développement génère autour d'elles, sur la qualité des relations qu'elles entretiennent avec leur personnel et leurs clients et partenaires.

J'aimerais que l'on arrête d'opposer systématiquement les intérêts des actionnaires et ceux du personnel et des clients : une entreprise qui apporte de la valeur à ses clients finit toujours par en apporter à ses actionnaires ... dès lors que ces derniers fassent disparaître leur obsession de la rentabilité à court terme et de gagner plus que leur voisin ... Pour les placements à court terme, il existe des produits de trésorerie !

J'aimerais que notre pays cesse de considérer sans le dire les 30-50 ans comme la seule « force vive », refusant l'accès à l'emploi aux jeunes, diplômés ou non, dès lors qu'ils n'ont pas déjà fait leurs preuves à travers 5 années d'expérience. Ce pays qui refuse tout autant aux plus âgés l'accès aux promotions et aux responsabilités (voire à l'emploi), alors que la variété des profils est, dans toute équipe, non seulement une richesse importante sur le plan humain, mais aussi un gage démontré d'efficacité.

J'aimerais que toutes les formes de solidarité ne soient pas seulement perçues comme un acte de générosité, mais aussi comme le vecteur indispensable de toute cohésion sociale.

J'aimerais que l'on se donne des objectifs ambitieux sur les sujets suivants, et que l'on en instaure des indicateurs fiables d'analyse et de suivi :

La rapidité et l'égalité d'accès aux soins

Le goût et l'acquisition du savoir, du savoir-faire et du savoir-être

Le plaisir au travail (gage d'efficacité comme l'attestent de très sérieuses études) et dans l'activité d'une façon générale

La protection de l'environnement

L'harmonie et la paisibilité de nos quartiers et lieux de vie


Ce ne sont là que quelques pistes et exemples. Il nous appartient à nous tous de construire ce nouveau référentiel de valeurs et de richesses. Bien sûr, tout cela peut paraître utopique. Il n'en est rien. Nous peinons en fait à prendre conscience de notre pouvoir de citoyen, qui revêt plusieurs facettes.

Par exemple :

Nous détenons un vrai pouvoir vis-à-vis des entreprises en tant que consommateur. A en observer leurs actions marketing et publicitaires pour afficher un attachement, réel ou de façade, à l'écologie et au dévelopement durable, elles semblent d'ailleurs l'avoir compris avant nous ... Il en est de même en tant qu'actionnaire individuel : l'attention grandissante qu'elles portent aux fonds d'investissements « éthiques » et « socialement responsables » en est une preuve flagrante !

D'autre part, bien que mesurée et utilisée de façon diverse et discutable, l'opinion publique joue un rôle indéniable dans les medias et demeure prise en compte par nombre de décideurs.

Enfin, nous avons un pouvoir d'électeur et... d'élu.

Oui, d'élu ! Comme le disait Aristote, « le citoyen est tour à tout gouverné et gouvernant ». Il est vrai qu'en France, la classe politique au pouvoir depuis plusieurs décennies a littéralement confisqué au citoyen la possibilité de devenir gouvernant.

Cela ne veut pas dire qu'elle n'existe pas, bien au contraire ! Nous allons précisément nous atteler à lui redonner vie, à travers un premier combat pour l'instauration d'un vrai statut de l'élu (assorti de valeurs éthiques et d'exemplarité) et du non-cumul des mandats.

Je crois profondément en la liberté de l'homme. Je la trouve belle parce qu'elle ouvre la porte à tous les espoirs, à tout le champ des « possibles » que l'on n'imagine pas encore. Elle l'est aussi parce qu'elle rend l'homme responsable de ses actes, de ses choix, et donc d'une part de son destin.

J'aime cette liberté parce qu'elle fait de nous des libres acteurs.


Lionel Lacassagne

Crédit et copyright image
NAGY