dimanche 5 novembre 2017

LA DOUBLE INCONSTANCE!





AprĂšs 6 mois de prĂ©sidence, l’Ă©tude HARRIS INTERACTIVE sur le ressenti des français, restituĂ©e a une heure de grande Ă©coute (20h de France 2), mĂ©rite qu’on s’y arrĂȘte. Outre l’Ă©rosion des satisfaits, le glissement du socle Ă©lectoral vers les CSP++ libĂ©rales, ce qui frappe le plus c’est 3 mots : RICHE, ARROGANT, JEUNE pour qualifier le PrĂ©sident.

Verdict pour le moins surprenant, car si l’on peut, Ă  juste titre, reprocher beaucoup de choses Ă  l’Ă©lu, reconnaissons qu’il n’a jamais avancĂ© masquĂ©. Sa gestuelle et typologie de comportement, sa tonalitĂ© vocale, son vocabulaire, et sa trajectoire ante, laissaient immĂ©diatement deviner, outre les 3 qualificatifs, une certaine impatience, de l’autoritarisme, et surtout une formidable capacitĂ© Ă  manipuler les cƓurs et les Ăąmes pour imposer ses vues.
Cela posĂ© il faut donc chercher ailleurs les raisons de cette versatilitĂ© bien française, liĂ©e sans doute au fait que nous ne savons pas vraiment ce que nous voulons collectivement !
Au moment oĂč, il est impĂ©ratif de remettre Ă  plat un modĂšle social d’un autre siĂšcle, il paraĂźt judicieux de poser les bonnes questions.
RICHE, cela commande sans doute de redistribuer pour pouvoir se targuer de cette solidaritĂ©, tellement bien portĂ©e mais plus difficile Ă  mettre en musique. Ainsi au moment ou les ressources naturelles s’Ă©puisent, la consommation superflue du riche doit ĂȘtre bannie, pour permettre les vraies solidaritĂ©s et la satisfaction pour le plus grand nombre des besoins indispensables.
L’arrogance ou de diktat gouvernemental n’est pas de mise pour identifier ces besoins essentiels. C’est au citoyen, autonome et complĂ©mentaire Ă  la fois, de dire les vraies attentes, de les hiĂ©rarchiser, pour que le plus grand nombre y adhĂšre. LĂ  rĂ©side sans doute la plus grande difficultĂ© pour un jeune nourri au lait du consumĂ©risme dĂ©bridĂ©.  Repu par un Etat Providence, le citoyen ne sait plus distinguer entre l’essentiel et le superflu, le durable et l’Ă©phĂ©mĂšre. Cela en politique comme en attitude de consommateur gĂ©nĂšre le « spoil systĂšme », l’inconstance et l’insatisfaction permanente.
Toute l’ambition et tout l’enjeu est donc de constater et faire admettre que l’Etat Providence a vĂ©cu et qu’il doit faire place Ă  un Etat qui responsabilise l’individu pour qu’il s’assume et fasse les bons choix de comportement. Un Etat qui met Ă  disposition des institutions souples, pour que, du socle citoyen, et de maniĂšre continue, Ă©mergent actualisĂ©s les vraies attentes du plus grand nombre dans tous les domaines.
Une telle dĂ©marche consiste Ă  prĂ©venir plutĂŽt que guĂ©rir, Ă  anticiper. C’est vrai partout, en matiĂšre de santĂ©, comme en matiĂšre de pauvretĂ© (surendettement), en matiĂšre d’emploi (formation continue) etc…..
Il y a plusieurs annĂ©es, nous avions identifiĂ© de Conseil Économique et Social dĂ©sormais Environnemental (CESE) comme le lieu privilĂ©giĂ© de cette mise en Ɠuvre. Au moment oĂč certains parlent de Chambre du Futur, cela paraĂźt d’une belle actualitĂ©.

R HASSELMANN