vendredi 11 novembre 2016

Le fait acquis ?



Beaucoup ont suivi le second débat entre les candidats inscrits sur la ligne de départ de la primaire de la droite et du centre. Nombreux sont ceux et celles qui ce matin découvrent la fâcheuse tendance du fait acquis !
La profusion d'informations, cette "Infobésité" dénoncée par certains, nuit de plus en plus, au libre arbitre du citoyen, qui souhaite être acteur de son destin ! Au même titre que la multiplication des "talk-shows" politiques qui encombrent toutes les chaines, la dictature sournoise des sondages conduit à un scénario désolant pour 2017.

Le citoyen se trouve en effet confronté à 2 données qui semblent acquises. En premier lieu, et en dépit de la qualité des propositions de challengers pondérés et lucides, la primaire de la droite et du centre semble se résumer à un match entre un ancien président relooké et un grand commis de l'État soudain épris de liberté "Giondine". Ce premier tour de chauffe, prépare le second acte, lui aussi coulé dans le marbre des certitudes sondagières. Le vainqueur aura l'insigne honneur de battre la candidate FN au second tour de la présidentielle de 2017.
Il parait absolument impératif de créer les conditions d'un sursaut citoyen pour que beaucoup et notamment les jeunes reviennent aux urnes pour refuser de tels faits acquis, porteurs de tous les dangers pour notre pays et les générations futures Y et Z.

S'agissant de la primaire de la droite et du centre pour laquelle un dernier débat sera organisé le 17 novembre prochain, il est urgent que le plus grand nombre demandent à être... sondés. Il est surtout urgent que chacun se forge une conviction, à l'aune des vrais enjeux. Pour tenir compte de la défiance vis-à-vis des politiques, traduite par l'abstention, le vote blanc ou le vote de dépit vers les extrêmes, il faut identifier celui des candidats qui entend ouvrir sur la société civile, pour régénérer notre démocratie.

Celui qui se propose de gouverner avec une équipe ministérielle resserrée, composée de ministres experts dans leur domaine, qui ne seraient plus de ce fait à la botte de hauts fonctionnaires que personne n'a jamais élus. Celui qui entend se doter d'une majorité parlementaire constituée de citoyens issus du terrain, déniant ainsi aux appareils partisans dépassés l'exorbitant pouvoir de manier les investitures ici ou là.

Cette primaire conditionne la suite, car si le candidat qui en sera issu est celui qui porte un tel message, alors il peut agréger sur son nom cette masse non négligeable des déçus, et notamment les jeunes. Il peut surtout, sans faire aucune concession populiste, siphonner une large part d'un électorat dépité, tenté par le vote "extrême" pour "essayer". Cette occurrence peut, peut-être fragiliser un autre fait acquis : la présence d'une candidate FN au second tour en 2017.

Il faut en effet refuser cette fatalité dont R. Rolland disait qu'elle était l'excuse de ceux qui manquent de volonté. Si le véritable corps électoral se mobilise, car il trouve des réponses claires aux enjeux de demain, pour notre jeunesse, nos valeurs et la place de la France dans le monde, alors le second tour de 2017 peut mettre en présence des conceptions acceptables du vivre ensemble, dans un pays gardien des libertés et mère de la Déclaration des droits de l'homme et concepteur de celle des droits de l'humanité.