mercredi 24 août 2016

Croissance d'abord !

Il faut espérer que nombreux seront ceux et celles qui ce mardi soir (mardi 16/08/2016), au 20h de France 2, auront entendu un éphémère ministre de l'Éducation, afficher son ambition présidentielle et crier haut et fort que la croissance n'est pas nécessaire... il suffit de travailler moins !

Il faut en effet avoir entendu cela pour comprendre en quoi l'échéance de 2017 est cruciale et dépasse très largement la lecture convenue du clivage droite/gauche.
Il est en effet impératif d'identifier nos blocages intellectuels ou sémantiques pour y apporter une réponse collective pertinente. En l'espèce, il faut tordre le cou à la vieille lune du travailler moins pour ériger le travailler mieux , recette pour optimiser le denier public et sa redistribution. N'en déplaise à certains, ce denier public, qui fait les solidarités, la discrimination positive, est le fruit de la performance, la force innovante et concurrentielle de nos produits et services, et le nombre de nos emplois marchands que cela génère.

Comme déjà dit et écrit ici et ailleurs, la France ne peut plus se complaire dans un déni des réalités et donner à croire qu'elle aurait raison contre la terre entière. Ce déni de réalité qui nous conduit à ignorer les simples comparaisons, pourtant objectives et disponibles. Sur ce point beaucoup gagneraient à lire avec attention un rapport de France Stratégie d'avril2015 "Quelle action publique pour demain ?" d'où il ressort qu'en 44 ans nos dépenses publiques sont passées de 35 % du PIB à 57,2 % pour des résultats qui, en terme d'efficacité, ne sont pas meilleurs, loin s'en faut, de ceux de nos voisins qui y consacrent une part moindre de leur richesse nationale.

Déni de ces simples réalités qui montre aussi que la France ne sait pas prioriser l'affectation de son denier public, menée qu'elle est par une classe politique qui ignore que gouverner c'est choisir ! Gouverner demain ce sera de savoir dire qu'un pays comme le nôtre à une force capable d'innover de produire et de diffuser, à condition de travailler mieux et d'avoir une meilleure sélectivité dans l'affectation du denier public, à mettre d'abord à la disposition de la dynamique territoriale de proximité.

Prioriser, il suffit pour s'en convaincre d'étudier l'indicateur de sélectivité des dépenses publiques par fonction pour constater qu'en France il est le plus neutre, là où, dans d'autres pays, il met en exergue des choix clairs et marqués.

Travailler mieux c'est sans doute et d'abord aider notre jeunesse à trouver les meilleures conditions pour le faire avec des universités fortes, portées par les acteurs économiques locaux, débarrassées du jacobinisme bureaucratique tatillon, qui explique notre nouveau recul au classement Shanghai.

De fait, il n'y a pas de fatalité, car notre pays recèle des potentiels considérables à condition de bien les identifier pour les mobiliser. Pour cela, il est impératif de ne pas négliger les assertions qui prouvent que certains impétrants pour 2017 se posent encore la question de savoir comment dépenser, avant de créer, où dit autrement dépenser avant de gagner !

Cette très fâcheuse tendance répandue à droite comme à gauche trouve malheureusement son explication dans l'incapacité des politiques à conceptualiser la croissance et ses ingrédients. Ils privilégient le message électoral du mieux disant, appuyé sur des promesses et dépenses nouvelles induites, et fondées sur les prévisions de... croissance qui toutes se révèlent folkloriques.

C'est en regard de cette approche que devront être jaugés et jugés les programmes 2017, qui ne peuvent se nourrir de toutes les formes de populisme, sécuritaires, identitaires, économiques ou sociaux !

R. HASSELMANN

1 commentaire:

  1. Merci de publier vos articles sur votre blog, car LES ECHOS LE CERCLE ne sont pas accessibles a tous.Vous devriez essayer le huffington post.
    Trés franchement le malheureux HAMON n'est pas le pire en matière de promesses démagogiques, lisez MONTEBOURG ou SARKOZY vous comprendrez!

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