mercredi 2 mai 2012

Coincidences !

L’actualité politique et littéraire fournit des coïncidences, qui m’amène à préciser  certains points et à apporter des réponses, à ceux et celles qui me demandent quelle suite je vois pour LIBR’ACTEURS.


L’actualité politique, est connue, dans cet entre deux tours et avant le cirque annoncé des législatives, nous savons tous que quel que soit le résultat  du 6 Mai, le modèle démocratique est cassé, et il sera achevé avec les législatives.

J’ai participé de très prés à cette précampagne, aux côtés de Corinne LEPAGE, et conceptualisé avec d’autres le projet, qui malheureusement n’a pu être soumis aux suffrages le 22 avril. Ce projet est bâti  autour de l’humain, de la proximité, et de la conviction que nous ne sommes pas en crise mais entrés dans un nouveau monde.

Nous avons donc privilégié, la proximité, et identifié les leviers dont disposent les citoyens, pour répondre au mieux aux besoins, dans des conditions économiques, environnementales et sociétales acceptables.

Ce faisant, nous nous sommes largement rangés aux vues de Jeremy RIFKIN, que nous suivons depuis de longues années, qui parle de « Troisième révolution industrielle » et  auquel Les Echos de ce 21 AVRIL consacrent un grand angle .C’est là la première coïncidence.

Dans le même temps LIBR’ACTEURS,  poursuit la croisade de Providentiel fondé après la liquidation d’ENERGIES DEMOCRATES,  en prônant la régénération démocratique, mère de toutes les réformes, a partir d’une approche de systémique séquentielle.

Il se trouve que le « pape » de cette démarche Joel de ROSNAY, va publier en ce début mai, un nouvel ouvrage « SURFER LA VIE » qui mérite que l’on s’y arrête. L’auteur ne parle pas de crise mais de société qui change, fondée sur des rapports de flux et non plus des rapports de forces. Une société ou l’individualisme laisse la place aux solidarités. Une société ou les liens et interactions, sont plus importants que les ingrédients.

On retrouve ici la notion de société fluide, ou les rapports centralisés et jacobins sont rompus, au profit de la proximité, pour porter un regard neuf et une réponse adéquate aux grandes questions de santé, d’éducation, d’environnement et d’énergie.

Le lien avec RIFKIN est frappant, c’est une seconde coïncidence.

Il en est une troisième, LIBR’ACTEURS  bien que mené par l’approche systémique séquentielle, n’est pas prisonnier de la méthode. La validation des étapes ne doit pas prendre le pas sur la liberté créative. Nous croyons donc, que la fin du cumul des mandats, est l’étape première, le verrou à tirer, mais qu’ensuite, il faut savoir écouter et regarder.

Regarder et se garder de raisonnements simplistes ou démagogiques, comme celui consistant à penser, que l’emploi industriel est la panacée. On ne peut en effet dans le même temps vanter l’excellence et le génie français, qui génèrent des avancées technologiques et des gains de productivités et défendre l’emploi industriel, tué par cette même productivité. Cela conduit a penser, que l’avenir est celui des emplois de services, et de proximité là ou l’humain est indispensable (santé, éducation, tourisme, services a la personne notamment).

La boucle est bouclée, cela nous ramène a René DUMONT le vrai père de l’écologie que nous avons suivi dés l’origine et qui nous disait un jour que 3 métiers sont essentiels : l’agriculteur, l’instituteur et le médecin. Ces  3 métiers sont les piliers de l’avenir, notre projet doit donc tendre à les remettre en lumière et au service du plus grand nombre.

Il s’agit là d’une sorte de fil conducteur, qui doit commander toutes les réformes, pour disposer de citoyens en bonne santé, bien nourris, au sens diététique, éduqués au sens large, pour y trouver les inventeurs,  entrepreneurs et autres leaders dont toute société a besoin.

Cette grille de lecture permet de faire le tri entre l’essentiel et le secondaire. Cela débouche sur une autre hiérarchie des valeurs et des besoins. Pour avoir été l’un des porteurs de l’écologie des collaborateurs, transposable en écologie des citoyens, pour avoir suivi Bernard BRUNHES dans sa quête du management éthique, j’ai la conviction, que chacun comprendra que l’intérêt général est ce que l’on est prêt a partager. Si cela est admis, ce qui en relève s’identifie facilement, et permettra de reclasser ce qui est du service public et du bien public et ce qui ne l’est pas. 

Sur le terrain, en région, dans les communes, c’est ce message que nous  devons porter.

Nous devons aider à identifier le besoin, aider a sa formulation, et en établir le cahier des charges, pour confier à l’élu, issu du collectif, le soin de mettre en place les moyens, légaux et matériels pour y répondre.

L’importance du besoin, ses jonctions identifiées, commandent la pertinence de la strate collective qui devra y répondre, commune ici, région là, Etat ou Europe.

Permettez-moi de terminer par une dernière coïncidence, tirée de l’éditorial de Christophe BARBIER dans le dernier numéro de l’Express. Au moment ou entre les 2 postulants, la préconisation du vote blanc, ou de l’abstention revient, on lit

« Avant tout il faut mettre fin au cumul excessif des mandats…..chaque mandat ne peut être exercé plus de 10 ans……chaque élu doit accepter la transparence absolue sur son patrimoine… » et  enfin « Si l’on ne veut plus que les politiques  soient des pantins de l’ombre, nous devons en faire des poupées de verre, mieux les payer et mieux les surveiller ».

On ne peut mieux dire, c’est ce que nous martelons depuis longtemps, il est dommage que des voix plus porteuses, se réveillent si tard.


Richard HASSELMANN


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Pure People

lundi 30 avril 2012

La chute d’un autre mur


 Mon billet « arrêtons de faire de la politique » a fait débat. Car, pour citer l’un d’entre-nous, « ce n’est pas avec des bisounours que l’on combat les puissances d’argent et leurs alliés politiques et médiatiques ». Ce qui implique alors de faire de la politique de manière quasi guerrière, stratégie inverse de celle que je suggérais.

Mais alors, avec un constat aussi redoutable, y a-t-il antinomie ou complémentarité ?

Pour ma part, je pense  qu’il y a complémentarité. Chaque stratégie correspondant  à des sensibilités personnelles différentes. 

En ce sens, quand  je souhaite que nous passions aux choses sérieuses, je nous invite à observer l’histoire. Car de grandes mutations ont émergé alors qu’elles paraissaient impossibles :

·         La chute de l’ancien régime en France, de la Russie tsariste ou de l’empire soviétique, la chute du mur de Berlin ;
·         La disparition de l’esclavage de nos sociétés occidentales, malgré les intérêts financiers en jeu ;
·         Le printemps arabe ;
·         La défaite des nazis…

Autant de situations définitives,  dans l’instant ou la longue période, qui ne laissaient pas de place à l’espoir ! Et pourtant…

Or il est frappant de voir que ces dynamiques ont quelque chose en commun : une pensée naissante qui prend de l’ampleur pour déboucher sur un combat collectif qui finit par s’imposer pour devenir un nouveau régime.

Mais il y a cependant quelque chose de différent : notre pseudo démocratie hyper médiatisée. En d’autres  termes, lorsque la conscience collective, donc le grand nombre, rejettera les  mensonges et les mascarades  qui font notre vie politique et médiatique, alors nous verrons les politiques et les médias  s’approprier cette nouvelle donne, comme aujourd’hui nous voyons déjà les ralliements à  François Hollande.

Voilà pourquoi il nous  faut  tout autant des « Autorités morales » en charge de Pédagogie que du harcèlement des pouvoirs en place.  

Ce qui exige à la fois le refus de toute connivence et une attitude exemplaire afin qu’un jour la pertinence l’emporte sur les illusions que l’on persiste à vouloir nous imposer.

Christian LIEBER


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