dimanche 9 décembre 2012

NOSTALGIE de la génération écolo....la vraie !

" LIBR'ACTEURS compte en ses rangs des amoureux de la terre, pionniers des luttes, contre les barrages sans objet,les routes , voies ou infrastructures défigurantes, les terres cultivées mitées par le lotissement, l'oubli de la saisonnalité des fruits et légumes et beaucoup encore.

Nous ne pouvons résister au plaisir de proposer à nos sympathisants cette petite histoire ..."


À la caisse d’une supérette une dame largement sexagénaire prend un sac en plastique pour ranger ses achats.
La caissière lui reproche alors de ne pas se mettre à « l’écologie » et lui dit :

"Votre génération ne comprend tout simplement pas le mouvement écologique.
Seuls les jeunes vont payer pour les anciens qui ont gaspillé toutes les ressources !"
En réglant ses achats la dame s’ excusa auprès de la caissière et expliqua :
"Je suis désolée, nous n’avions pas de mouvement écologique dans mon temps.".

Elle rangeât tranquillement ses courses sous le regard réprobateur de la queue essentiellement composée de personnes n’ayant pas atteint la quarantaine. La jeune caissière, gonflée par l’approbation intrinsèque des autres clients, en rajouta alors une couche :

"Ce sont des gens comme vous qui ont ruiné toutes les ressources à nos dépens.
C’est vrai, vous ne considériez absolument pas la protection de l’environnement dans votre temps !"
La dame la regarda alors bien droit dans les yeux et, d’une voix toute tranquille qui contrastait avec l’attitude plutôt agressive de la préposée, énonça en prenant soin de légèrement hausser le ton à chaque affirmation :

"Demoiselle, il est vrai qu’à notre époque, on retournait les bouteilles de lait, les bouteilles de Coca et de bière au magasin.
Le magasin les renvoyait à l’usine pour être lavées, stérilisées et remplies à nouveau ; on utilisait les mêmes bouteilles à plusieurs reprises. À cette époque,
les bouteilles étaient réellement recyclées, mais on ne parlait pas d’écologie !!

De mon temps, on montait l’escalier à pied, nous n’avions pas d’escaliers roulants dans tous les magasins ou dans tous les bureaux. On marchait jusqu’à l’épicerie du coin aussi.
On ne prenait pas sa voiture à chaque fois qu’il fallait se déplacer de deux rues.
Mais, c’est vrai, on ne parlait pas d’écologie !!

À notre époque, on lavait les couches de bébé, on ne savait même pas ce qu’étaient les couches jetables.
On faisait sécher les vêtements dehors sur une corde à linge au grand vent, pas dans une machine avalant 3000 watts à l’heure, en fait on faisait dans l’éolien et dans le solaire avant l’heure !!

On recyclait systématiquement les vêtements qui passaient d’un frère ou d’une sœur à l’autre.
Et les bébés bénéficiaient des accessoires qui avaient été soigneusement remisés par la famille ...
On ne devait pas acheter des poussettes qui valent le prix d’un petit véhicule ou des sièges qui soit disant sont totalement sécurisés et qui finiront peu de temps après dans tel ou tel vide grenier ...
Mais c’est bien vrai ! On ne connaissait pas le mouvement écologique.

De notre temps on n’avait qu’une TV ou une radio dans la maison, pas une dans chaque chambre.
Et la télévision avait un petit écran de la taille d’une boîte de pizza, pas celle d’un tableau du Titien !! .

Dans la cuisine, on s’activait pour fouetter les préparations culinaires et pour préparer les repas, on ne disposait pas de tous ces gadgets électriques spécialisés pour tout préparer sans efforts et qui bouffent autant d’énergie que nous bouffons de calories !!
Quand on emballait des éléments fragiles à envoyer par la poste, on utilisait des boites à chaussures que l’on avait soigneusement gardé et comme rembourrage du papier journal, pas des emballages vendus à prix d’or qui ne sont sensés ne servir qu’une fois et des bulles en mousse de polystyrène ou de plastique qui finiront dans une poubelle sélective !!

On tondait le gazon en poussant, on coupait notre bois avec une scie à main et on se débarrassait des ronces en écobuant, on n’avait pas de tondeuses à essence auto-propulsées ou auto portées, des tronçonneuses qui fument et des débroussailleuses qui nous polluent par leur bruit.

On marchait, on faisait du vélo, on travaillait physiquement, on se déplaçait pour aller voir les amis ...
On n’avait pas besoin d’aller dans un club de gym pour courir sur des tapis roulants qui fonctionnent à l’électricité.

Mais, vous avez parfaitement raison, on ne savait point ce qu’était le mouvement écologique.
De notre temps, quand on avait soif, on pouvait boire de l’eau à la fontaine en la prenant dans sa main ou on se penchait pour se désaltérer dans un torrent qui n’était pas pollué par des pesticides.
De surcroit, on n’utilisait pas de verres et de bouteilles en plastique dont certains de VOTRE génération se débarrassent de nos jours même dans les coins les plus éloignés et les plus beaux de la planète.

On remplaçait les lames de rasoir au lieu de jeter le rasoir après chaque rasage,
on se lavait avec des savonnettes naturellement parfumées, on remplissait les flacons d’eau de Cologne, on vidait le filtre à café au pied des plantes, on tricotait des pulls, on ressemelait les chaussures, les gens prenaient le bus, le métro et les enfants prenaient leur vélo pour se rendre à l’école, ces mêmes enfants qui gardaient leur cartable durant plusieurs années, qui remplissaient leurs stylos plumes dans une bouteille d’encre au lieu d’acheter un nouveau stylo, qui utilisaient leurs cahiers d’une année sur l’autre, qui retaillaient leurs mêmes crayons de couleurs, qui nettoyaient leurs gommes, affutaient leur taille-crayon
et changeaient les mines de leurs compas ...
En fait leurs accessoires scolaires allaient durer tant qu’ils pouvaient ...
Il est vrai que de notre temps on ne faisait pas les gros titres du 13 heures avec le prix du cartable moyen !!

A la maison il y avait une prise de courant par pièce, pas une bande de multiprises pour alimenter toute la panoplie des accessoires électriques indispensables à la génération d’aujourd’hui.
On ne passait pas sa vie l’oreille collée à un téléphone qu’il va vous falloir changer tous les ans faute désormais de passer pour des ringards, ces mêmes téléphones dont vous ne saurez que faire sinon le remiser dans un coin ..
On ne vivait pas dans les ondes diverses, des ondes dont on ne peut désormais se passer et dont personne, pour des motifs purement économiques n’ose dire qu’elles sont vraiment nuisibles !

On ne se gargarisait pas avec l’installation de panneaux solaires dont on sait très bien que la durée de vie est limitée et que le recyclage est quasi impossible ...
Et, cerise sur le gâteau, on ne se cassait pas la tête à faire un tri sélectif dans des poubelles parce que les nôtres ne contenaient guère de plastique, d’emballages envahissants...

Les déchets allaient aux poules ou dans le jardin, le verre resservait et le carton servait le matin à allumer la cuisinière !!!

" Au fait, la petite dame est repartie à pied !"


Crédits Photo : JHOne - 2006

5 commentaires:

  1. Quelles conclusions devont nous tirer de ce salutaire rappel aux réalités?
    Tout ce qui est dit là est helas vrai, ce qui sous entend que l'innovation technologique n'est pas synonime de progres.
    vous allez précher avec NEGAWATT?

    RépondreSupprimer
  2. cette petite dame mérite une bonne fessée !
    A 60 ans, ne fait-elle pas partie de la génération qui dans la foulée des 30 glorieuses a inventé, développé et "marchandisé" tout ce qu'elle a beau jeu de dénoncer aujourd'hui sur le thème du "c'était mieux avant" ???
    Et ça se permet en plus de faire la morale à une jeunesse qui outre une terre en piteux état, hérite aussi d'une dette colossale et d'une inquiétude pour l'avenir assez inédite sous nos latitudes...
    bref : une leçon de cynisme !
    Beurk

    RépondreSupprimer
  3. Bravo pour 2 réactions l'une et l'autre parfaitement fondée.Sous l'anonymat pointe le conflit de générations, ou le combat des anciens et des modernes.Plus sérieusement cela met en lumière la définition du développement durable "ne pas prendre des décisions qui sont de nature a alterer le bien e^tre des générations futures".Les générations du BABY BOOM ne parlaient ni d'écologie....et n'avaient pas de notion de DD.

    RépondreSupprimer
  4. Je suis sexagénaire et mon propos ne sera tourné que vers le respect que dans ma jeunesse ont porté aux autres.

    Nous avions le respect pour l’Agent de Police qui nous faisait traverser les rues à la sortie de l’école ou qui réglait la circulation au croisement. On associait sa fonction à la protection, pas à la récession.

    Nous avions le respect pour l’instituteur qui nous apportait son savoir et jamais nos parents ne se seraient permis de venir le tabasser, pour une punition.

    Nous avions le respect pour les professeurs, même si en 68, ces derniers ont retiré leurs toges, nous reconnaissions leur statut

    Nous avions simplement du respect pour nos voisins et les saluions quand nous les croisions dans l’escalier.

    Ces valeurs nous les avons enseignées à nos enfants, alors comment en est on arrivé là ? A cette société du gâchis et de l’égoïsme.

    RépondreSupprimer
  5. Effectivement je pense que la petite dame a tout simplement 80/85 ans, et cela change tout. Elle est bien conservée, c'est tout. Mais elle était gamine pendant la guerre : le temps que tous les gadgets arrivent, elle a (un peu) abusé, mais moins que les petits marquis soixante-huitards. Ceux-là ont 60-65 ans aujourd'hui, et pourraient effectivement se montrer discrets avec leur "révolte consommée" et leur morale arisbio.

    Quant au parallèle tracé par Chloe entre respect de la nature et respect des autres, il pourra paraître saugrenu, mais j'aurais tendance à y souscrire. Je crois que le capitalisme financier épuise bien des ressources "fossiles" : les hydrocarbures accumulés dans le lointain passé autant que l'éthique construite dans une période pré-capitaliste.

    RépondreSupprimer

Bonjour et merci de venir participer à la vie de Libr'acteurs en y apportant vos commentaires et contributions.

Après avoir validé ceux-ci, vous pourrez revenir à l'accueil du blog en cliquant ICI

En cas de problème contactez le Webmaster à l'adresse suivante : libracteur@gmail.com.