mercredi 1 juin 2011

"Affaire DSK" : le train de la justice ... ne sifflera pas trois fois !

"Le train sifflera trois fois" : Nous connaissons tous ce film incarné par Gary Cooper : Un shérif sur le point de rendre son insigne, apprend qu’un individu qu’il avait fait arrêter quelques années plus tôt, revient ce jour-là par le train pour se venger.

Face à la nature humaine et ses petites lâchetés, le shérif refuse de quitter la ville, et se retrouve seul, pour affronter le bandit et ses acolytes, qu’il finit par tuer. Il quitte alors la ville, sans un regard pour ses habitants.

Quel parallèle avec Dominique Strauss-Kahn me direz-vous ? Tout dans cette affaire rappelle ce film, qui incarne à la fois : la grandeur de l’Amérique, ses héros et la lâcheté humaine.

Que voit-on d’abord, une dépêche annonçant que le directeur du FMI a été interpellé, dans un avion en partance pour l’Europe, sur l’accusation d’une femme de ménage, d’un hôtel new-yorkais. Femme à qui il aurait imposé des violences sexuelles.

C’est l’Amérique de Gary Cooper. La police enquête sans se soucier de qui elle arrête. Une femme de ménage noire a les mêmes droits que n’importe qui, et un juge décide de placer notre compatriote en détention. Tout cela filmé en technicolor et projeté sur toutes les chaines de télévision nationales et internationales.

Et c’est l’explosion médiatique, le premier jour, on entendait bien les déclarations d’amitié pour DSK, les doutes exprimés par ceux qui disaient le connaitre, mais les images d’un puissant menotté comme un vulgaire voleur de poule déchainent une nuée de réactions pour certaines à la limite de la décence. A bien y regarder, exit Gary Cooper, mais sus a cette Amérique qui en veut aux français.

Voilà pour le premier round, ou l’on observe que la France pays de la démocratie et des droits de l’homme s’étonne que dans ce pays de sauvages sans culture ni histoire, on traite tous les citoyens sur un même pied !

Arrive, heureusement, la seconde phase. Celle où le système judiciaire américain fait la part belle à l’argent et autorise :

Que l’on change de stratégie,
Que l’on négocie des arrangements,
Que l’on démolisse à coups de dollars la personnalité de la victime au point Qu’on la transforme en agresseur,
Que les preuves qui accablent l’accusé peuvent se retourner contre celle qui a souffert en imaginant, l’hypothèse a été évoquée, un « rapport consenti »

Là on retombe sur ses pieds, la finance reprend la main, cette même finance qui dicte sa, loi aux politiques, instrument de compromis ou de compromissions !

Que diront les zélateurs d’hier, ceux qui criaient au complot ?
Comment réagiront les médias qui « savaient » et se taisaient pensant que la vie privée s’arrête à la porte de la chambre à coucher et ... préfèrent hurler avec la meute ?
Que diront les citoyens ordinaires qui constateront une fois de plus que l’argent et la justice font bon ménage ?

L’Amérique n’est pas un pays où le train de la justice siffle trois fois .

Reste la France, où cette affaire laisse un goût de cendres et qui révèle, que pour conquérir le pouvoir, le garder avec les mandats et menus avantages qui s’y attachent, l’oligarchie partisane de droite de gauche ou du centre, en solidarité objective avec les grands médias, couvre du voile du secret et de l’ignorance des faiblesses porteuses de dangers pour tous.

Il ne s’agit pas ici de jouer les pères la vertu, mais l’amiante, le sang contaminé, le MEDIATOR® et sans doute TCHERNOBYL participent de cette même culture du secret gardé entre quelques sachant.


Richard HASSELMANN