mardi 31 août 2010

L’identité et l’altérité

Nous sommes interpellés en France et ailleurs à travers le monde, par le problème, voire le danger, que présentent diverses formes d’altérités. Les concepts d’altérité et d’identité sont à la mode en ces temps d’obscurantisme fondamentaliste et de globalisation du monde.

Peut on croire à l’unité de la nature humaine ?

Alors que tous les jours nous renvoient aux dures réalités de l’hostilité que peuvent éprouver les groupes humains les uns envers les autres, en raison de spécificités dites anthropologiques ou culturelles ou encore socioéconomiques

Ne faut il définir les Autres que par leur religion ou leur nationalité, comme nous le faisons si facilement ,et édifier des murs de protection réels ou psychologiques ?

Nous et les autres Les Bons et les Méchants

Notre identité face à leur identité, l’ennemi est reconnu, identifié, le combat peut commencer

Peuple différent, parce que point d’appartenance à la Chrétienté, ni d’apprentissage du latin, ni de filiation grecque …

Un monde en deux catégories : la première, celle des français, des européens, des occidentaux différente de la seconde : orientale.

Nous, les occidentaux, opposés à "Eux", les orientaux,
Nous, occidentaux, très convaincus et très fiers de notre différence – et donc de notre supériorité - par rapport aux orientaux, mais, en même temps, gardant au fond de nous une admiration, mêlée de défiance et de perplexité.

Et pourtant à l’école nous jouiions aux billes ensemble , nous faisions du vélo ensemble, nous allions les uns chez les autres, sans aucun souci du facies de chacun.

Plus tard nous parlions de nos exploits sentimentaux, de nos problèmes philosophiques , de nos chimères politiques de nos projets d’avenir.

Etre chrétien juif ou musulman, occidental ou oriental n’avait aucune conséquence sur la façon dont se nouaient ou se dénouaient les amitiés., en revanche le caractère sérieux ou " déconneur ", l’humour ou la force de la personnalité, la sincérité ou l’ hypocrisie, la confiance ou la trahison , la générosité ou l’ avarice étaient des facteurs de choix.

Est-ce que les différences de nationalités ou de religions séparent plus dans le monde que la sphère des gens riches et celle des gens pauvres, la sphère des gens qui mangent et celle des gens affamés, n’est ce pas là ,la fracture du monde ?

Pourquoi les hommes parlant des langues différentes et ayant des faciès d’une variété infinie se manifestent ils à travers des religions différentes ?

Pourquoi ériger un mur entre chrétiens et musulmans ? Quels chrétiens, les catholiques les orthodoxes, les protestants, les évangélistes ? et quels musulmans : Les sunnites, chiites, ...

Et nous voici prêts à classer

On classe les êtres humains, comme on le fait pour les insectes, les animaux, les végétaux. On considère que la couleur de la peau, la religion – ou même simplement la nuance dans le dogme, la différence de rite et pratique -, la langue, donnent autant de catégories d’êtres humains, censés être essentiellement similaires les uns aux autres à l’intérieur de la case où ils sont classés, mais foncièrement différents les uns des autres suivant la case où l’anthropologie les a hermétiquement enfermés

Et l’altérité, les différences, organisent la vision politique du monde, pour séparer et enfermer les communautés et surtout pour mieux les instrumentaliser

Ne peut-on voir la beauté de la diversité humaine ?

Ne pas voir la beauté de la diversité humaine : celle des opinions, des fantasmes, des caractères psychologiques, des façons de s’habiller, d’être poli ou malpoli socialement et, surtout, d’être riche ou pauvre, d’être ouvrier, paysan ou col bleu, cadre de firme multinationale ou fonctionnaire des Nations Unies, boursicoteur ou capitaine d’industrie, universitaire ou chercheur scientifique, militaire ou pacifiste, religieux ou agnostique, fanatique ou l’esprit ouvert "

Ne peut-on pas affirmer que dans un même "groupe" humain, partageant un même élément de spécificité qu’il s’agisse de la croyance religieuse, de la couleur de la peau, de langue d’expression, du statut social ou professionnel, on trouve la même diversité de caractère et de tempérament que partout ailleurs chez les autres ?.

Eric Campion