lundi 20 décembre 2010

Politique et religion qui instrumentalise qui ?

Aux Nations Unies, lors de la 15e session de la Commission des droits de l'Homme , une résolution : "interdisant la diffamation de la religion" a été votée

Cette résolution a été soutenue par le Pakistan au nom de l'Organisation de la Conférence Islamique (OIC) regroupant 57 Etats censés défendre la solidarité islamique dans les domaines économiques, sociaux et politiques

Les 11 pays minoritaires qui de leur côté, ont défendu la liberté de pensée et d'expression vis-à-vis des religions et ont donc voté contre, considèrent que la rationalité scientifique est une valeur majeure. La tolérance, censée devoir régner dans ces 11 pays ayant des valeurs communes au notre, ne devrait pas conduire à fermer les yeux, sur les menaces que font naître de telles résolutions, non seulement, sur la liberté de pensée, mais sur la laïcité au plan institutionnel (un des piliers de notre République ) et sur l'athéisme au plan philosophique.

Le risque est de dresser des hommes les uns contre les autres !

Quand on constate que certains hommes attaquent délibérément, au nom de leurs valeurs, les valeurs qui sont les nôtres, ne serait il non seulement lâche, mais mortel de ne pas réagir. ?

Danger, pour les rares personnalités libérales qui, dans les Etats de la Conférence islamique, sont emprisonnés et torturés, au nom de la défense de la religion.

Danger pour les scientifiques et les athées aussi, potentiellement menacés, dans les démocraties occidentales.

Car rien n'empêche que des organisations islamiques, s'appuyant sur cette résolution, tentent de criminaliser devant les tribunaux nationaux ou la Cour européenne toute critique de l'islam. Et que, certains juges, s'appuient sur une interprétation large du droit international, pour donner raison à de telles plaintes.

Les défenseurs de la rationalité scientifique, d'une part, les athées d'autre part, mais aussi les hommes et les femmes, soucieux de revisiter la laïcité, devraient trouver là, de quoi se mobiliser en défense de leurs droits.

Là est le conflit de civilisation ! La vigilance s’impose dans cette instrumentalisation du religieux par le politique et du politique par le religieux

A méditer par tous !


Eric Campion

3 commentaires:

  1. Merci pour ce petit message en forme de piqure de rappel.c'est en ce sens que la sortie de M LEPEN, parfait dérapage contrôlé et piége "a cons" (médias, politiques, et gauchistes illuminés), est salutaire.M LE PEN parle d'une réalité que tous constatent, sauf Mr VOLTON.la laîcité est une et indivisible, elle ne peut être a geométrie variable. Bon courage et bon NOEL dans toutes le religions....monothéistes.

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  2. Cher Monsieur CAMPION, bravo pour ce billet « politiquement incorrect » parce que vous abordez des sujets sensibles : la religion, la laïcité, la politique et la lâcheté sur fond de bonnes intentions.

    Pour éviter l’emphase, moi qui avais 18 ans en 1968 ai grandi avec des slogans comme : « il est interdit d’interdire » ou «Dieu est-il un intellectuel de gauche ». Ce n’était alors que blague de potache, c’est devenu un sujet brûlant, nous avons encore en mémoire l’affaire des dessins de Mahomet.

    La paix trompeuse que nous vivons depuis 65 ans, deux générations, a endormi notre vigilance et notre capacité de révolte, ce qui fait le bonheur d’une classe politique qui n’assume plus son rôle et met en danger notre République qui est laïque et fraternelle. Nos vieilles nations se donnent bonne conscience en se disant tolérantes et repentantes des exactions passées (la loi TAUBIRA est généreuse et juste dans son principe mais très dangereuse par l’usage que pourraient en faire les minorités concernées par manque de courage de nos responsables politiques qui n’osent en rappeler les limites). De même celui qui oserait rappeler qu'Israël a augmenté son territoire de 74% depuis 1948 serait immédiatement taxé d'antisémitisme.

    Ce qui est très grave dans la délibération que vous évoquez, c’est bien évidemment l’intolérance des demandeurs et la faiblesse des défenseurs de la liberté, mais plus encore la porte ouverte aux communautaristes et extrémistes de tous bords.

    Il n’est pas étonnant face à de tels renoncements d’entendre des discours sectaires et xénophobes de part et d’autre qui rappellent singulièrement ce que nos parents appelaient la montée des périls.

    Nous connaissons hélas la suite….

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  3. Mr CAMPION votre article trouve une triste illustration aprés l'attentat d'alexandrie.Cette volonté d'extermination des chrétiens devrait souder une vraie résistance, au delà des votes et motions ONUSIENNES.

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