lundi 12 octobre 2009

Statues/Statuts

Ce qui suit va sans doute m’attirer les foudres de certains, mais je fais le pari de voir l’objectivité du plus grand nombre et la réflexion en conscience de mes amis fonctionnaires, émerger.

Une récente réunion sur l’avenir de LA POSTE me conduit à redire avec force, ce que j’ai déjà dit et écrit tout au long de ma carrière : La France s’épuise a cause du statut des fonctions publiques.

LIBR’ACTEURS cherche, dans une démarche systémique raisonnée à isoler les verrous à tirer pour pouvoir enfin réformer.

Nous avons pointé le cumul des mandats et la longévité politique, qui est une particularité française, semblant de statut et de droits acquis. Cette réalité, à bien y regarder, est alliée de l’autre : LE STATUT DES FONCTIONS PUBLIQUES, car l’élu et le fonctionnaire, se confortent l’un l’autre, quand ils ne se confondent pas.

Nous avons dit et écrit que tout ce qui est reconnu d’utilité publique, doit être détenu par la puissance publique. Cela ne veut pas dire que ceux qui servent au sein de ses services doivent jouir d’un statut privilégié.

Dans un cas l’employeur est la « Collectivité nationale, locale ou hospitalière », dans l’autre le « CITOYEN-PATRON » ou le groupe de « CITOYENS ACTIONNAIRES ». Le contrat de travail doit être identique et unique, a durée indéterminée, avec des garanties et des devoirs.

Lors des conversations sur l’avenir de LA POSTE, et de tout temps, vous avez constatez que le seul vrai souci : c’est la protection de l’emploi à vie !

Je crois pouvoir l’ écrire car je l’ai vécu. Je suis entré dans la vie active, comme cadre du ministère des Finances, j’y ai donné le meilleur de moi-même dans des missions passionnantes et rencontré mes meilleurs amis. Au bout de quelques années j’ai fait le constat d’une dynamique bridée par le poids de ceux qui n’étaient pas concernés, sécurisés par un statut protecteur quel que soit leurs degrés d’implication.

J’ai fait le choix de démissionner, pour plonger dans le privé « PUR et DUR », celui de la concurrence, du résultat et de l’actionnariat anonyme. Dans le secteur public, surtout celui des finances je gagnais très bien ma vie, et j’avais en plus, du temps pour ma vie sportive et associative. Dans le privé, j’ai amélioré légèrement mon train de vie, mais abandonné beaucoup de mon temps libre, mobilisé par l’objectif de résultats des entreprises et équipes que j’ai eu la chance d’animer.

Voilà tout est dit, et si l’on y regarde de plus prés, on notera que le fonctionnaire, fait beaucoup d’autres choses, car il n’est pas assez impliqué dans la performance de son travail.

On le retrouve, dans les associations, les syndicats, la politique, voir dans des petits boulots en complément, durant son temps libre.

Inconsciemment qu’on le veuille ou non quand on sait que son emploi, ne dépend pas de sa performance et de son implication, la mobilisation intime est moindre. C’est inhérent à la nature humaine, bâtie sur l'instinct de conservation.

Il faut donc avoir le courage, comme pour ce qui concerne le cumul des mandats, de tordre le cou, a ce statut des fonctions publiques, pour loger tous les citoyens sous la bannière d’un contrat de travail unique.

Cela ne veut pas dire précarité, au contraire, les collectivités publiques, employeurs (ETAT, LOCALE et HOSPITALIERE) seraient tenues de mieux rémunérer et de valoriser la performance individuelle.

Cela ne déboucherait en rien sur des privatisations rampantes, et serait au contraire, un puissant stimulateur, pour que nos grands services publics et nos administrations, disposent de ressources humaines impliquées, outil premier de résistance à toutes les concurrences.

Cela permettrait aussi de mobiliser nos forces vives, dans les missions qui sont les leurs, et éviterait de voir des dispersions, "syndicalo, politico associatives" et éliminerait l’un des leviers premier du clientélisme politique : l’emploi public !!

En ce sens le lecteur comprendra pourquoi nous lions : CUMUL DES MANDATS ET FONCTIONS PUBLIQUES, des STATUTS STATUFIEES.

Pour conclure sur le mode plaisant, une petite histoire, que nous aimions lors de mon jeune temps, dans les méandres du Ministère des Finances, celui de la rue de Rivoli.

"Le Ministre, visite les archives, dans la cave et est surpris par les souris et les rats.
Il convoque le chef de service, et lui conseille d’y lâcher un chat !
Quelques mois plus tard, le Ministre s’informe de l’effet, et s’entend remercier pour une idée aussi géniale, avec des résultats spectaculaires.
Modeste il explique, que c’est pour cela qu’il est Ministre !
Une année après, lors d’une nouvelle visite impromptue, le Ministre constate que les souris gambadent de nouveaux dans les archives.
Furieux il convoque le chef de service, et demande ce qu’il est advenu du chat.
Penaud le fonctionnaire répond, il a été titularisé !! "

Bonne réflexion et contributions, car cumul des mandats et réformes des collectivités sont au cœur de notre action.


Richard HASSELMANN

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