vendredi 5 juin 2009

Elections européennes : Paroles de candidats

Bien que la campagne pour les élections européennes ait eu, incontestablement, du mal à démarrer et, n'ait probablement pas été à la hauteur de l'enjeu, il ne faut pas oublier tous ceux qui se seront investit dans les meetings et rencontres et dont l'ambition est de faire progresser la construction et l'idéal européen.

Les libr'acteurs, vous le savez, ont des sensibilités politiques différentes et ont souhaité proposer, (avant le lancement officiel de la campagne) à des candidats issus des différentes listes de répondre à quelques questions (identiques) concernant leur engagement, programme et vision de cette élection

A quelques heures de l'élection, nous publions les interviews de deux candidates qui ont accepté de jouer le jeu.

Nous tenons tout de suite à anticiper les commentaires des internautes qui imagineraient que nous avons laissé la parole à l'unique MODEM. Nous ne pouvons que regretter que des candidats des autres listes n'ait pu ou voulu répondre à notre initiative citoyenne.

Nous vous prions de trouver ci-dessous les deux interviews


Interview de Fabienne Faure, candidate du Mouvement Démocrate aux élections européennes dans le Sud-Est (Tête de liste aux côtés de Jean-Luc Bennahmias)

L'A : Bonjour Fabienne Faure. Vous êtes actuellement conseillère régionale en Rhône-Alpes et conseillère municipale à Ferney-Voltaire, en Haute-Savoie. Si vous êtes élue députée européenne, conserverez-vous vos mandats locaux ?

Fabienne Faure : je serais le cas échéant touchée par le cumul je choisirais de terminer mon mandat d’élue régionale, il ne restera que quelques mois, puis souhaiterais ne conserver que le mandat de députée européenne qui de mon point de vue constitue un « job » à temps plein, nécessitant une disponibilité totale pour assurer la partie « Bruxelles et Strasbourg » avec une spécialisation sur certains dossiers à se répartir entre les élus démocrates et la partie « Sud-Est » pour répondre aux diverses sollicitations des citoyens, associations, élus…il y aussi l’engagement militant MoDem que je ne voudrais pas négliger

L'A : Les sondages prédisent un taux d'abstention élevé lors des élections du 7 juin. Quelles en sont les causes à votre avis ?

Fabienne Faure : la non connaissance des enjeux européens par nos concitoyens entretenue par l’absence –sauf depuis quelques jours- d’information des grands media télé surtout, de certains politiques qui préfèrent que ces questions soient le moins évoquées possible ou qui font porter à « Bruxelles » la responsabilité de décisions qu’elles ont acceptées mais n’ont pas le courage de les défendre en France ; je crois, bien qu’ayant défendu le Traité Constitutionnel que les personnes, majoritaires, qui ont voté contre se disent qu’elles ont été bernées et laissent faire désormais.

Pourtant les français savent que les solutions à la crise qui frappe d’une façon ou d’une autre toutes les familles ne seront qu’européennes mais elles manquent d’éléments précis pour garder espoir, c’est le but du projet européen du MoDem que de contribuer concrètement à les y aider

L'A : Les Français semblent méconnaître l’Europe et leurs députés européens. Que faire selon vous pour améliorer cette situation ?

Fabienne Faure : 72 députés européens / 577 nationaux ; 13 députés pour 16 départements dans le sud-est = Rhône-Alpes-PACA-Corse / 14 députés français dans le seul département du Rhône, vous voyez que la partie n’est pas gagnée…seuls, les députés n’y arriveront pas, il faudra l’appui des chaînes télé, d’internet, de l’ensemble de la « classe » politique nationale, ne plus se contenter de regarder son environnement proche mais avoir plus d’ouverture sur les jardins européens, sur ce que pensent, disent et font les femmes et hommes politiques dans les autres pays de l’Union, valoriser et faire connaître les bonnes pratiques de nos partenaires européens…

L'A : Quels engagements prenez-vous pour rendre compte de votre activité parlementaire ? Par quelles actions concrètes ?

Fabienne Faure : il y a ce qui se fait déjà généralement : bulletin, site internet, présence dans des manifestations, visites sur le terrain, et voyages organisés à Strasbourg ou Bruxelles … mise à disposition d’un collaborateur pour aider à des montages de projets, dossiers, répondre aux questions, sollicitations

Nouveau : je proposerai le cas échéant à mes 12 collègues élus de la circonscription une grande réunion annuelle de débat et présentation des prises de position des uns et des autres sur l’activité parlementaire en cours, en espérant que cela retienne l’attention des media afin que la population en soit informée au mieux.

Merci d'avoir accepté cette interview citoyenne et vous souhaitons bonne chance pour dimanche.


Interview de Rosalie Kerdo

L'A : Bonjour Rosalie Kerdo. Vous êtes actuellement conseillère municipale à Bourg-les-Valences, dans la Drôme. Si vous êtes élue députée européenne, conserverez-vous votre mandat local ?

Rosalie Kerdo : Tout d'abord, merci pour l'intérêt que vous accordez à cette élection européenne et à la candidate que je suis.

Pour répondre plus précisément à votre question, oui je conserverai mon mandat local car il est important pour moi de participer à la vie locale.
De même je suis de ceux qui sont favorable au lien entre l'Europe et les territoires.

L'A : Les sondages prédisent un taux d'abstention élevé lors des élections du 7 juin. Quelles en sont les causes à votre avis ?

Rosalie Kerdo : Si abstention il y'a, ce qui risque fort d'être le cas, c'est cet "éloignement" ressenti et mal vécu par nos concitoyens, avec les instances politiques européennes.
L'Europe doit se rapprocher des citoyens qui la composent. Il n'y a pour l'instant aucune transparence sur les décisions et les modalités de prises de celles-ci par les représentants de l'UE.

L'A : Les Français semblent méconnaître l'Europe et leurs députés européens. Que faire selon vous pour améliorer cette situation ?

Rosalie Kerdo : C'est un peu ce que je viens de dire, oui, il y'a du travail !! La politique européenne doit respecter le principe de souveraineté des peuples européens. Cela implique de rendre des comptes régulièrement, à ces peuples qui sont les véritables détenteurs du pouvoir. Pour le moment, les européens ont le sentiment de subir cette Europe. Dès lors, ils la rendent suspecte de tous les travers!

L'A : Quels engagements prenez-vous pour rendre compte de votre activité parlementaire ? Par quelles actions concrètes ?

Rosalie Kerdo : Pour nous au Modem, l'enjeu est de taille car avec Jean-Luc Bennhamias, notre tête de liste, c'est le combat que nous menons et que nous continuerons de mener : celui d'instituer une Europe plus attentive aux Européens. On a fait au fond l’Europe du marché, de la libre circulation des biens, des hommes, des capitaux ; il faut que l’on fasse une Europe plus solidaire, plus sociale, plus proche des européens et je pense que c’est cela qui nous attend dans les cinq années qui viennent. En tout cas, cela sera notre engagement.

Merci d'avoir accepté cette interview citoyenne et vous souhaitons bonne chance pour dimanche.


Ainsi se termine notre série d'articles consacrés à cette élection et à la construction européennes. Nous aurons vous vous en doutez l'occasion de commenter les résultats du vote dès que ceux ci seront officiels et jusque là : Votez pour qui vous voulez, mais VOTEZ !

Le collectif Libr'acteurs

lundi 1 juin 2009

Elections européennes : allez voter !

A en croire les medias et l'attitude des deux principaux partis politiques de notre pays (désignation des candidats, entrée tardive en campagne,...), les élections européennes ne semblent avoir qu'un faible enjeu.

L'Europe serait lointaine des préoccupations quotidiennes des Français, à commencer par leur emploi et leur niveau de vie.

Pourtant, tout le monde s'accorde à dire que les solutions à la crise morale, économique, financière, sociale et écologique que nous traversons ne peuvent pas être nationales : elles ne peuvent être qu'internationales.

Les réunions historiques du G20, et la volonté de ces 20 pays industriels de plusieurs continents, développés ou en développement, de prendre des décisions communes et d'instaurer une esquisse de gouvernance mondiale le prouvent.

Le sort économique et social de chacun de nous est davantage lié à la politique que nos députés et ministres veulent mener dans les instances internationales, notamment à travers l'Union européenne, que dans les instances nationales et locales.

Savez-vous que 75% des lois françaises dépendent des directives européennes?

Et qui valide les textes législatifs proposés par la Commission européenne ? : Le Conseil des Ministres de l'Union européenne, c'est-à-dire nos ministres, et le Parlement européen, c'est-à-dire les députés que nous allons élire le 7 juin prochain.

Qui a le pouvoir de valider ou rejeter le budget de l'Union européenne ? : Le Parlement. Et, contrairement à la majorité des députés de l'Assemblée nationale, qui ne servent bien souvent que de chambre d'enregistrement des budgets proposés par le Gouvernement, les députés européens votent en leur âme et conscience.

Quelle dépendance pourraient-ils d'ailleurs avoir vis-à-vis du Conseil des Ministres des 27 Etats-membres, dont la Présidence change tous les 6 mois ?

Nous sommes bien loin de nos pratiques nationales... Enfin, les députés européens ont le pouvoir de valider ou non les accords internationaux négociés par la Commission européenne avec nos partenaires et/ou les instances internationales (OMC,...).

Encore une fois, c'est à travers les politiques internationales, et notamment européennes, que chacun de nous peut le mieux défendre ses valeurs et le modèle de société auquel il aspire.

Libr'acteurs a été fondé pour aider chaque citoyen à devenir davantage « acteur de son destin ». Les élections européennes sont sans doute les élections les plus importantes à cet égard. Alors, de grâce, ne vous laissez pas endormir par le discours ambiant et la mobilisation molle de tel ou tel. Le 7 juin 2009, allez voter !

Lionel Lacassagne