mercredi 14 janvier 2009

Page blanche et tableau noir

Un intitulé qui me vient alors que de retour de Versailles, pour rejoindre Longpont sur Orge, je traverse le plateau de Saclay, le cœur de l’Opération d’Intérêt National (OIN) qui va en 2009 être le lieu de toutes les retrouvailles.

Nous sommes très nombreux au sein de LIBR’ACTEURS à bien connaître le moindre recoin de cette zone, les grandes écoles fréquentées, les grandes entreprises côtoyées, les Golfs pratiqués, les initiatives agricoles encouragées. Nous somme aussi de ceux qui ont croisé de prés ou de plus loin tous les acteurs politiques concernés, du Président de la République, à Christian BLANC, en passant par Jean-Paul HUCHON et la majeure partie des députés et Maires concernés en Yvelines et Essonne.

Cette OIN est une page blanche à écrire, avec au préalable une explication claire au tableau noir de l’ambition de ce qui peut être un « Cluster » un vrai, et non pas un pôle de compétitivité au rabais.

Le « Cluster » c’est au départ des « trouvailles de chercheurs, mises en musique par l’entreprise ». Une sorte de recherche appliquée, immédiatement traduite en proximité grâce a l’osmose entre l’entrepreneur et le savant. Oui ce lieu réuni tous les ingrédients pour une aussi belle ambition, et Christian BLANC peut être l’architecte qu’il faut, fort de son expérience dans les suites du Plan DELOUVRIER qui nous a laissé Villes Nouvelles et bases de loisirs.

Il reste qu’il va falloir :

- Convaincre ,expliquer et donc s’ouvrir au débat. Il va falloir indiquer clairement que cette zone doit être exemplaire, pour la mise en œuvre d’une recherche appliquée, aux nouvelles technologies, aux nouvelles énergies, aux nouvelles formes de transport et de logements.
- Indiquer que cette opération va être exemplaire en matière de concertation, et l’appel a la commission Nationale au Débat Public est sans doute nécessaire.
- Monter, enfin, que l’on parle de la même chose et que l’on ne manipule pas les chiffres, les idées ou les mobiles .A cet égard le critère d’immédiate proximité pour être efficace ne tient plus a l’heure d’Internet ou de la visioconférence.

L’ennui pour le pouvoir c’est que cette zone est un lieu de choix de vie pour beaucoup, et partant, les dossiers sont examinés.

Un simple exemple, l’impact sur les terres agricoles. A l’heure actuelle, sur le périmètre les espaces naturels, y compris bois, taillis, landes et plans d’eau représentent environ 2600Ha.
L’examen du terrain, conduit à penser qu’il faudrait conserver de l’ordre de 2400Ha, au sein des quels nous pourrions expérimenter une forme particulière d’agriculture sociétale (type AMAP).

Les premières annonces font état de 1800Ha, si cette donnée englobe les actuels espaces naturels (300Ha), c’est donc moins de 1500Ha qui resteront agricoles, donc loin de l’existant.
Voilà en quoi le tableau noir sera utile, à défaut de tableau c’est le « Pot au Noir » et là le navigateur sait qu’il est encalminé !!


Richard HASSELMANN


Bibliographie
Un pôle technologique à vocation mondiale sur le plateau de Saclay sur le site du Premier Ministre

lundi 12 janvier 2009

Profession ... politique…

Il existe derrière la proposition qui émerge régulièrement de la société civile de limiter réellement les mandats politiques (en nombre et dans le temps) une question fondamentale pour notre démocratie : Celle de la professionnalisation de la politique.

Aujourd’hui nos hommes politiques sont majoritairement des professionnels de la politique. La politique est leur métier. Occuper des fonctions politiques, grâce à une élection ou à une nomination, devient donc la préoccupation principale de ceux-ci.

En clair, la politique est leur gagne-pain. Un gagne-pain plutôt sympathique dans la mesure où y est attaché un concept dont l’Homme en général est assez friand : l’exercice du pouvoir.

Voilà la situation : Nous sommes dirigés par des personnes qui ont besoin de la politique pour vivre. Et plus ces personnes font de vieux os dans ce métier, plus il est indispensable pour eux d'y rester.

En effet, comment redevenir médecin, avocat… quand on n’a plus exercé son métier depuis de longues années. Etre nommé ou élu devient donc un enjeu d’une importance capitale pour nos professionnels de la politique.

Est-ce celà que nous voulons ?

D’aucuns diront que cette professionnalisation de la politique est aujourd’hui nécessaire, la chose publique étant de plus en plus complexe. Les enjeux sont difficiles à appréhender, la technicité des dossiers est importante, l’homme politique doit donc se professionnaliser. Mais ne doit-il pas être avant tout un décideur, un manageur de la chose publique ?

La société française est suffisamment bien organisée pour que l’homme politique soit entouré d’experts sur lesquels il peut s’appuyer pour décider. La France déborde d’experts. Si l’on considère que le politique doit être un manager de la chose publique, on préférera aux experts de la politique des citoyens qui ont fait leur preuve dans la « vraie » vie et qui entendent mettre leurs compétences et qualités à disposition de la société pendant un temps.

Ces personnes fuient aujourd’hui la vie politique française. Effrayés par les luttes de pouvoir (Cf l’actualité du Parti socialiste ces derniers mois), par l’hermétisme des partis, par les volte-face répétées de nos hommes politiques les plus emblématiques, le citoyen fuit la politique.

Une véritable limitation du cumul des mandats obligerait les Partis à s’ouvrir aux citoyens qui ne désirent pas faire de la politique leur profession mais simplement exercer pendant un temps de vie des fonctions politiques. A la société d’encourager les vocations. Et de protéger ces élus de passage, en favorisant à la fin de leur mandat leur réintégration dans le monde professionnel, en leur garantissant formation et aide au retour à l’emploi.

Sans en revenir aux mécanismes de la Grèce antique (des représentants tirés au sort parmi l’ensemble des citoyens), il est urgent de réfléchir à des modes de recrutement du personnel politique qui favorise une plus grande représentativité de nos édiles.


Nicolas Froissard

Crédit image
Educol