vendredi 18 janvier 2008

La mort de l’information

Les Libr’acteurs saluent de livre d’Albert Du Roy, « la mort de l’information » publié chez Stock, tant il trouve sa place ici.

L’auteur dresse un constat sévère de l’état de la presse et des médias : effets pervers d’une concurrence exacerbée qui conduit à la précipitation, soumission aux intérêts des annonceurs, publi-reportages camouflés et fausse objectivité, téléspectateurs transformés démagogiquement en journalistes ou en animateurs, émotion plus qu’information, brièveté, zapping et superficialité, puissance de l’image et de sa répétition…

D’ailleurs le citoyen n’est pas en reste et le journaliste s’y soumet : adeptes du consensus mou autant que de l’invective au détriment du débat, il se transforme même en journaliste ou en homme politique sur l’Internet qui, possible outil de communication et d’ouverture, devient trop souvent celui du repli sur soi.

Curieuse communication ! C’est bien ce qui interpelle Libr’acteurs.

Pour ma part, je suggère par conséquent deux pistes de réflexion.

C’est à la collectivité, à l’Etat, de donner vie à une chaîne de TV (et de radio ?) authentiquement citoyenne, dans un cadre éthique et d’objectivité que nous savons construire si nous le voulons. Cette chaîne doit allier le sérieux de l’information et un caractère ludique et divertissant qui la rendra attractive. Ce que nous savons faire si nous le voulons.

Quant à la presse écrite, coincée entre son asservissement aux annonceurs et celui des adeptes du "consensus mou", elle a besoin d’autres sources de financement. La presse écrite réellement indépendante ne peut vivre qu’avec un statut fiscal et social très privilégié (dont celui des dons), voire avec des subventions dispensées dans un cadre éthique et réglementaire exigeant. Ce que nous savons également faire si nous le voulons, surtout si, comme nous le préconisons sur ce blog, nous rénovons authentiquement et en profondeur notre vie démocratique.

Je suis conscient que mes propositions puissent surprendre. Tant nous sommes habitués à l’environnement médiatique actuel.

Pourtant, si nous voulons commencer à échapper à cette objective conjonction des pouvoirs d’argent, de celui des médias et du lecteur-spectateur, nous devons oser faire des propositions téméraires.

Téméraires en ce sens que mes détracteurs feront l’économie du débat en me rappelant l’ORTF (pour les anciens) ou en invoquant mon totalitarisme, concept hérité d’un passé ici révolu mais qui leur colle à l’esprit faute d’imaginer autre chose que le totalitarisme actuel et bien réel des pouvoirs dénoncés par Albert Du Roy.

N’est-ce pas une condition nécessaire et toutefois insuffisante pour redonner vie à l’authentique démocratie dont nous avons absolument besoin ?


Christian LIEBER

Sources crédits et copyrights
EVENE
Editions Stock

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Roger Blachon

mercredi 16 janvier 2008

B comme BILAN

Au rang des valeurs qu’il nous paraît opportun d’inculquer, il en est une moins anodine qu’il n’y paraît : La culture du BILAN.

Ce sera l’occasion de prolonger la réponse apportée à l’une des questions de "Capucine"

Le politique brigue un mandat, dés lors il est le mandataire d’un mandant, le citoyen électeur. Ce citoyen délègue ainsi par son bulletin de vote des pouvoirs à un concitoyen pour que celui-ci réalise ce qui est convenu ou promis.

Une délégation de pouvoirs, de signature ou un mandat peuvent être évoqués ou repris à tout moment. Ce n’est malheureusement pas le cas en matière de mandats politiques, ou l’élu se voit ouvrir, 5, 6, voir 9 années pour les sénateurs. Le même en cumulant plusieurs mandats peut réussir d’habiles transitions.

LIBR’ACTEURS souhaite que le citoyen exige des bilans d’étapes du respect des engagements pris, et un bilan de clôture à la fin des mandats.

On observera que cette attente, évoquée il y a plus d’un an sur Providentielle, trouve un allié de poids en la personne du Premier Ministre qui souhaite faire évaluer ses propres Ministres. Dans le même ordre d’idées, en matière d’immigration, on va également compter et faire des bilans, pour des « quotas ».

Cerise sur le gâteau, avec la nouveauté de « POLITIQUE DE CIVILISATION » , on ne mesurera pas ce qui est immatériel, le supplément d’âme en quelque sorte.

Lors des municipales, nos adhérents et sympathisants vont intervenir pour qu’un point soit fait par les équipes sortantes. Il conviendra de rapprocher le bilan des promesses faites il y a 6 ans.

B comme "BILAN", mais aussi B comme "BUT", au sens de l’objectif à atteindre. Un mandat municipal, comme un mandat présidentiel doit être brigué pour une conviction et un projet.

"Politique" au sens premier c’est l’administration de la Cité, on ne peut mieux dire. Dans toutes les communes de France, le citoyen doit se voir proposer un vrai contrat, avec un constat au 31 décembre 2007, un but a atteindre en fin de mandat, les moyens à réunir pour y parvenir, ceux dont on dispose et ceux qu’il faudra acquérir.

Cela permettra de faire le "BILAN" en regard du "BUT", de juger des bilans intermédiaires, et de chasser tous les opportunistes qui "rasent gratis", par les temps qui courent. Ce qui différencie le projet du rêve ou du charlatanisme, c’est les éléments de raison objective qui fonde le projet.

A cet égard l’électeur serait avisé de demander aux postulants si une analyse financière de la commune a été faite. Ce petit exercice est révélateur et instructif. A l’heure où l’on parle de pouvoir d’achat il serait dommage d’occulter, le poids de plus en plus préoccupant de la fiscalité locale dans le budget des ménages.

La culture du "BILAN", c’est celle du "RESULTAT", c’est celle des "COMPTES" que l’on rend, quand on prétend pouvoir, pour avoir le "POUVOIR".

A vos réflexions.


Richard HASSELMANN

Sources et copyrights
Le Nouvel Obs
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François RICHAUDEAU

lundi 14 janvier 2008

Expérimentation et exemplarité : Du boulot pour les « écolo intégrés » !

Méfiance à l’égard de la "religion convenue" de la consommation et inquiétude sur la dégradation de l’environnement.

Nous ne pouvons plus nous « contenter » de dénoncer.

Nous devons sans doute joindre le geste à la parole et faire de notre expérimentation un témoignage exemplaire, c’est à dire crédible et pédagogique : montrer ce qui est possible, montrer que l’on peut avec bonheur se comporter autrement…au sein de notre catégorie sociale d’individus intégrés, voire de « nantis », monter d’un cran dans la crédibilité honteusement abandonnée par les « élites » pour nous mettre au service de la réflexion collective et de l’éducation. Et accessoirement - mais ne devrais-je pas dire principalement ?-,

Ne serait-ce pas l’occasion d’offrir à nos enfants une alternative crédible à ce modèle consumériste qui les asservit ?

Car pour ma part je crois que cette course au « toujours plus consumériste », fruit monstrueux de cette union perverse entre libéralisme et technologie, érige toutes ces formes d’addiction en norme sociale, en modèle sociétal et éducatif.

Je crois donc, comme beaucoup, que notre consommation dévastatrice nous condamne à l’autodestruction et que par conséquent nous n’avons pas le choix, nous devons inventer une « consommation douce et responsable » qui place l’être avant l’avoir. Ce qui n’est pas simple car nous avons contre cette idée la conjonction objective des « pouvoirs économiques » et de la multitude de ceux qui ont bien du mal à imaginer autre chose que leur mode de vie actuelle, ou qui, parce qu’ils ne croient pas en l’autre, se sont repliés sur eux-mêmes.

C’est en ce sens que je pense que si nous voulons avancer, nous devons expérimenter des comportements qui permettent de constater que l’on peut vivre, matériellement pas plus mal et moralement mieux, « autrement » tout en étant pleinement intégrés dans la vie sociale et économique.

Comment pouvons-nous traduire ces propos subversifs dans la pratique ?

Sans doute en nous invitant mutuellement, nous et nos sympathisants, à nous manifester et à témoigner par l’expérimentation sur un blog comme celui-ci. Ce sera le moyen de recueillir des témoignages dont nous pourrions rendre compte de manière synthétique. Bien entendu, certaines conditions devraient être respectées :

1 - Avoir une vie sociale intégrée et « ordinaire » à l’exclusion de ceux qui ont fait le choix de la marginalité, voire de l’intégrisme.

2 - Rendre compte brièvement et périodiquement de ses expériences, sans idéologie et avec pragmatisme, tout en rendant compte des difficultés rencontrées.

3 - Être identifié (sous un pseudonyme si nécessaire) : age, type de localisation, situation sociale et professionnelle, vie de famille, engagements, loisirs, religion …

Ces participants, curieux et pragmatiques, pourraient constituer un groupe de réflexion et de travail qui aura à cœur de publier périodiquement son « recueil des bonnes pratiques écolo-intégrées ».

En ce sens l’exemplarité de ces comportements et de ces expérimentations renforceront beaucoup la crédibilité du mouvement d’opinion auquel Libr’acteurs entend apporter sa contribution.


Christian LIEBER

Crédit photomontage
Le Potlatch